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Malmenés comme de vulgaires sauvages les migrants haïtiens sont pourchassés partout

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Même la dictature des Duvalier n’avait pas forcé les Haïtiens à se  déplacer autant pour laisser leur terre natale et aller vers d’autres cieux plus cléments. À en croire ces compatriotes, ils sont mieux ailleurs qu’en Haïti, pays ravagé par des crises politiques incessantes. Mais, dans cette ruée à tout prix vers l’extérieur, ils sont maltraités, ostracisés et pourchassés dans des conditions infâmes où leurs droits fondamentaux sont bafoués.

Des vagues de déportation sont déclenchées dans plusieurs pays contre les Haïtiens. Que ce soit en République Dominicaine, aux États-Unis ou aux Bahamas, les vagues de déportation se multiplient. En effet, le commandant de la quatrième brigade de l’armée dominicaine, le colonel Germán Pérez Rosario, a déclaré à Listín Diario que, du 1er septembre au 3 octobre 2021, au moins 7285 Haïtiens qui tentaient d’entrer illégalement sur le territoire dominicain ont été arrêtés et renvoyés dans leur pays, via la Direction générale des migrations.

En ce qui concerne les femmes sans papiers, elles sont traitées par des femmes  du Service de l’Armée et de la Direction des Migrations. Récemment, plus de  5405 réfugiés ont été refoulés en Haïti, du 19 au 29 septembre, selon l’ONM. De nouvelles cohortes de réfugiés en provenance toujours des États-Unis, mais aussi du Mexique, des Bahamas sont arrivées également au pays.

Des migrants fauchés par la mort

Dans cette entreprise ô combien risquée, des migrants sont partis pour l’au-delà sans avoir atteint  leur objectif  si l’on se réfère aux décomptes des Autorités panaméennes qui  ont annoncé la mort d’une cinquantaine d’Haïtiens sur la zone frontalière entre le Mexique et les États-Unis.

Leurs corps sans vie ont été retrouvés à Darien, une province isolée du Panama. Ils ont été inhumés dans un petit champ de Guayabillo, à Agua Fria, selon l’agence Associated Presse. Les Autorités panaméennes ont indiqué que les défunts faisaient partie des milliers de réfugiés ayant traversé la jungle inhospitalière, notamment l’endroit baptisé « La montagne de la mort », pour se rendre sous le pont d’El Rio entre les États-Unis et le Mexique.

Cette partie de la jungle est truffée d’insectes et de serpents venimeux. Il est devenu courant de rencontrer des cadavres sur le parcours. Selon des chiffres fournis par les officiels panaméens, au moins 50 corps de migrants haïtiens ont été retrouvés sans vie au Darien, de janvier jusqu’à date.

Le mauvais traitement infligé aux réfugiés de Del Rio a fait tâche d’huile au Département d’État

Après Daniel Foote, Harold Khol a démissionné du Département d’Etat pour dénoncer la politique migratoire des États-Unis envers Haïti. Selon un mémo en date du 2 octobre dont la presse a obtenu copie, Harold Koh a qualifié le dispositif 42 « d’illégal », « d’inhumain », et « indigne de cette administration qu’il a fortement supportée », selon Politico.

« Je crois que l’implémentation du titre 42 par cette administration continue de violer notre obligation légale de ne pas refouler des individus qui ont peur d’être persécutés, tués ou torturés, spécialement les migrants qui fuient Haïti BNH », a fait savoir Harold Koh dans ce mémo, ajoutant que « des alternatives légales et plus humaines existent ».

Harold Koh a souligné plus loin,  » la   contradiction flagrante  » dans le traitement du problème par l’administration Biden  qui repousse des milliers d’Haïtiens et une myriade d’autres, alors qu’elle accueille les Afghans. Harold Koh, conseiller légal du Département d’État américain sous Obama de 2009 à 2013, a appelé à l’arrêt des vols destinés à expulser les Haïtiens sur la base du titre 42 pour annoncer aux gens où ils vont.

Mario Sylvain

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