L’administration Trump intensifie ses actions contre plusieurs personnalités haïtiennes influentes, notamment des anciens politiciens (Arnel Belizaire, Antonio Cheramy) et de puissants hommes d’affaires (comme Dimitri Vorbe). Ces mesures prennent la forme de sanctions et d’arrestations, visant à responsabiliser ceux qui, selon Washington, contribuent à l’instabilité en Haïti.
Deux anciens parlementaires haïtiens, Arnel Belizaire (ex-député) et Antonio Cheramy (ex-sénateur) connu sous le nom de Don Kato sont publiquement désignés pour leur implication dans une corruption significative durant leur mandat par le Département d’État, le 22 septembre 2025.
Selon les autorités américaines, ils ont mal utilisé leur pouvoir, ce qui a perturbé le fonctionnement du gouvernement en Haïti. Le porte-parole principal adjoint Tommy Pigott a déclaré que ces actes de corruption et destructeurs ont eu des conséquences graves sur les intérêts nationaux des États-Unis en déstabilisant encore plus les institutions en Haïti. À cause de ces sanctions, Arnel Belizaire, Antonio Cheramy et leurs familles proches ne peuvent plus voyager aux États-Unis.
Par ailleurs, le 23 septembre 2025, Dimitri Vorbe, un homme d’affaires très connu en Haïti, a été arrêté chez lui en Floride par la police de l’immigration américaine (ICE). Il est le vice-président de la SOGENER, une importante société d’énergie. Il est actuellement détenu dans un centre à Miami. Ce n’est pas la première fois que M. Vorbe est arrêté par l’ICE ; il avait déjà été arrêté en 2020, possiblement pour une histoire de visa.
Pour l’arrestation de M. Vorbe récemment, l’ICE a rapidement clarifié la situation le 25 septembre. C’est un « étranger en situation irrégulière en provenance d’Haïti lié à des organisations terroristes criminelles ».
« Le 23 septembre, l’ICE a arrêté Dimitri Vorbe, un étranger en situation irrégulière et citoyen haïtien, pour violation de la loi sur l’immigration et la nationalité et contribution à la déstabilisation d’Haïti. Cette affaire a été examinée par le service des enquêtes et des opérations d’application de la loi et d’expulsion de l’ICE, en collaboration avec le Service de sécurité diplomatique du Département d’État américain et la Direction de la détection des fraudes et de la sécurité nationale du Service de citoyenneté et d’immigration des États-Unis », peut-on lire sur le site de la police l’immigration américaine.
L’ICE poursuit en indiquant que « le Département d’État a estimé que la présence ou les activités de Vorbe aux États-Unis auraient des conséquences potentiellement graves pour la politique étrangère américaine, justifiant ainsi l’accusation d’expulsion. Plus précisément, les autorités ont établi qu’il avait participé à une campagne de violence et de soutien aux gangs, contribuant ainsi à la déstabilisation d’Haïti». M. Vorbe « est actuellement détenu par l’ICE dans l’attente d’une procédure d’expulsion ».
Si le gouvernement haïtien, par l’entremise de son appareil judiciaire, a du mal à restaurer son autorité en mettant fin à l’impunité, le gouvernement américain essaie d’envoyer des signaux. Pour lui, l’arrestation de l’homme d’affaires haïtien « démontre l’engagement ferme de l’administration Trump à protéger le peuple américain, à faire progresser nos intérêts de sécurité nationale et à promouvoir la sécurité et la stabilité régionales ».
L’arrestation de Dimitri Vorbe survient environ deux mois après celle d’une autre figure de l’élite haïtienne, Réginald Boulos, également interpellé par l’ICE. M. Boulos est, lui aussi, accusé par les autorités américaines de soutenir des gangs violents en Haïti. Ces mesures renforcent la volonté des États-Unis d’agir contre ceux qui nuisent à la stabilité du pays.
Marie-Alla Clerville
