Le savoir en Haïti plus que jamais menacé face à la nouvelle vague de violence

Les gangs ont profité de la situation sociopolitique du pays pour attaquer violemment les locaux des Universités. En moins d’un mois, deux entités de l’Université d’État d’Haïti, dont la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV) et la Faculté des Sciences (FDS) ont été victimes d’actes de pillage et de vandalisme. Une situation qui demande d’importants ré-investissements pour assurer le fonctionnement à nouveau, de façon normale,  desdites entités.

Durant ces derniers jours,  plusieurs entités de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), comme plusieurs autres institutions du pays, sont devenues la principale cible des gangs armés. En effet, l’anarchie croissante qui règne dans le pays continue de causer d’énormes dégâts, qui auront des conséquences directes sur l’avenir des citoyens. Face à ce constat alarmant, dans une Note publiée le jeudi 14 mars 2024, le Rectorat de l’Université d’Etat d’Haïti (RUEH) a condamné avec la plus grande vigueur l’attaque perpétrée par un groupe de voleurs et de bandits contre la Faculté Des Sciences (FDS) dans la nuit du 9 au 10 décembre 2024.

Selon le RUEH, les membres du conseil de ladite entité ne sont pas encore en mesure d’évaluer les dégâts enregistrés. Mais, selon ce qu’a rapporté le Rectorat, lors d’une visite expresse dans les locaux de la faculté, les membres du conseil ont pu constater des vitres de différents bâtiments brisées, des bureaux complètement saccagés, des téléviseurs, des panneaux solaires et des équipements de différents laboratoires pédagogiques ou de recherche sont signalés disparus.

Par ailleurs, une Note de l’unité de communication de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) a présenté un bilan partiel désastreux des actes de vandalisme enregistrés à la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV) le 29 février dernier. Ces dégâts prennent des proportions de catastrophe, selon le Rectorat.

Les malfrats ont emporté pendant leur passage des matériels essentiels pour le fonctionnement de l’institution. Parmi lesquels figurent 118 panneaux solaires de 275 watts, 12 onduleurs de 10 kilowatts avec régulateurs, 122 ordinateurs de bureau, 35 ordinateurs portables, 42 imprimantes noir et blanc, 12 imprimantes couleur, 130 tablettes Lenovo, 87 bureaux, 100 chaises de bureau, 127 chaises pour les visiteurs, 126 classeurs métalliques, 152 ventilateurs, 23 refroidisseurs d’eau, 73 onduleurs Forzan, 32 grandes tables, 320 chaises de table, 250 matelas pour les étudiants, 72 téléphones pour les étudiants, 82 portes des dortoirs des étudiants, ainsi qu’un nombre important de pupitres.

Mis à part les matériels susmentionnés, la FAMV a également perdu des documents académiques, administratifs et de nombreux équipements de laboratoire. L’évaluation des dégâts se poursuit, et un bilan plus exhaustif sera présenté au moment opportun, selon les responsables.

Toutefois, le Rectorat croit important « de rappeler qu’en dehors des crises incessantes que traverse la nation haïtienne, il faut toujours penser à l’avenir de celle-ci. Quel que soit le contexte, il est inconcevable de procéder à la destruction des institutions et des patrimoines physiques du pays. Il y a lieu plutôt de les sauvegarder afin de pouvoir assurer la continuité des services aux compatriotes haïtiens », peut-on lire dans la Note.

À rappeler que la Faculté de Linguistique Appliquée (FLA) est actuellement transformée en centre d’accueil, logeant de nombreux habitants qui sont contraints de fuir leurs maisons pour échapper aux menaces des gangs, qui ne cessent de semer la terreur au sein de la population. Il faut dire que les institutions d’enseignement supérieur sont sur le point de subir le sort de l’irresponsabilité des dirigeants haïtiens. En tout cas, la scène de théâtre continue de jouer au rythme d’une violence tumultueuse où l’État est presque absent, voire incapable d’assurer pleinement la sécurité de ses citoyens.

Marie-Alla Clerville