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Port-au-Prince se vide encore de ses habitants à cause de la terreur des bandes armées !

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Depuis que les gangs se sont fédérés en une coalition dénommée “Viv ansanm”, dirigée par le chef de gang Jimmy Chérizier, alias Barbecue, faisant croire qu’ils mènent une révolution, la capitale est transformée en véritable champ de bataille. Ces terroristes commettent au quotidien des actes de cruauté, rendant la capitale invivable. En un mois, au moins 94. 000 personnes ont fui la zone métropolitaine de Port-au-Prince pour échapper à la violence des gangs, selon l’OIM.

Dans son rapport, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) explique que ces flux de déplacements ont été observés grâce à la mise en place d’une collecte de données aux stations de bus les plus utilisées. En effet, ces chiffres ne reflètent pas nécessairement la totalité des flux de déplacements massifs. Car selon l’organisation, certains déplacés ne passent pas par les points de collecte des données ou y passant quand les données ne peuvent pas être collectées.

D’après les données de ladite organisation, 53 000 Haïtiens ont fui la capitale en trois semaines entre le 8 et le 27 mars 2024. Entre le 8 mars et le 9 avril, en raison de l’intensification des violences de ces groupes armés, qui contrôlent la majorité de Port-au-Prince, 94 821 personnes ont quitté la capitale, pour rejoindre principalement les départements du Grand Sud. Cette zone accueillait déjà 116 000 déplacés ayant fui les mois passés. La majorité, près de 100 000 personnes, soit 63 %, ayant fui la capitale, étaient déjà des déplacés internes et certains avaient même déjà été déplacés deux fois, trois fois, ou plus. 78 % des personnes interrogées dans le cadre de cette collecte de données ont indiqué devoir partir en raison des violences.

Parmi les personnes fuyant la capitale, près de 4 sur 10 voyageaient en familles et étaient en majorité des chefs de famille. La majorité de ces personnes avaient comme résidence habituelle les quartiers situés, notamment dans les communes de Port-au-Prince (26%), Delmas (17%), Pétion-Ville (16%) et Carrefour (7%). Une grande partie d’entre elles (63%) étaient déjà des déplacées internes pour des raisons liées aux violences et à l’insécurité. Parmi ces personnes déjà déplacées, 82% s’étaient réfugiées auprès de leurs proches et 18% sur sites, avant de décider de quitter la zone métropolitaine de Port-au-Prince, indique le rapport.

Les déplacés internes pourront être la cause d’une insécurité alimentaire accrue

Cette situation alarmante affectera les autres départements du pays et pourra déboucher sur une crise alimentaire aiguë. « Les provinces de destination n’ont pas suffisamment d’infrastructures et les communautés hôtes n’ont pas de ressources suffisantes qui peuvent leur permettre de faire face à ces flux de déplacements massifs venant de la capitale », a alerté l’OIM.

Par ailleurs, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) qui soutient les personnes les plus vulnérables en aide alimentaire, prévient que ses stocks alimentaires risquent d’être épuisés d’ici la fin du mois d’avril. La violence des gangs perturbe l’arrivée de l’aide humanitaire dans le pays, car le principal port et le principal aéroport sont contraints de suspendre leurs activités. « Les réserves du PAM dans le pays sont suffisantes pour nourrir seulement 175 000 personnes pendant un mois », a affirmé Jean-Martin Bauer, directeur du PAM en Haïti, soulignant qu’il faut que le port de la capitale soit rouvert immédiatement pour permettre un réapprovisionnement.

Marie-Alla Clerville

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