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Port-au-Prince et ses environs brûlent aux yeux de tous, dont la communauté internationale

Ayant pour mission de rétablir la sécurité avec le soutien de la force multinationale, le Conseil Présidentiel de Transition  (CPT), déjà un an, semble dépassé par les évènements. Alors que Port-au-Prince et ses environs sont au bord de l’effondrement, l’Administration de Donald Trump a indiqué, par rapport au financement de la Force Multinationale, qu’elle ne pouvait pas « continuer à supporter un fardeau financier aussi important » lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU tenu le 21 avril 2025.

Le pays poursuit sa descente aux enfers. Le climat sécuritaire se dégrade chaque jour beaucoup plus à Port-au-Prince et ses environs. Les autorités, paraît-il, sont incapables de mettre sur pied des stratégies pouvant freiner les offensives des bandes armées qui gagnent du terrain à Mirebalais, Kenscoff, Pacot et autres.

Un an après son installation à la tête du pays, la structure gouvernementale dénommée Conseil Présidentiel de Transition (CPT) n’apporte rien de bon pour le pays quant à sa mission de rétablir de l’ordre et de la paix. Au contraire, le CPT se la coule douce. Les membres du Conseil Présidentiel de Transition ignorent complètement l’existence de la population haïtienne.  À travers l’accord du 3 avril 2024, le CPT s’était engagé pour une transition de rupture où le rétablissement de l’ordre et de la paix était sa plus grande priorité. Or, un an après, ce sont les citoyens qui se trouvent dans les hauteurs de Kenscoff et dans d’autres zones qui sont obligés de fuir leur demeure pour échapper à la terreur des gangs armés.

L’avenir de la Mission multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti

L’Administration de Joe Biden a déjà éjecté plus de 600 millions de dollars pour soutenir la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Haïti. Cependant, avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, l’incertitude plane quant à l’avenir de la MMAS. Lors d’une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU tenue le 21 avril 2025, la chargée d’affaires par intérim à la mission des États-Unis auprès des Nations Unies, Dorothy Camille Shea, a fait le point sur la position des États-Unis en ce qui concerne le financement de la mission. « L’Amérique ne peut pas continuer à supporter un fardeau financier aussi important », a-t-elle déclaré en appelant par ailleurs la communauté internationale à accroître son soutien à la réponse à la détérioration rapide de la situation d’Haïti.

Cette déclaration survient dans un contexte où les gangs armés veulent à tout prix assiéger Port-au-Prince. D’ailleurs, selon l’ONU, plus de 1 700 personnes ont déjà été tuées cette année – dont 1 086 en février et mars – dans des violences alimentées par des groupes criminels qui tentent d’étendre leur contrôle territorial et de renverser les membres du CPT et son gouvernement.

La Représentante spéciale du Secrétaire Général de l’ONU en Haïti, Maria Isabelle Salvador, lors de son intervention au Conseil de Sécurité de l’ONU a déclaré qu’ « il est plus crucial que jamais d’intensifier le soutien international à Haïti, notamment en augmentant le financement et la capacité opérationnelle de la Mission multinationale de soutien à la sécurité ».

Selon lui, Haïti a atteint un tournant. « Nous approchons d’un point de non-retour. Alors que la violence des gangs continue de s’étendre à de nouvelles régions du pays, les Haïtiens sont de plus en plus vulnérables et sceptiques quant à la capacité de l’État à répondre à leurs besoins », a-t-elle précisé en ajoutant par ailleurs que sans une aide internationale opportune, décisive et concrète, la situation sécuritaire en Haïti pourrait ne pas évoluer. Ce qui revient à dire, selon elle, qu’« Haïti pourrait être confrontée au chaos total et tout retard dans votre soutien pourrait être la cause directe d’une telle détérioration ».

Par ailleurs, la cheffe du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti a fait savoir au Conseil de Sécurité que l’escalade des attaques armées touche les quelques zones restantes de la capitale qui ne sont pas sous le contrôle des gangs et sème la panique alors que de nouvelles villes en dehors de la région Port-au-Prince tombent également aux mains des gangs.

Crise haïtienne : la Chine pointe du doigt les États-Unis

La situation chaotique dans laquelle se trouve Haïti est alimentée par une puissance étrangère, estime le représentant adjoint de la Chine, Geng Shuang, lors du Conseil de sécurité. « Les États-Unis ont toujours été le leader de facto en matière de sécurité en Haïti », a-t-il rappelé en martelant que « les États-Unis sont une source majeure d’ingérence dans le développement d’Haïti ».

Alors qu’ils prétendent soutenir le peuple haïtien, les États-Unis ont considérablement réduit l’aide étrangère et continuent d’expulser des immigrants haïtiens au nom des priorités nationales, alors même qu’Haïti a cruellement besoin de soutien, déplore l’ambassadeur de Pékin en rappelant par ailleurs que Washington essayait de rejeter la responsabilité sur Haïti, en utilisant « les États membres comme un simple distributeur automatique de billets ».

Tout compte fait, la situation sécuritaire d’Haïti reste un défi à relever pour les autorités haïtiennes et la communauté internationale.

La Rédaction

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