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Les jeunes médecins en Haïti ces derniers temps, face à la situation actuelle!

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Les études en médecine exigent depuis quelques années beaucoup de courage. Plus qu’il n’en faut pour exercer la plupart des métiers. Les étudiants en médecine galèrent souvent et abandonnent prématurément leur cursus pour de multiples raisons. Les médecins, quant à eux, victimes massives de la machine d’insécurité en Haïti, se voient souvent obligés de quitter le pays pour aller exercer ailleurs.

En effet, depuis un certain temps, évoluer dans les domaines de la santé en Haïti nécessite une certaine résilience. Les aspirants médecins, les techniciens en laboratoire, les pharmaciens, pour ne citer que ceux-là, avouent avoir conscience des enjeux en faisant le choix d’embrasser une carrière médicale. S’il est vrai que s’aventurer dans les sciences de la santé s’avère partout difficile, en Haïti, ça l’est encore plus, en raison des nombreuses crises politiques, sociales et économiques qui ne cessent de se succéder.

Entre les nuits blanches, les déplacements difficiles, le manque de structures et d’équipements dans la plupart des facultés de médecine, les étudiants fournissent des efforts surhumains pour arriver au bout de leurs études. D’autant plus qu’en Haïti, les études de médecine ont la réputation d’être très longues. Sans oublier le prix que cela coûte. Ces derniers temps, beaucoup d’étudiants en médecine ont abandonné leurs études pour tenter autre chose.  D’autres, ont quitté le pays pour continuer à l’étranger.

Rencontré par la rédaction de Le Quotidien News, Marckendly Saint Juste témoigne de son expérience en tant qu’étudiant en médecine à l’Université Lumière de Turgeau. Il soutient que la principale cause qui l’a poussé à quitter le pays pour s’installer en République Dominicaine, c’est l’insécurité. « Arrivé en République Dominicaine, j’ai dû tout recommencer à zéro parce que, en Haïti, la plupart des facultés de médecine ne sont pas assez équipées pour permettre aux étudiants de continuer leurs études à l’étranger », confie le jeune homme.

«Les études de médecine ne se font pas uniquement de manière théorique, il faut avoir accès aux laboratoires, aux hôpitaux, entre autres. En Haïti, l’accès aux hôpitaux est très limité », avance le jeune homme. Actuellement, en 6e semestre à l’Universidad Autonoma de Santo Domingo, une université d’État, Marckendly conseille aux étudiants en Haïti, de ne pas se limiter au savoir livresque mais de faire beaucoup de recherches sur la médecine moderne, de s’orienter vers la télémédecine et d’apprendre les langues étrangères. En plus des cours, il exhorte ses confrères à suivre d’autres formations et  à se spécialiser dans les disciplines inexistantes en Haïti. « Car, nous sommes les fils de la terre, nous travaillons pour elle », conclut le futur médecin.

Coup d’œil sur la situation des médecins

La situation difficile à laquelle les médecins sont exposés en Haïti ne date pas d’hier. Ceux qui soignent la population font partie des plus maltraités. D’ailleurs, le budget alloué au système de santé par le gouvernement est non seulement insuffisant, mais régresse d’année en année. Les personnels de santé se démènent comme ils le peuvent pour soigner les patients malgré le manque de ressources et de matériels. Souvent sous-payés, les médecins luttent inlassablement pour répondre à leur mission.

Ils effectuent leur travail dans une grande précarité. Concrètement, les hôpitaux, surtout publics, manquent de tout. Des matériels de premiers soins aux matériels les plus sophistiqués, et donc ils sont obligés de faire avec les moyens du bord. À cela, s’ajoutent les facteurs externes, comme les crises sociopolitiques et économiques, et aujourd’hui, la crise sécuritaire dont ils sont souvent les malheureuses victimes. Enlèvements, kidnappings et assassinats sont les châtiments qu’ils subissent souvent sans aucune raison.

Ainsi,  il n’est pas étonnant de constater que, de nos jours, nombreux sont les médecins qui fuient le pays pour aller ailleurs. Les conditions ne sont plus réunies pour l’exercice de leur métier qui est de sauver des vies. Victimes de l’insécurité, ils se sont souvent exprimés par des grèves. Les associations de médecins ont manifesté à maintes reprises pour dénoncer les crimes dont sont victimes leurs membres. Cependant, rien n’a été fait pour changer la situation.

Haïti est en état d’urgence. Alors que tous les jeunes rêvent de partir. Même ceux qui devraient rester pour guérir la population. Le mois dernier, une histoire bouleversait les réseaux sociaux et suscitait beaucoup de commentaires sur les conséquences de l’insécurité en Haïti. Il s’agit du chirurgien-pédiatre haïtien Roberto Peigne touché mortellement par un projectile aux États-Unis alors qu’il allait livrer de la nourriture à un client en Floride. Fuyant l’insécurité en Haïti, ce médecin de 43 ans a perdu la vie de manière incroyable. Cette histoire choquante a suscité de nombreuses réactions et une vague d’indignation dans la population haïtienne.

La situation des Haïtiens devient de plus en plus insupportable. Les fils et les filles de la nation perdent espoir. Le domaine de la santé manque cruellement d’effectifs. Beaucoup de jeunes préfèrent en effet embrasser d’autres sciences plus accessibles et moins coûteuses en énergie et en argent. D’autres abandonnent prématurément leurs études. Pendant que beaucoup de médecins et d’autres personnels de santé partent sous d’autres cieux, la population haïtienne, elle, dans sa grande majorité, sombre. Que faire pour inverser la situation ?

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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