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Le tiers-Sénat somme le Gouvernement de trouver un consensus en vue d’une « nouvelle gouvernance »

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Dans une note parue le jeudi 8 septembre 2022, le tiers restant du Sénat de la République prend acte des revendications de la population et demande au Gouvernement de réagir. À l’aube de l’anniversaire de l’accord du 11 Septembre 2021 pour une gouvernance efficace et apaisée de la période intérimaire, plus d’une entité réclame le départ du Gouvernement, et le pays s’enlise dans la crise.

Nombreux sont désormais les entités qui s’élèvent contre le Gouvernement. Alors que les manifestations s’intensifient dans les rues, des organisations ainsi que de nombreuses personnalités socio-politiques réclament le départ de l’équipe au pouvoir. Dans une note parue le jeudi 8 septembre, alors que les manifestations s’amplifiaient et que le Premier Ministre Ariel Henry était en voyage en Floride, le Sénat s’est dit rangé aux côtés du peuple, et a sommé le Gouvernement de trouver une entente en vue de la formation d’un Gouvernement de transition capable d’apporter de vraies réponses aux problèmes actuels.

« Prenant acte de ces revendications légitimes, le Sénat de la République, formé de  ses dix élus légitimes, se range aux côtés du peuple et sonne l’urgence pour que le Gouvernement de fait d’Ariel Henry, les acteurs politiques et la société civile trouvent une entente politique pour former un Gouvernement de transition capable de donner des réponses concrètes et rapides aux justes et légitimes revendications du peuple. Un an de tergiversations et de sur-place politique qui augmente la misère et la souffrance de la population, c’en est trop », peut-on lire dans cette note.

Pour les dix Sénateurs, les derniers élus encore en place, la tenue d’élections est une priorité, et une entente en vue d’un nouveau Gouvernement doit être trouvée avant le 1er octobre à venir. « Le Sénat de la République, constitué d’élus constitutionnels, seuls détenteurs légitimes de la souveraineté nationale, réclame au plus vite ce consensus nécessaire à la mise en place de cette nouvelle gouvernance de transition devant nous conduire sur le chemin de stabilité politique et à la tenue d’élections générales transparentes pour un retour rapide à la normalité institutionnelle avant le début de l’année fiscale qui commence le 1er octobre prochain ».

Un an après, les objectifs ne sont pas atteints

Plus de 14 mois après l’assassinat du Président Jovenel Moïse, la crise institutionnelle persiste dans le pays, et les élections n’apparaissent toujours pas à l’horizon. De même, dans ses différents niveaux, la crise dégénère, et la population est aux abois. Toujours dans cette note du 8 septembre, le tiers-Sénat fait état de la situation. « Aujourd’hui, la situation politique, économique, sociale et environnementale du pays s’est nettement détériorée et le Gouvernement de fait en place n’a pas apporté de réponses concrètes aux différentes revendications légitimes du peuple ».

« Cette crise générale a augmenté la misère et la souffrance de la population qui gagne les rues dans les dix départements géographiques du pays et qui revendique ses droits en exigeant la sécurité sur toute l’étendue du territoire national ; le déblocage des routes nationales pour la libre circulation des personnes et des biens et Martissant en est le cauchemar pour le grand Sud ; la baisse de la vie chère par une réduction substantielle et rapide des prix des produits de première nécessité et leur disponibilité sur le marché national ; la disponibilité et la fourniture régulière des produits pétroliers à l’échelle nationale ; la baisse du taux de change et la disponibilité du dollar pour tous ; une administration plus saine et une gestion plus efficace des ressources du Trésor public ».

Considérant les termes de l’Accord du 11 Septembre 2021, l’échec est cuisant. « Le présent accord politique est conclu en vue de créer un environnement sûr, stable, propice pour une gouvernance apaisée de la période intérimaire et d’organiser des élections inclusives, transparentes et impartiales devant conduire, au retour, à un fonctionnement normal des institutions démocratiques ».

Les différentes missions du Gouvernement précisées au niveau de l’article 12 de l’Accord sont également loin d’être accomplies, telles que « augmenter le pouvoir d’achat de la population par la relance de la production nationale », ou encore « créer les conditions pour la tenue des élections générales, au plus tard, à la fin de l’année 2022 sous l’empire de la nouvelle Constitution et l’installation des élus légitimes au début de l’année 2023 ». Un an après son installation, aucune institution du pays ne peut juger de la qualité du Gouvernement, ni préciser son mandat, à la fois dans son contenu et dans sa durée, sinon que ce qu’il se fixe lui-même. Pendant que la crise persiste, le Gouvernement continue d’exister, ne fait qu’exister.

Clovesky André-Gérald

PIERREcloveskypierre1@gmail.com

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