Mandela et sa guitare, pour le bien-être de la musique haïtienne
4 min readEnthousiasmé par le cinquième art, Mandela artiste haïtien originaire de Port-de-Paix, suit son étoile dans l’univers artistique. Avec plus d’une vingtaine de musiques dans sa discographie, il prêche l’amour, la positivité, l’espoir, tout ce dont on a besoin pour s’illuminer en ces temps de ténèbres.
Talentueux chanteur évoluant dans le registre de la World Beat Music, en créant toute une diversité de sons très appréciés à travers le monde, notamment dans la Caraïbe, Mandela Jean François vient de Port-de-Paix pour éblouir les mélomanes de partout par sa virtuosité. Né un 3 avril, le chanteur a vu le jour dans une famille chrétienne enflammée d’amour et d’harmonie. « J’affirme que j’ai eu une belle enfance, avec un grand frère qui n’hésitait pas une seconde à me conseiller, et mes sœurettes qui en demandaient constamment. C’était en effet une belle ambiance », dit le troisième de sa famille, qui était passionné de football. « À mon jeune âge, j’étais un malade du foot, concède le chanteur. C’était ma plus grande passion avant la musique. »
Au collège Sarepta à Port-de-Paix, il a fait ses études primaires, ensuite il s’est rendu au Collège Mixte Lesly Docteur pour ses études secondaires. De là, il allait découvrir sa capacité à faire frissonner les gens par sa voix, lors d’un concours de talents. « En réalité, je chante dès mon jeune âge. Je ne me suis pas levé un bon matin avec l’idée de me lancer dans la musique de manière spontanée contrairement à certains artistes », précise le chanteur, qui avait déjà une culture musicale. « Mais c’est à l’école qu’on a vraiment découvert mes aptitudes dans le chant. J’avais été choisi pour représenter mon institution dans un concours de chant organisé par M. Alexis, dit Master Kéno, qui était également le responsable culturel de mon école », poursuit Mandela. Après son illustre performance dans ce challenge, poussé par l’organisateur Alexis, il a commencé à envisager une carrière de chanteur. À noter qu’il a également suivi un cursus en communication à l’Université de Port-au-Prince, après ses études classiques.
En 2010, Mandela a proposé son premier morceau intitulé Pa gen moun ki ka Kanpe, inspiré de l’épouvantable séisme du 12 janvier. Deux ans plus tard, il a croisé le chemin de l’un des plus grands paroliers de sa génération, BiC Tizon Dife, avec lequel il a enregistré Tounen sur le second volume de Kreyòl chante Kreyòl Konprann de ce dernier. Il a participé en 2014 au projet de Bélo (un artiste qu’il admire au plus haut point), Natif Natal, avec sa collaboration sur le titre à succès Pa lage sa. À ce sujet, il indique que cette collaboration est celle qui a marqué le plus sa carrière, compte tenu de son succès faramineux. D’autant plus qu’elle a eu lieu avec un artiste qu’il idolâtre. Cette même année, il a sorti son single Sindy, avant de proposer Pou ou en 2017 annonçant son album intitulé Vwa pam, comptant onze tracks.
Mandela reconnaît qu’il a rencontré dans ses débuts de nombreuses difficultés dues notamment au manque d’investissement. « L’un des problèmes majeurs qu’un artiste doit affronter dans cette industrie, renvoie au manque d’investissement. En effet, très peu d’investisseurs veulent investir dans la carrière d’un artiste, notamment de ceux qui s’enregistrent dans les genres musicaux dans lesquels je me trouve », se désole la voix de En quarantaine (2019). « N’était-ce cette grande passion que j’éprouve pour la musique, j’aurais déjà passé l’éponge sur ma carrière », avoue Mandela, désirant ardemment poursuivre son rêve de devenir une icône dans la musique haïtienne.
Toutefois, malgré les innombrables embûches qu’il a dû surmonter, le natif de Port-de-Paix a connu également des moments forts dans sa carrière qui le motivent davantage à persévérer dans sa course. L’un de ces moments est bien évidemment le concours international All For One Caribbean à la Martinique. « Cet événement m’a ouvert les yeux sur l’extase peut susciter l’art haïtien pourtant peu valorisé dans notre pays. Les gens ont raffolé de notre musique. Ce qui m’a permis de me rendre compte à quel point la musique haïtienne est appréciée à travers le monde », témoigne la voix de Toutouni (2019), Mandela Jean François, qui apprécie le talent des vedettes de Zafem, Déner Ceide et Réginald Cangé.
Après plus de dix ans sur la scène musicale, Mandela reconnaît qu’il a fait un bond important en avant. Cependant, il aurait souhaité accomplir davantage. Ce rêve de devenir une icône dans la musique haïtienne, il le porte au tréfonds de son cœur, et continue à déplacer ses pions sur l’échiquier du succès, avec des titres les uns plus connus que les autres, dont le dernier en date Kote w te ye sorti en 2021. Pour l’heure, ce passionné d’haltérophilie, Mandela Jean François, travaille d’arrache-pied pour proposer un nouveau vidéoclip à ses fans. Il n’est que d’attendre.
Statler LUCZAMA
luczstadler96@gmail.com