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Plus de 216 000 Haïtiens ont été contraints de retourner en Haïti en 2023, révèle l’OIM

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En quête désespérément d’une vie meilleure, de nombreux Haïtiens tentent de quitter le pays en empruntant des itinéraires clandestins. Après avoir risqué leur vie, ils ont souvent été contraints de retourner dans leur pays d’origine. En 2023, environ 216 677 migrants haïtiens venant de différents pays ont été rapatriés, selon un rapport de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), publié le 27 mai 2024.

En effet, ces migrants sont confrontés aux difficultés de réintégration dans leurs communautés. D’après les données de l’OIM, 51% d’entre eux ont passé plus de 6 mois hors d’Haïti avant d’être refoulés. « Les conditions sécuritaires et socio-économiques en Haïti rendent en outre cette réintégration encore plus délicate. Ainsi, même après avoir été refoulées dans le pays, de nombreuses personnes se lancent à nouveau, parfois à plusieurs reprises, dans des parcours de migration irrégulière, à la recherche d’une vie meilleure hors d’Haïti », a précisé l’OIM, indiquant que la moitié des personnes interrogées ont déjà été retournées de force vers Haïti plus d’une fois.

Suivant le rapport, les pays concernés par cette vague de rapatriements des Haïtiens en 2023, la République Dominicaine est classée en première position, avec 208 169 migrants déportés, soit 96%. Les Turks et Caïques occupent la deuxième place avec 3 338; ensuite viennent Bahamas, 2 021 ; États-Unis, 1 862 ; Cuba, 751 ; Turquie, 463 ; Jamaïque, 73.

Parmi les migrants rapatriés, 90% des personnes sont retournées seules et 10% avec des membres de leur famille, 10% avaient un emploi avant de quitter Haïti, 15% avaient un emploi après avoir quitté Haïti, 23% ont été des déplacés internes en Haïti dans le passé à cause de la violence. Bon nombre d’entre eux avaient l’intention de quitter à nouveau Haïti dans les 6 mois suivant leur retour forcé pour se rendre principalement en République Dominicaine et aux États-Unis, selon l’OIM

La majorité des personnes interrogées par l’OIM ont révélé avoir quitté Haïti pour chercher des opportunités d’emploi à l’étranger. D’autres ont fait savoir qu’elles sont allées ailleurs pour cause d’insécurité. Dans la plupart des cas, les Haïtiens ont dépensé entre 190 et 6 087 USD pour réaliser ces voyages, suivant le pays de destination.

Pour assurer le coût de ces voyages, bon nombre de personnes ont vendu leurs biens ou ont fait des prêts. « Les dépenses concernent le transport, l’acquisition de documents, l’hébergement pendant le voyage, les paiements des passeurs et autres frais connexes. Le montant beaucoup plus faible dépensé par les retournés de la République Dominicaine est dû à la proximité du pays avec Haïti. Les personnes retournées par d’autres pays ont parcouru de plus longues distances, ont payé des bateaux ou des vols charters, un hébergement », a indiqué ledit rapport.

Le but principal de cette enquête est de guider l’élaboration des politiques migratoires ainsi que des stratégies de transition et de développement, visant à garantir que la migration soit un choix, plutôt qu’une contrainte, garantissant la sécurité et la dignité des migrants afin qu’ils puissent contribuer au développement social et économique soit dans leur communauté d’origine ou soit dans leur pays de destination.

Marie-Alla Clervile

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