L’urbanisme et l’environnement au cœur des politiques capoises pour l’année 2024
3 min readLe Cap-Haïtien est devenu le principal centre touristique du pays ces dernières années. Avec la montée de l’insécurité et la mauvaise gestion des grands centres urbains et des destinations touristiques du pays, la cité christophienne se pose en référence, et son administration entend s’améliorer en 2024.
Depuis maintenant deux ans, la Mairie du Cap-Haïtien n’a pas cessé de multiplier les annonces d’actions entreprises pour rendre la ville plus accueillante. Opérations d’assainissement et d’identification des rues, efforts d’amélioration de la qualité du transport et de la mobilité dans la ville, autant d’efforts depuis longtemps devenus rares dans le pays. Grande mesure pour cette année 2024, la Mairie du Cap-Haïtien qui se dit « soucieuse du bien-être de ses citoyens et de la protection de l’environnement de la commune » a décidé de consacrer cette année à la préservation de l’environnement et au développement durable.
C’est une mesure qui semble encourageante pour Lovinsky Fils-Aimé, responsable d’organisation, activiste pour l’environnement, qui se dit heureux que la Mairie du Cap-Haïtien ne se limite pas à une simple gestion des résidus solides comme beaucoup d’autres. « Ce serait un réel avantage pour les citoyens du Cap-Haïtien si les mesures prises étaient réellement mises en application », a-t-il affirmé.
L’habitat, un défi à relever
Selon Lovinsky Fils-Aimé, un des principaux défis à relever pour la ville du Cap-Haïtien est la gestion de l’habitat, avec une partie de la population locale qui habite des bassins versants. Compte tenu des inondations fréquentes, c’est un état de fait qui ne cesse d’accroître les risques pour les habitants. Selon lui, il faut que de sérieuses études soient réalisées par des experts afin de trouver les solutions adéquates à ce problème.
C’est là une idée qui ne semble pas échapper aux autorités municipales qui, dans un arrêté du 12 janvier 2024 « accordant le permis de construire, de lotissement et créant l’obligation de garder l’environnement propre », a établi un « service de Génie municipal » avec pour mission d’élaborer «des documents d’urbanisme tels que les schémas et plans d’urbanisme, de construction, et la gestion du droit des sols, dont les actes les plus importants restent les autorisations de construire, de lotir et de loisir ».
Ce service de Génie municipal devra également assister les pétitionnaires durant les cycles de leurs projets de lotissement ou de construction au moyen d’un « appui-conseil fourni au niveau des implémentations, des options architecturales et des plans structurels, en tenant compte de la nature des sols ».
D’autres mesures ont également été prises par les autorités municipales du Cap-Haïtien en vue de contrer les défauts d’urbanisme. Selon l’arrêté municipal, « tout bâtiment construit au bord des eaux (mer, rivière, ravine) et dans les hauteurs (mornes), sans autorisation écrite de la Mairie et sans respecter le nombre de mètres prévu par la loi sera démoli sans formalité préalable ». Par ailleurs, il a également été disposé que toute construction faite sur les canaux et les trottoirs sera démolie trois mois après la publication de l’arrêté.
Protéger le patrimoine
La ville du Cap-Haïtien veut rester un centre touristique et un grand patrimoine national. En effet, la Mairie a déclaré valeurs patrimoniales de la commune « les bâtiments historiques, perçus comme tels et sélectionnés suivant une haute valeur historique ou architecturale, dont les bâtis anciens ont des caractéristiques originales ». Toujours concernant la gestion du patrimoine, elle prévoit un prochain arrêté qui viendra confirmer son interdiction de convertir les maisons placées à l’angle des rues du centre-ville historique en étage, en les déclarant « patrimoines communaux ». Un communiqué devra identifier ces bâtiments et confirmer leur entrée dans le « Patrimoine Communal du Cap-Haïtien ».
Clovesky A-G. PIERRE