Le DG de la PNH Frantz Elbé annonce une opération baptisée « Tornade 1» en réponse aux agissements des bandes criminelles dans le pays

Les gangs armés sèment la terreur en Haïti. Ils gagnent en puissance quotidiennement. Ainsi, le Directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Frantz Elbé,  a annoncé lors d’une conférence de presse tenue le 27 janvier dans l’après-midi, le lancement d’une toute nouvelle opération appelée « Tornade 1» pour contrecarrer les actions des bandits armés qui font souvent des policiers leurs cibles.

Dans l’Haïti d’aujourd’hui, le sang coule à flot. Les bandes armées s’en prennent aux policiers comme aux civils. Durant le mois de janvier, nombreux sont les politiciens qui ont été touchés par balles. De la peur, voilà ce qui s’installe. « […] Aujourd’hui même, nous déclenchons une opération baptisée Tornade 1 en réponse aux actes de banditisme commis par les bandes armées sur la population, notamment sur les policiers. Les bandits doivent payer les conséquences de leurs actes », déclare le Chef de la PNH en affirmant que  le Haut commandement de la PNH va prendre des mesures pour renforcer les commissariats et toutes les unités spécialisées en ce qui concerne les moyens logistiques et l’armement.

Le Commandant en Chef de la PNH promet de prendre d’autres mesures visant à encadrer les policiers dans leur travail.

Frantz Elbé appelle les policiers au calme

Le numéro 1 de la PNH demande aux  policiers de  s’unir dans la bataille visant à rétablir l’ordre et la tranquillité dans le pays. « Nous pouvons réaliser de grands exploits avec de faibles moyens. […] Vos revendications exigeant de meilleures conditions de travail, demandant des équipements pour démanteler les gangs armés sur toute l’étendue du territoire national sont justes et légitimes », reconnaît M. Elbé, toutefois, il conseille aux policiers d’éviter toute forme de dérapage, de manipulation pouvant mettre en péril l’avenir de l’institution policière.

« La Police Nationale d’Haïti est une institution républicaine qui représente la loi, l’ordre et la discipline donc évitons les dérapages […] Unissons-nous pour donner une réponse institutionnelle aux actions des gangs armés  », demande-t-il.

Il est à préciser que le DG, avant même de répondre aux questions des journalistes durant la conférence de presse, a exigé qu’on observe une minute de recueillement en mémoire des policiers assassinés dans l’exercice de leurs fonctions.

Les policiers protestataires ont foulé le macadam

D’après le syndicat  National des Policiers Haïtiens (SYNAPOHA), quatorze policiers ont été tués par les gangs armés depuis le début de l’année. En signe de solidarité par rapport aux assassinats de leurs frères d’armes au cours de ces derniers jours, nombreux sont les policiers qui ont protesté dans les rues de la capitale, ainsi que dans certaines villes de province. Leurs mouvements de protestation ont commencé de manière spontanée dans la matinée du 26 janvier 2023 à travers les rues de la capitale.

Des pneus enflammés et des barricades ont été érigés sur les différents axes routiers de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. La circulation était complètement paralysée et les activités économiques fonctionnaient au ralenti. Certaines écoles étaient obligées de relâcher les élèves beaucoup plus tôt que d’habitude.

Port-au-Prince et ses environs ont été en ébullition dans la journée du 26. Les policiers protestataires exigeaient une explication du Haut commandement de la PNH. Pour eux, il est inadmissible qu’autant de policiers meurent en si peu de temps dans le pays. Ils estimaient qu’on ne leur donnait pas assez de moyens pour s’attaquer aux bandits armés qui sèment le deuil dans les familles haïtiennes.

Certains policiers étaient encagoulés et d’autres à visage découvert. Ils s’étaient rendus à l’aéroport international de Toussaint Louverture. L’objectif, ont-ils laissé croire, était de rencontrer le Premier Ministre Ariel Henry qui était de retour au pays après avoir participé au VIIe sommet des Chefs d’État et de Gouvernements des pays de la Communauté d’États Latino-Américains et Caraïbes (CELAC). Il y a eu des échauffourées entre les agents de sécurité du Chef de la Primature et les policiers protestataires. Ce qui laisse croire que le PM Henry était un peu en difficulté. 

Et par la suite, ces derniers se sont rendus à la Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti. Ils ont exigé des matériels et des équipements.

27 janvier 2023 : une journée paralysée dans certains quartiers de la capitale

Des mouvements de protestation de policiers ont eu lieu aussi dans la commune de Carrefour. Ce qui a empêché le bon déroulement des activités. Les portes des écoles sont restées fermées. Le transport en commun n’a pas fonctionné comme d’habitude car certaines rues étaient barricadées.  Conscient de la situation qui sévissait, le PM Henry, dans une adresse à la nation au cours de la soirée, a exigé un rapport des autorités policières sur les mouvements tout en se renfermant dans des promesses qui tardent souvent à se réaliser.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr