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Massacre à La Saline : tout n’est pas fini !

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À la surprise de tous, les USA ont lâché leur bombe pour sanctionner les principaux suspects du massacre de La Saline en novembre 2018. À l’occasion de la journée mondiale de la déclaration universelle des droits de l’homme, le département du trésor américain affirme que ce massacre est un massacre d’État. Un signe qui annonce un nouvel air sur Haïti, selon plus d’un.

À l’exception de l’ex argent de police, Jimmy Chérisier qui a écrit de nouvelles pages en devenant le chef de gang le plus redouté à l’heure actuelle, l’ex-DG du MICT et l’ex délégué départemental de l’ouest, respectivement Fednel Monchéry et Joseph Pierre Richard Duplan, se sont retranchés dans le silence après avoir été mis à pied par Jovenel Moïse. Un peu privilégiées par la justice haïtienne qui n’arrête pas de trainer les pieds, les personnalités précitées étaient de tout repos.

Selon la note rendue publique par le département du trésor le 10 décembre 2020 citant le Global Magnitsky, les trois personnalités en question sont désignées comme des étrangers responsables ou complices de graves violations des droits de l’homme, où avoir participé directement ou indirectement à ces actes-là. Entre autres sanctions possibles, le département du trésor interdit aux personnes en question de voyager aux Etats-Unis.

« Alors qu’il était officier de la PNH, Jimmy Cherizier (Cherizier) a planifié et participé à l’attaque de La Saline en 2018. Cherizier est maintenant l’un des chefs de gangs les plus influents d’Haïti et dirige une alliance de neuf gangs haïtiens connue sous le nom d ’« alliance du G9 ». Tout au long de 2018 et 2019, Cherizier a dirigé des groupes armés lors d’attaques coordonnées et brutales dans les quartiers de Port-au-Prince. Plus récemment, en mai 2020, Cherizier a dirigé des gangs armés lors d’une attaque de cinq jours dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince dans laquelle des civils ont été tués et des maisons incendiées », peut-on lire dans cette note.

Plus loin, cette note a souligné que Fednel Monchery (Monchery) était le directeur général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et, « tout en assumant ce rôle, a participé à la planification de La Saline. « Monchery a fourni des armes et des véhicules d’État aux membres des gangs armés qui ont perpétré l’attaque ». « Monchery a également assisté à une réunion au cours de laquelle La Saline était prévue et où des armes ont été distribuées aux auteurs de l’attaque », indique le département du trésor américain.

« Joseph Pierre Richard Duplan (Duplan), qui était le délégué départemental du président Jovenel Moïse à l’époque de La Saline, est accusé d’être « L’architecte intellectuel » et a été vu en train de discuter de l’attaque avec des membres de gangs armés dans le quartier de La Saline pendant les violences. Duplan a fourni des armes à feu et des uniformes de la PNH aux membres de gangs armés qui ont participé aux meurtres. Duplan a également assisté à une réunion au cours de laquelle La Saline a été planifiée et où des armes ont été distribuées aux auteurs de l’attaque », révèle la note.

Les organisations des droits de l’homme en Haïti saluent cette note

Les organisations des droits de l’homme en Haïti n’ont pas ménagé leurs efforts depuis deux ans pour essayer de faire bouger ce dossier. Aujourd’hui, elles peuvent s’essouffler en voyant ce signal qui en dit long. Pour les militants des droits de l’homme, cette décision est venue comme une douche froide dans le dos de Jovenel Moïse. Ce dernier sera sous peu épinglé, croit Pierre Espérance qui condamne la tactique du PHTK de réprimer la population dans le seul but de se renouveler. Ne montrant pas grand espoir dans la justice haïtienne qui est éclaboussée par trop de dossiers litigieux, le militant des droits à la personne n’écarte pas la possibilité de continuer à saisir les opportunités internationales afin que ce dossier aboutisse.  « Il est important que nous cherchions des alliés internationaux », soutient le responsable du RNDDH.

Jovenel Moïse et les autres politiciens ne sont pas de tout repos

Si Pierre Espérance pense que le locataire du palais national sera bientôt épinglé, le responsable du bureau des avocats internationaux (BAI), Mario Joseph, quant à lui, décèle un manque dans le travail. « La liste n’est pas exhaustive. Il lui manque un quatrième nom. Celui de Jovenel Moïse qui est l’auteur, commanditer de ce massacre », réclame Me. Joseph. Il n’y a pas que lui, la note est précise : » Ces gangs avec le soutien des hommes politiques haïtiens répriment la dissidence politique dans les quartiers de Port-au-Prince connus pour participer à des manifestations antigouvernementales », lit-on dans la note.

Le département du trésor a aussi allumé les projecteurs sur le visage accablant de la justice haïtienne qui, selon lui, renorce la violence généralisée et la criminalité croissante des gangs armés en Haïti par son laxisme à poursuivre les responsables d’attaques contre les civils.

Daniel Sévère 

danielsevere1984@gmail.com

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