Martine Isaac, une journaliste qui se bat pour la cause des femmes dans les médias haïtiens
4 min readMartine Isaac, journaliste professionnelle de plus de dix ans d’expérience dans le secteur médiatique, se bat pour un meilleur équilibre entre les femmes et le sexe opposé dans la presse Haïtienne. C’est en effet dans cette perspective qu’elle a institué la Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ).
Martine Isaac mène un combat sans merci pour la cause des femmes journalistes en Haïti. Née un 6 juillet à Port-au-Prince, Martine est la benjamine d’une famille chrétienne de cinq enfants. La jeune dame chrétienne ne cache pas sa foi chrétienne, mais est plutôt fière de s’affirmer entant que telle. Mère de famille, Martine trouve le parfait équilibre entre sa vie professionnelle et ses obligations familiales, ses deux principales passions.
Après ses études secondaires au Lycée du cinquantenaire (lycée de jeunes filles), Martine fait un bref passage à l’Institut des Hautes études avant de parachever un cursus en Sciences administratives et une spécialisation en Marketing à l’Université Quisqueya. Mais sa plus grande passion demeure le journalisme. « J’ai toujours été passionnée de la communication », dit la coordonnatrice de la SOFEHJ, qui vit pleinement sa carrière dans la presse. Elle a en effet suivi des cours en communication parachevés par une importante formation au Sénégal, en 2009. Un voyage qui lui a permis d’établir le monde de différence entre les secteurs médiatiques des deux pays.
De retour au pays, la journaliste enchaîne de nombreuses expériences dans la presse haïtienne dans les couloirs de plusieurs médias de renoms dont Canal 11, la Télé Métropole, Le Nouvelliste. « On a lancé avant le tremblement de terre une agence en ligne, Repère Magazine, qui s’intéressait particulièrement à la santé », déclare Martine Isaac.
La précarité du secteur médiatique haïtien
Selon la journaliste, Martine Isaac Charles, le secteur des médias en Haïti est on ne peut plus précaire. « C’est un secteur vraiment précaire, dans la mesure où il n’y a pas la stabilité de l’emploi, premièrement », argumente Mme Isaac. Elle énumère par la suite le déficit des avantages sociaux en ce sens que les journalistes n’ont pas vraiment une sécurité sociale. Elle met l’accent, en outre, sur l’inégalité qu’il y a entre les femmes journalistes et leurs collègues masculins qui, si l’on s’en tient à ses mots, bénéficient d’un favoritisme flagrant. « Dans ce secteur, les femmes mettent plus de temps à s’imposer en dépit de leurs compétences », déplore la rédactrice qui pointe du doigt le machisme qui gangrène le secteur auquel elle appartient. Par conséquent, les femmes journalistes doivent intensifier leurs efforts afin de jouir passionnément de leur profession.
Par ailleurs, la Coordonnatrice de SOFEHJ, Martine Isaac identifie d’autres éléments pouvant constituer de sérieux obstacles pour les femmes dans le milieu de la presse. Elle cite en effet des problèmes infrastructurels qui nuisent aux femmes journalistes sur leur lieu de travail. « Par exemple, il est plus facile pour un homme de passer la nuit dans certains espaces de travail que les femmes, car les conditions ne leur sont pas adéquates », avance-t-elle. Qu’en est-il du congé maternité dont la majeure partie des patrons s’en fichent considérablement ? « C’est justement pour ces raisons là que je vous dis que le secteur presse est très précaire en Haïti, encore plus pour une femme », soutient la communicatrice, Martine Isaac, étudiante finissante en Sciences juridiques.
L’initiative de la SOFEHJ
La mordue de la communication et défenseure de la cause féminine, met sur pied une association, la Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ), dont le but est de défendre les intérêts des femmes journalistes. « Nous étions une quinzaine au départ à créer ce regroupement, à l’époque il n’y avait pas une aussi large représentation des femmes dans la presse. Il fallait se réunir pour discuter des problèmes auxquels on faisait face entant que femme, dans le secteur. Des problèmes qui malheureusement sont toujours d’actualité », confie la Coordonnatrice de SOFEHJ. Aujourd’hui, cette structure regroupe des femmes venant des quatre coins du territoire.
La SOFEHJ se bat bec et ongles pour de meilleures conditions de travail, et un meilleur équilibre entre les femmes journalistes et leurs collègues masculins. Selon la journaliste, Martine Isaac Charles, les femmes doivent être traitées avec équité dans le milieu. « A travers la SOFEHJ, on a constaté que pendant la période de la COVID 19 plusieurs femmes journalistes ont été licenciées », regrette la Coordonnatrice, Mme Martine Isaac, qui espère un changement de paradigme dans la presse haïtienne.
Après plus de dix ans de carrière, l’ancienne plume du quotidien Le Nouvelliste, continue d’impacter sa communauté à travers son engagement, son implication. De foi chrétienne, Martine Isaac Charles, laisse son empreinte également dans sa communauté religieuse, avec l’Association des dames pour l’émancipation des familles chrétiennes en Haïti (ADEFCHA). Elle se dit satisfaite de sa contribution pour le progrès de la société quoi qu’il y ait encore du chemin à faire.
Statler LUCZAMA
Luczstadler96@gmail.com