jeu. Mai 2nd, 2024

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On flaire la catastrophe!

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Rien n’oblige un citoyen à se faire du soucis par rapport à ce spectacle que nous livre la Covid-19 tout comme rien ne force un homme politique à esquiver ses ambitions mesquines pour se pencher sur la réalité socioéconomique et sanitaire du pays en passe de se transformer un cancer.

Alors que, au mépris de la force de vaincre imbattable de la pandémie, les dirigeants politiques haïtiens se créent un nouvel centre d’intérêt (élection ou démission). Le pays est en train de vivre une période sans précédent. Une dimension de crise sortie de l’ordinaire. Tout est en passe de sombrer dans le chaos. Le départ forcé du chef de l’état ou l’obstination à réaliser des élections dans le pays malgré le refus catégorique des acteurs, voilà le remède proposé pour soigner cette plaie humanitaire en train de nous péter au nez.

Nos institutions sont faibles. Pour ne pas dire, n’existent que de nom. Celles qui y tiennent encore, sont sur le point de s’écrouler des fautes de cette pandémie. En terme d’infectés et de morts, nous tenons, jusque-là bon. Mais…

Personne n’est sans savoir que malgré ce que l’on dit, la justice et la police les deux compères font bonne garde. Les hôpitaux aussi ont permis de sauver certains cas. Misérable ou non, la population en reçoit quand même un minimum. Elle ne  peut pas pouvoir payer les frais, elle pourrait être l’objet de mépris. Dépendamment de ces moyens, elle peut être victime de discrimination. Le soin pourrait être pas tout à fait de qualité mais, elle pouvait quand même s’y rendre.

Dans les prisons même sous la pluie des critiques des organisations de droits humains, l’on pourrait essouffler d’un air nouveau, vaqué tranquillement, sans craindre certains bandits notoires écroués dans des centres carcéraux du pays. On avait aussi l’assurance, en cas d’injustice ou d’autres infractions, de se tourner vers notre décriée justice. Avec espoir aussi de voir ses bourreaux placés hors  d’état de nuire.

Aujourd’hui, avec cette réalité présentée par le coronavirus, l’on est en passe de vivre l’inimaginable. Ce qui nous en reste est en train de s’effondrer1. La justice ne peut plus être rendue en raison d’un décret paralysant toutes les séances possibles. Le droit à la justice est en confinement en Haïti.

Ne pouvant pas fonctionner, il n’y aura plus de condamnés. La voie est libre aux désordres. La population se trouve dorénavant, mais dommage, face à une situation de se laisser faire ou de se faire justice. Dans un cas ou dans un autre, l’on est au bord du carnage.

D’un autre côté, la population qui se montre déjà intolérante aux personnes présentant un symptôme de la maladie court le risque de s’écrouler sans support. Les centres de prises en charge ne sont pas en quantités et sont saturés. Entretemps, les hôpitaux commencent à stigmatiser les malades. Votre soin dépend seulement des symptômes qui ne s’apparentent pas à la Covid-19. Pire dans ce scénario, le personnel sanitaire les pauvres gens sans matériels adéquats de travail, sans le minimum, commence à se faire victimes du fléau. Dans plusieurs centres hospitaliers, ils sont recensés plusieurs des membres du personnel testés positifs.

N’en parlons pas de la chaine sécuritaire du pays. La PNH devant assurer la sécurité nationale (dans les prisons et du dehors) est en train de succomber à la fureur de la maladie. La chaine déjà branlante risque de s’affaiblir pouvant provoquer du coup le chaos.

Les prisonniers en proie à la mort derrière les murs des prisons peuvent péter le plomb. Face à la mort, l’homme est capable de prendre des risques même plus durs que la perte de sa vie.

Si la maladie continue à nous affaiblir, le prix à payer sera important et même désastreux. Chacun sera contraint de sauver sa vie. Si la maladie parvient à affaiblir la PNH, mettre en veilleuse la justice, freine l’activité des centres sanitaires et étouffe les prisons, nous courons le risque de voir chacun obéir à sa propre règle et des prisonniers échappés au contrôle des agents de l’ordre envahissent la communauté. Un chapitre que les politiciens n’ont pas encore lu dans leur livre de mesquinerie, de corruption et d’insouciance.

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