Pour commencer à combattre la pauvreté en Haïti !
3 min readDégradation du climat sécuritaire, crise socio-économique aiguë marquée par un taux de chômage élevé, une inflation persistante, une décroissance et la décapitalisation de nombreuses familles, le pays semble être au bord du gouffre. Rétablissement du climat sécuritaire, création d’emploi, ajustement salarial, investissement public, c’est autant de choses que prône l’économiste Etzer Émile, pour attaquer la problématique de la pauvreté en Haïti.
L’une des choses pouvant permettre de combattre la pauvreté dans le pays est la création d’emploi, estime le professeur Etzer Émile. « Il faut créer des conditions permettant aux investisseurs d’investir dans le pays », dit-il sur les ondes radiophoniques ce 25 juin. Et ce sont les investisseurs qui auront la tâche d’embaucher des individus pour travailler au sein de leurs entreprises, explique M. Émile en critiquant par ailleurs l’administration de Michel Martelly qui avaient l’habitude de donner un billet de 1000 gourdes et un plat chaud aux gens pour combattre la pauvreté.
L’autre élément clé dans la lutte contre la pauvreté, souligne M. Émile, c’est de permettre aux gens d’avoir un salaire minimum décent. « Il faut qu’il y ait des investissements publics dans les services de base à savoir : les hôpitaux, les écoles, logement et les assainissements», soutient l’économiste en plaidant par ailleurs pour la mise en place des infrastructures permettant à la population d’avoir une vie décente.
Cherté de la vie
L’activité criminelle des gangs armés a des impacts considérables sur le prix des produits de première nécessité dans le pays. « Pour transporter un produit alimentaire d’un point à un autre, il faut payer les bandits armés pour avoir un droit de passage. Et pour ouvrir un magasin, il faut aussi payer des bandits», dénonce le professeur. Ce dernier a aussi fait remarquer qu’il y a une baisse dans les disponibilités des produits locaux car les paysans ne peuvent pas produire, commercialiser et transporter leurs produits comme ils veulent.
En raison de ces problèmes, il y a une pression qui est exercée sur les produits qui existent et qui sont aussi rares, explique M. Émile « Même la circulation de ces produits est limitée avec le temps », dit-il en affirmant que l’une des conséquences de la cherté de la vie, c’est l’insécurité alimentaire.
S’appuyant sur les données publiées par la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA), Etzer Émile a fait savoir qu’il y a 49% de la population haïtienne qui est en situation d’insécurité alimentaire. « La CNSA a identifié des zones d’urgence qui sont en situation d’insécurité alimentaire. Il y a Cité Soleil, Croix-des-Bouquets, les côtes Sud, la Grand’Anse, la commune de Carrefour, l’île de la Gonâve et une partie du Plateau Central», explique-t-il.
Il importe de rappeler que selon la CNSA « près de 5 millions de personnes, soit la moitié de la population haïtienne analysée, classifiées en insécurité alimentaire pour la période de mars à juin 2024 ont besoin d’une action urgente pour combler leurs déficits de consommation alimentaire et protéger leurs moyens d’existence ».
Jackson Junior RINVIL
rjacksonjunior@yahoo.fr