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Les impacts négatifs des manifestations violentes sur les droits humains en Haïti

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(Points de Vue)

Les droits fondamentaux du peuple haïtien, notamment ses droits économiques, sociaux et culturels sont gravement impactés par les manifestations violentes enregistrées dans le pays entre 6 juillet 2018 et 10 décembre 2019. C’est ce que révèle un rapport conjoint du Haut-commissariat des Nations-Unies des droits de l’homme (HCDH) et du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH),baptisé : « Manifestations en Haïti : Leurs impacts sur les droits humains et l’obligation de l’État de protéger tous les citoyens », rendu public le 19 janvier 2021.

Ce rapport met en évidence les impacts négatifs des barricades imposés par les manifestants sur les droits fondamentaux du peuple haïtien. Il s’agit notamment du droit de circuler librement, du droit à la santé, du droit à l’éducation et du droit à l’alimentation. Les barricades ont également eu des impacts considérables sur l’administration de la justice à la population.« Le BINUH/HCDH a documenté six abus au droit à la vie et 47 abus au droit à la sécurité relatifs aux manifestations en 2018. En 2019, il a documenté 67 abus au droit à la vie et 333 abus au droit à la sécurité de la personne liée aux manifestations », a précisé la conclusion du rapport qui souligne le fait que les manifestations violentes enregistrées en Haïti en 2018 et 2019 ont particulièrement pour but de déstabiliser le pouvoir en place.

Selon les auteurs du rapport, la période se situant entre juillet 2028 etdécembre 2019 a été marquée par six cycles de manifestations intenses de l’opposition politique et de la société civile qui ont eu lieu à travers tout le pays, notamment en juillet, octobre et novembre 2018, ainsi qu’en février, juin et au cours des mois de septembre à décembre 2019. Si dans la plupart des cas,les manifestations ont débuté de manière pacifique à l’été 2018, il est souligné dans ce rapport qu’« elles ont été de plus en plus marquées par la violence au fil du temps, notamment dans le contexte de l’imposition d’un nombre important de barricades sur les axes routiers lors des trois derniers cycles qui ont mené à la quasi-paralysie de certaines régions du pays ».

Au terme de leur rapport, le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) présentent au Gouvernement quelques recommandations relatives aux obligations de la République d’Haïti au regard des instruments juridiques nationaux et internationaux. Il s’agit notamment de « traiter les causes sous-jacentes aux manifestations afin de prévenir de nouveaux troubles », « d’assurer la protection et l’élargissement de l’espace civique et de prévenir les futurs violations et abus des droits de l’homme lors des manifestations », et poursuivre les enquêtes relatives aux incidents survenus lors des manifestations en question afin, disent-ils, de « garantir la responsabilité des acteurs et d’assurer la réparation du préjudice subi ». La mise en œuvre de ces recommandations par le Gouvernement haïtien, selon les auteurs du rapport, est fondamentale pour parvenir à une protection du droit de réunion pacifique, prévenir la répétition de transgressions des droits fondamentaux des citoyens dans le contexte de manifestations et fournir aux victimes un recours efficace.

À noter que le Gouvernementhaïtien a exprimé sa position sur le rapport conjoint du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) relatif aux manifestations qui ont eu lieu en Haïti entre juillet 2018 et décembre 2019, dans un document daté du 15 janvier 2021 annexé au rapport en question. Le Gouvernement estime que ce rapport apporte des éléments appréciables sur les faits qui se sont produits durant la période spécifiée. « Le Gouvernement estime que le rapport est assez équilibré et reflète la réalité par rapport à la période couverte qui s’était malheureusement marquée par des turbulences sociopolitiques, notamment en ce qui concerne les manifestations en question », a précisé le Gouvernement qui a toutefois estimé que certaines informations relatées dans le rapport méritent d’être relativisées. Il s’agit particulièrement des informations relatives au « travail de la Police et de la Justice dans le cadre de ces manifestations violentes ».

Wisnique Panier

Candidat au doctorat en Communication publique (Université Laval, Québec)

Courriel :Panicky2004@yahoo.fr

New York, le 20 janvier 2021

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