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La violence des gangs : Un phénomène qui attaque le droit des enfants haïtiens

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Le lundi 20 novembre 2023 a marqué la journée mondiale de l’enfance. Cette année, le thème retenu par l’ONU était : « Pour chaque enfant, tous ses droits ». À l’occasion de cette journée, plusieurs organisations actives en Haïti ont plaidé pour le respect des droits de l’enfant dans un contexte où la violence des gangs fait rage dans la région métropolitaine de Port-au-Prince…

La journée du 20 novembre est consacrée à tous les enfants du monde. Cette date marque le jour de l’adoption de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant en 1989. Ratifié par 197 États, dont Haïti en 1994, cet accord international exige que les droits de l’enfant soient respectés. En effet, cette convention met en avant la non-discrimination, les besoins de l’enfant, le droit de survivre et de se développer et le respect des opinions de l’enfant.

Durant cette journée, les Nations Unies en profitent pour encourager les différents groupes sociaux à prendre part à cette campagne de sensibilisation. « Les mères et les pères, les enseignants, les infirmières et les médecins, les dirigeants ou les militants de la société civile, les chefs religieux ou communautaires, les chefs d’entreprise et les professionnels des médias, ainsi que les jeunes et les enfants eux-mêmes, peuvent jouer un rôle important et faire de cette Journée mondiale de l’enfance un événement spécial dans leur société, pour leur communauté ou pour leur pays ». La Journée mondiale de l’enfance offre à chacun d’entre nous une occasion unique de sensibiliser le public aux droits de l’enfant, de les promouvoir et de les mettre en lumière, mais aussi de transformer cette date en actions concrètes en faveur des enfants partout dans le monde.

« Nous célébrons chaque enfant, en Haïti et dans le monde, et renouvelons notre engagement à garantir leurs droits », rappelle l’Unicef en Haïti. En ce sens, la directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell, a dénoncé les atrocités subies par plus de 400 millions d’enfants dans des zones de conflit à travers le monde. Ils ne sont aucunement exempts des fléaux qui menacent la paix et la sécurité des citoyens du monde entier.

La violence des gangs : un phénomène qui atteint les droits des enfants haïtiens

En Haïti, la recrudescence de la violence des gangs a grandement reposé  sur la négation des droits des enfants. En effet, elle prive d’éducation des milliers d’enfants, qui sont obligés de se déplacer dans leurs quartiers pour se réfugier sur des places publiques, des centres d’accueil. Selon un rapport de l’Unicef Haïti publié en mai 2022, 500 000 enfants ont perdu l’accès à l’éducation à cause de la violence liée aux gangs. Nombreux parmi eux sont victimes d’enlèvement et de violence sexuelle. Selon l’Unicef, au moins 300 femmes et enfants ont été enlevés au cours des six premiers mois de l’année 2023, 2,9 millions d’enfants ayant besoin d’aide humanitaire. Ces chiffres montrent combien les conditions de vie des enfants en Haïti sont dramatiques.

Situation des enfants en domesticité

Il y a aussi les enfants des rues et les enfants vivant en domesticité qui sont légion. Selon la coutume haïtienne, les parents ayant de faibles moyens économiques pour prendre soin de leur famille confient leur enfant à un proche dans l’espoir de meilleures conditions de vie. Cette situation est présentée dans l’œuvre fictive de Maurice Sixto intitulée, “Ti Sentaniz”, une histoire qui décrit la réalité des enfants haïtiens en domesticité ou “restavek”. Les enfants en domesticité vivent des calvaires au quotidien et sont même parfois privés de leurs besoins sociaux de base. Cette condition de vie est alarmante et constitue une atteinte à leur dignité et une grave violation de leurs droits fondamentaux.

D’après une étude menée en 2017 par l’Unicef Canada, plus de 200 000 enfants haïtiens âgés de 5 à 17 ans travaillent comme domestiques. Dans la majorité des cas, ces enfants travaillent matin et soir sans être payés. Séparés de leurs familles, ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles.

Tous les enfants doivent être traités avec dignité et respect

Toutefois, la sensibilisation au respect des droits de l’enfant ne devrait pas être un événement annuel, mais une action quotidienne. Parce que la discrimination, la maltraitance, le non-respect des droits sont le quotidien d’un grand nombre d’enfants. Pour arriver à relever ces défis, un ensemble de mécanismes pourraient  mettre en place ; un programme de développement, de protection et de loisirs afin de donner le meilleur aux enfants. Car tous les enfants méritent une enfance épanouie. À chaque enfant, ses droits.

Marie-Alla CLERVILLE

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