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Mouvements de grève, l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti malade dans tous ses états 

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La grève des médecins de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) continue de faire son chemin de plus belle alors que les revendications de ceux-ci sont loin d’être satisfaites. Par conséquent, l’ensemble des activités médicales sont systématiquement paralysées. Ainsi, les malades qui sollicitent des soins de santé à ce qui est l’un des plus grands établissements sanitaires du pays sont les premières victimes de cette grève.

Il est 14h30. L’entrée principale de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) communément appelé l’Hôpital Général, est fermée. Devant une petite barrière se trouvant sur la gauche, se tient debout un gardien qui ne se soucie presque pas de l’identité des visiteurs.

Arrivé à l’intérieur, on dirait un site abandonné depuis quelque temps. Des détritus de partout jonchent le sol. Quelques personnes qui font des va-et-vient ne se préoccupent même pas de l’insalubrité de l’espace.

À l’entrée de l’urgence, un jeune adolescent, béquille en main, assis sur une chaise, ayant un plâtre du long de sa jambe jusqu’à la cheville, ne s’est pas retenu quand on l’a interrogé. Il a fait le triste constat que tout le monde fait : « Les docteurs sont en grève». L’air désespéré, il a continué de marteler : « Vous n’allez pas trouver de docteurs ici ; ils sont tous indisponibles ».  Comme une partie de la minorité des patients qui n’ont pas laissé l’hôpital ; faute de moyens ; il est « abandonné » par ceux qui l’y accompagnaient.

Au cœur de l’enceinte, c’est le chaos total. Les lits de patients sont en parfaite désorganisation. Les détritus ne sont pas moins présents qu’à l’extérieur dans ce désordre puisque les personnels d’aménagement sont tout autant absents.

Une grève qui tend à perdurer

Cela fait environ deux semaines que le personnel médical de l’HUEH se trouve en grève. Mais les impacts de cette grève sont comparables à une grève de deux ans. Pourtant les grévistes, selon ce qui est marqué sur les pancartes qui décorent les murs de l’hôpital, sont décidés à faire durer la grève tant que l’État ne répondra pas à leurs revendications.

Les revendications

Les revendications du personnel médical de l’HUEH sont diverses.  Celles-ci sont d’ordre structurel et infrastructurel. Si l’État haïtien a promis la reconstruction du bâtiment de l’hôpital, cela fait un bon moment que les travaux tardent à se réaliser pleinement. En ce sens, les grévistes exigent le finissement complet des travaux de construction du nouveau bâtiment. Le personnel médical de l’HUEH travaille dans de mauvaises conditions, peut-on lire sur l’une des pancartes. L’État doit se pencher sur cette situation. Les grévistes exigent également une bonne cafétéria, des matériels de travail pour aider les patients…

Quotidiennement, les professionnels de la santé de l’HUEH sont exposés à l’insécurité grandissante de l’environnement de l’hôpital qui se trouve au centre-ville de Port-au-Prince. Des médecins, infirmières et étudiants stagiaires sont kidnappés, d’autres sont agressés, parfois à plusieurs reprises. Les derniers cas recensés sont ceux du docteur Martial Piard et de l’étudiante Fabiola Payen. Les grévistes revendiquent un environnement sécuritaire. Parmi les revendications économiques, il est exigé de l’État haïtien un salaire minimum de 60000 gourdes et le versement des 18 mois d’arriérés des cartes de débit.

 Faut-il dire que, malgré l’ampleur des revendications et la détermination des médecins au sein de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, l’État haïtien semble ne pas être préoccupé par la situation.

Jonas Reginaldy Y. Desroches

jonasdesroches@gmail.com

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