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7 mois après: le dossier de Monferrier Dorval traîne en longueur, s’insurge le Barreau de Port-au-Prince

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Le dimanche 28 mars 2021 a marqué le septième mois depuis que le Bâtonnier du Conseil de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, Monferrier Dorval, a été assassiné. Pour marquer cette date, le Conseil de l’Ordre a organisé une cérémonie. C’était aussi l’occasion pour ce Conseil de dénoncer la lenteur constatée dans le dossier.

Sept mois après, le Barreau de Port-au-Prince continue d’exiger justice pour le Bâtonnier Dorval lâchement assassiné à son domicile, le 28 août 2020. Pour que cette date ne soit pas passée sous silence, le Barreau a organisé une cérémonie, le 28 mars  assimilant cette nuit du 28 août à une nuit noire pour le pays et pour le Barreau tout particulièrement. Le soir où, précise Me Cheron, des assassins missionnés et, paraît-il,  protégés  ont décidé de tuer le professeur de droit constitutionnel.

Jean Bernard Cheron en a profité pour critiquer le refus de l’exécutif d’ordonner qu’une commission d’enquête internationale vienne s’enquérir du dossier. Par ailleurs, les intervenants ont dénoncé le décret sur l’état d’urgence éclipsant la justice déjà mise à genoux.

La lenteur constatée dans ce dossier et le mépris observé par la justice jour  après jour, portent la nouvelle Bâtonnière, Madame Marie Suzie Legros, à rappeler ce qu’est la justice fondamentalement. « La justice est la juste appréciation, la reconnaissance, le respect de la loi et l’équité, le respect des règles de la vie dans une société, le pilier de la cohésion sociale de la communauté; la justice sanctionne les actes et comportements interdits par la loi, elle est le dernier recours des individus habitant une communauté, c’est l’ensemble des gens chargés de faire respecter la loi […] », précise la Bâtonnière qui appelle  les juges à rendre fonctionnelle la justice et à  rendre justice au Bâtonnier Dorval.

Me Legros continue pour signifier aux magistrats que ce qui est arrivé au professeur est un crime puni par la loi, or elle constate que le dossier avance à pas de tortue. En ce sens, elle enjoint les magistrats à faire leur travail de juges, instruire les dossiers et à ouvrir les cours et tribunaux afin de rendre la justice.

De son côté, le conseiller du Barreau, Me Jean Bernard Cheron n’a pas caché sa désolation de voir ce dossier ne pas bouger. L’avocat se dit beaucoup plus scandalisé  du refus de l’exécutif à ordonner la création de la commission d’enquête internationale en vue de faire lumière sur les vraies causes de cet assassinat. Pour Me Chevron, ce désengagement du pouvoir semble consacrer une nouvelle mise à mort du Bâtonnier. Il appelle par ailleurs tous les citoyens haïtiens et le Barreau en particulier à faire front commun afin que la justice puisse triompher.

Quid  du décret du 15 mars?

La Bâtonnière n’a pas pris de précautions oratoires pour dénoncer ce décret qui, selon elle, concrétise la fermeture définitive du système judiciaire. « C’est avec le cœur gros qu’on a pris connaissance du nouveau décret concernant l’état d’urgence sécuritaire sur certaines zones du territoire. Cette nouvelle mesure prive l’ensemble du personnel de ce système et des justiciables en particulier de l’accès à cette enceinte qui abrite le Parquet de Port-au-Prince,le greffe du tribunal de première instance (TPI) de Port-au-Prince, le Parquet du TPI de Port-au-Prince, le Parquet de la Cour d’appel de Port-au-Prince, la greffe de la Cour d’appel de Port-au-Prince, le Barreau de Port-au-Prince.

Avant de prendre cette mesure consistant à interdire l’accès à l’immeuble, il a fallu que les dirigeants prennent les dispositions pour déloger  le palais de justice, se plaint Me Legros qui soutient sans ambages que le décret  a tout simplement fermé la justice déjà à l’agonie dans le pays. Une mesure, dit-elle, qui n’est pas sans conséquence sur la vie des avocats qui, pour la plupart, sont obligés de migrer vers l’étranger en quête de cieux plus cléments.

Olry  Dubois

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