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Les membres du Conseil Présidentiel de Transition créent leur propre crise pendant que le pays est déjà en crise

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Alors qu’un groupe baptisé Bloc Majoritaire Indissoluble (BMI) a été constitué pour élire l’ancien Sénateur Edgard Leblanc Fils comme Président du  Conseil Présidentiel  de Transition (CPT), l’autre groupe de son côté refuse d’accepter le consensus qui a été trouvé entre les acteurs du BMI. Depuis lors, des membres du CPT  et des acteurs divers ne cessent d’argumenter rien que pour la prise du pouvoir en leur faveur tout en oubliant que c’est la population haïtienne qui en souffre grandement.

L’ancien Sénateur Edgard Leblanc Fils a été désigné par une majorité composée de Smith Augustin, Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilier et Edgard Leblanc Fils le 30 avril dernier pour prendre la tête du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Ce groupe dénommé Bloc Majoritaire Indissoluble a choisi par consensus Edgard Leblanc Fils comme coordonnateur du CPT. Et tout de suite après sa désignation, Edgar Leblanc Fils a déclaré que toutes les décisions du CPT seront prises avec transparence. Dans son intervention, il a fait preuve d’humilité lorsqu’il a affirmé qu’il est un simple coordonnateur. « Toutes les décisions seront prises en conseil », a-t-il assuré en précisant que le Conseil Présidentiel doit travailler pour la stabilité du pays en assurant la sécurité de la population et l’organisation d’élections crédibles.

Aussi convient-il de préciser que le groupe majoritaire avait également proposé le citoyen Fritz Belizaire comme personnalité qui pourrait devenir le Premier Ministre de ce  gouvernement de la transition.

Place aux conflits

Dans un communiqué rendu public le 30 avril dernier, le Bureau de Suivi de l’accord de Montana (BSA) a dénoncé la façon dont le BMI a désigné Edgard Leblanc Fils comme coordonnateur du CPT. À en croire le BSA, les parties prenantes du Collectif 30 janvier, de l’accord du 21 décembre, de Pitit Dessalines, du RED/ EDE/ Compromis Historique ont violé l’accord du 3 avril ainsi que le document cadre portant sur la création, l’organisation et le fonctionnement du Conseil Présidentiel en choisissant de nommer sans consensus et sans élection un coordonnateur à la tête du CPT et un Premier ministre avec son gouvernement.

 « La coalition de ces 4 secteurs s’inscrit dans la démarche de ceux qui font de la politique sans éthique. Il y a une force mafieuse tant sur le plan politique et économique qui veut à tout prix prendre le contrôle du CPT et du gouvernement pour pouvoir faire main basse sur les affaires de l’État. Cette force mafieuse veut accaparer la Transition pour pouvoir faire un partage du gâteau et des privilèges au profit d’un groupe politico-économique qui a traîné le pays dans le chaos dans lequelil se trouve aujourd’hui », peut-on lire dans cette Note.

Alors que selon Fritz Alphonse Jean, le représentant de l’accord de Montana au sein du CPT intervenant au micro de la presse, c’est l’accord signé entre les parties prenantes du BMI qui pose problème et non le choix d’Edgard Leblanc Fils comme coordonnateur du CPT. Selon lui, cet accord viole toutes les closes de l’accord du 3 avril concernant la gouvernance de Transition.

Le BMI reste attaché à Edgard Leblanc Fils comme coordonnateur du CPT

En dépit de la position de l’autre groupe, le Bloc Majoritaire Indissoluble reste attaché au choix de l’ancien Sénateur Edgard Leblanc Fils comme coordonnateur du CPT. Les signataires du Bloc Majoritaire Indissoluble à travers un communiqué de presse paru le 1er mai 2024 ont fait savoir qu’ils restent attachés au processus politique initié le 11 mars 2024 sous les auspices de la CARICOM. « Ce processus est maintenant encadré par l’accord du 3 avril 2024 qui a conduit à l’installation le 25 avril 2024 du Conseil Présidentiel de Transition, à l’élection le 30 avril du citoyen Edgard Leblanc Fils comme président dudit conseil », peut-on lire.

À en croire le BMI, ce processus doit se poursuivre, suivant la procédure tracée par l’Accord du 3 avril 2024 notamment les articles 6 et 7, entre autres, par la nomination d’un Premier ministre, la formation d’un gouvernement d’union nationale, le renouvellement du personnel politique à travers des élections inclusives et crédibles.

L’Accord de Montana riposte !

Il est une certitude : la question de la présidence pose  problème au sein du CPT. Intervenant dans les médias, le professeur Ted Saint-Dic plaide en ce sens en faveur d’une présidence tournante au sein du CPT. À en croire M. Saint-Dic, cette présidence tournante aura une durée de 7 mois avec une possibilité pour 3 parmi les 7 membres votants d’être à la tête du pays.

Claude Joseph place son mot !

Pour l’ancien Premier ministre a.i  sous l’administration de Jovenel Moïse, Claude Joseph, l’attitude du groupe de l’Accord de Montana et sa bande est discriminatoire et raciste. « La démarche de ce groupe n’est pas seulement antidémocratique, c’est une démarche raciste et discriminatoire », a martelé le représentant du parti politique EDE, l’une des parties prenantes du BMI au micro des journalistes.

Les démarches de la CARICOM pour essayer de conscientiser l’attitude à adopter pour résoudre les différents problèmes auxquels le pays fait face n’ont pas encore donné les résultats escomptés pour l’instant. Alors que, les bandes armées continuent de prendre d’assaut des quartiers dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Les pluies diluviennes (suivi de glissements de terrain) ont déjà fait plus de 13 morts dans le grand Nord.  

La population se demande  combien de temps va durer cette querelle pour la quête du pouvoir entre les membres du CPT.

Jackson Junior Rinvil

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