Port-à-Piment, ville de tranquillité abritant la plus longue grotte naturelle
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Située à 52 kilomètres de la ville des Cayes, la ville de Port-à-Piment s’endort paisiblement au milieu des arbres qu’elle abrite. Elle possède un patrimoine naturel assez spécial, la grotte Marie-Jeanne. Pourtant, elle passe à côté de ses potentialités touristiques en négligeant cet atout majeur. Malgré les visites qui diminuent, Port-à-Piment résiste encore.
Port-à-Piment a été fondée en 1700 et se nommait Figuiers à l’époque. C’était une cité qui a été élevée au rang de commune en 1872. Cette commune d’Haïti est située sur la côte sud (département du Sud) dans l’arrondissement des Côteaux. Elle a une superficie de 66,74 kilomètres carrés. Ses deux sections communales sont Paricot et Balais. Elle comprend quatre (4) zones d’extension : Figuier, Grand Passe, En Bas La Rivière et Cité Vainqueur qui est un véritable bidonville. Sa fête patronale, dédiée à Notre-Dame du Rosaire, est célébrée le 7 octobre.
Au cours du 19esiècle, cette localité a été le théâtre d’affrontements politiques entre les Piquets et les Cacos. Elle a été bombardée à deux reprises. D’abord en 1869 par la flottille du Président Sylvain Salnave et en 1908, lors de la prise d’armes contre le Président Nord Alexis.
À Port-à-Piment, sont cultivés le citron vert, le tabac et le café. La zone est riche en minerai de manganèse. Elle possède huit (8) écoles primaires, un Lycée et deux Collèges. Elle a aussi un hôpital et un laboratoire médical. Par-dessus tout, elle possède la plus longue excavation naturelle de la Caraïbe. Une caverne qui aurait pris naissance au 3e âge géologique (période où toutes les grottes du monde auraient été créées) : la grotte Marie-Jeanne, ainsi nommée en mémoire de Marie-Jeanne Lamartinière. Des traces archéologiques prouvent que son existence remonte à l’époque des Taïnos, les premiers habitants de l’île d’Haïti.
Avec une longueur de 5,6 km, la grotte Marie-Jeanne est située à l’est de Port-à-Piment, sur une colline dénommée La voûte, à une altitude de 120 mètres. Ce site naturel représente un véritable labyrinthe de 15 km dont la formation remonte, selon certains chercheurs, à près de 60 millions d’années. Des traces archéologiques, des signes gravés sur les parois de calcaire et de silice, des symboles et des hiéroglyphes, dateraient de la période précolombienne. Elle est riche en oxyde de fer et en carbonate de calcium.
La grotte Marie-Jeanne comporte 56 chambres (ou caves), qui sont des galeries souterraines de quatre kilomètres qui s’étendent sur cinq niveaux, dont seulement trois sont jusqu’à présent étudiés. Ces caves ont des noms bibliques, mythologiques, historiques ou poétiques.
Le premier espace à l’entrée est baptisée la voûte étoilée et sert de salle d’attente pour les visiteurs avant l’exploration. Puis, la salle dénommée Cul-de-Sac semblable à une plaine avec des montagnes tout autour. À gauche, la salle baptisée l’Olympe. Ensuite, la salle Hadès, l’une des salles les plus inaccessibles de la grotte. Il y a les salles : Totem, Gothique pleines de gravures, de sculptures et de symboles naturels. Toujours dans la première section de la grotte, il existe les salles : « Fraternité, Coin perlé, Golgotha, Mont des Oliviers, Morne calvaire, Liberté, Vertières, Lanterne, Salle des pas perdus, Piscine de Silöe, Temple du Caïman, la Visite, Bois Caïman».
Dans la deuxième section, il y a la salle du Pèlerin «constituée de plusieurs autres pièces adjacentes qui offrent une fraîcheur exquise». A l’intérieur de la grotte, des mollusques, un éléphant, un pélican, un chien cloché, des vierges, des pénis, une robe et un caïman naturellement sculptés dans la pierre.
Geneviève Fleury
