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« Les drones piégés à l’explosif ont été achetés avec l’argent du peuple haïtien », confie Fritz Alphonse Jean

« Les drones piégés à l’explosif ont été achetés avec l’argent du peuple haïtien. Ils ne sont la propriété de personne », déclare le Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) Fritz Alphonse Jean lors d’une interview accordée à un pool de journalistes le 20 juin 2025 à la Villa d’accueil.

Les drones piégés à l’explosif ont été perçus par plus d’un comme une bouffée d’oxygène dans la lutte contre l’insécurité. Or, quelques mois après l’apparition de ces drones dans les opérations visant à mettre hors d’état de nuire les artisans de la violence en Haïti, les gangs armés sont toujours les maîtres des lieux dans certains quartiers de Port-au-Prince. Cette situation existe parce qu’il y a un problème de coordination entre la Task-force dirigée par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le Directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH) Normil Rameau.

Questionné à ce sujet lors d’une rencontre à la Villa d’accueil avec un pool de journalistes, le coordonnateur du CPT, Fritz Alphonse Jean, s’est montré ferme sur la question. « Les drones kamikazes ont été achetés avec l’argent du peuple haïtien. Ce n’est pas la propriété d’une personne», a-t-il rappelé en vue de demander au gouvernement d’utiliser les drones piégés à l’explosif dans l’intérêt de la population et non dans l’intérêt d’un groupe.

M. Jean a par ailleurs reconnu qu’il y a effectivement un problème de cohésion entre la Task-force et la PNH dans l’utilisation des drones kamikazes. Au cours de son interview, le Conseiller-Président a également évoqué la question de l’avant-projet de la nouvelle Constitution du pays.

L’avant-projet de la nouvelle Constitution du pays

Depuis qu’il a été remis à l’Exécutif le 21 mai dernier par le comité de pilotage, le document de l’avant-projet de la nouvelle Constitution a été l’objet de beaucoup de critiques au sein de l’espace médiatique haïtien. Cet avant-projet ne prend pas en compte la réalité du pays. Selon certains observateurs, il n’est pas inclusif. D’ailleurs, Me Guerby Blaise l’avait souligné au micro de la presse. Selon lui, si l’on se donne pour tâche de réfléchir sur un document qui portera sur l’organisation de la société haïtienne, il ne faut pas mettre à l’écart les gens de la société civile, les journalistes, les sociologues et les psychologues.

Questionné par les journalistes, l’ancien gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH) a pointé du doigt le climat sécuritaire du pays comme principal obstacle à une plus large participation de la population aux échanges sur la rédaction du document. « À cause de l’insécurité, les assises n’ont pas été assez médiatisées. Elles étaient réalisées à la cloche de bois. Les organisateurs n’avaient pas souhaité attirer trop d’attention sur ces réunions », indique le coordonnateur du CPT.

M. Jean a voulu par ailleurs prendre sa distance avec cet avant-projet. À en croire l’économiste, l’avant-projet de la nouvelle Constitution n’est pas l’affaire du Conseil Présidentiel de Transition. « Personnellement, il y a des points que je ne comprends même pas dans le document », a-t-il fait savoir sans même faire preuve de retenue, en soulignant que c’est la raison pour laquelle il avait proposé la création d’un comité de lecture. « Ce comité,dit-il, devra analyser le texte, en prenant en compte les critiques formulées sur le texte de l’avant-projet de la nouvelle Constitution du pays ». Par ailleurs, il importe de rappeler que le comité de pilotage avait donné un mois à la population pour réagir sur le document.

Le cas de la Centrale Hydroélectrique de Péligre

Au niveau du Plateau Central, la population est frustrée en raison de l’incapacité des forces de l’ordre à neutraliser les bandits armés, affirme M. Jean. Cependant, selon lui, la situation a empiré à la Centrale Hydroélectrique de Péligre en raison du fait qu’il y a certaines personnes au sein de l’administration publique qui ont profité de l’incident qui s’est passé récemment à Mirebalais pour alimenter davantage la colère des gens du Plateau Central afin que ces derniers puissent fermer la Centrale. Par conséquent, Port-au-Prince et certaines zones avoisinantes sont dans le noir depuis plusieurs jours. « Je ne peux vous dire pour l’instant comment on va faire pour résoudre le problème. Je suis en contact avec certains groupes de la société civile dans le Plateau Central», explique Fritz Alphonse Jean.

Pour ce qui a trait à Mirebalais et l’Artibonite sur la question de l’insécurité, « si les mises en place sont respectées, il y aura une amélioration avant la fin de mon mandat », promet le Conseiller-Président Fritz Alphonse Jean.

La Rédaction

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