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Pour la production et la commercialisation des produits de la ruche

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Avec un chiffre d’affaires actuel qui avoisine les quatre millions de dollars américains, pour un potentiel de vingt millions de dollars, l’apiculture est un secteur qui fait vivre nombre de ses exploitants.

 À l’occasion de la journée mondiale des abeilles le 20 mai dernier, la Banque de la République d’Haïti (BRH), la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire et les Facultés d’Agronomie de l’Université Quisqueya (FSAE) et de l’Université d’État d’Haïti (FAMV), avec d’autres partenaires, ont organisé une série d’activités à travers le pays en vue de renforcer le secteur de l’apiculture. Les abeilles sont l’un des meilleurs polinisateurs dans la nature. Cependant, aujourd’hui, elles font partie des espèces les plus menacés d’extinction à une époque où leur activité est plus que nécessaire.

À l’occasion de la journée mondiale des abeilles (le 20 mai), l’Organisation des Nations-Unies a tenu à rappeler toute l’importance de la pollinisation pour la survie de l’humanité et des autres espèces vivantes. « Un processus fondamental pour la survie des écosystèmes, car de lui dépendent la reproduction de près de 90 % des plantes sauvages à fleurs du monde, ainsi que 75 % des cultures vivrières et 35 % des terres agricoles à l’échelle de la planète », c’est en ces termes que l’Organisation vante les bienfaits des pollinisateurs. « Non seulement les pollinisateurs contribuent directement à la sécurité alimentaire, mais ils constituent aussi des leviers essentiels pour la conservation de la biodiversité ».

Les pollinisateurs menacés, et donc la biodiversité en danger

Parlant des pollinisateurs, il n’y a pas que les abeilles. Il en existe d’autres, il y a les papillons, les chauves-souris et les colibris. Leur survie est fortement menacée par l’activité humaine. « Les pollinisateurs ont un taux d’extinction qui est aujourd’hui de 100 à 1 000 fois plus élevé que la normale. Environ 35 % des pollinisateurs invertébrés, en particulier les abeilles et les papillons, et environ 17 % des pollinisateurs vertébrés, tels que les chauves-souris, sont aujourd’hui menacés d’extinction », toujours selon des données publiées par l’ONU. Si cette tendance se poursuit, « les cultures nutritives telles que les fruits, les noix et autres légumes se verront remplacer par des cultures vivrières comme le riz, le maïs et les pommes de terre, favorisant ainsi des régimes alimentaires déséquilibrés ».

« Les pratiques agricoles intensives, la monoculture, le recours aux pesticides, les effets des changements climatiques (comme la hausse des températures, la multiplication des sécheresses, les inondations et les perturbations des saisons de floraison), le changement d’affectation des terres » figurent parmi les principales menaces pesant sur les abeilles et les autres pollinisateurs, toujours selon l’Organisation des Nations-Unies.

L’apiculture, un secteur à prendre en compte en Haïti

La population haïtienne a triplé en nombre pendant ces cinquante dernières années. Et aujourd’hui, le pays fait face à une grave crise alimentaire. 4,5 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire grave dans le pays selon les données de la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA). Dans ce contexte, le risque d’extinction des espèces pollinisatrices accroît fortement les risques d’insécurité alimentaire pour le pays. Face à cette situation, des institutions et personnalités concernées par la situation avaient décidé, à l’occasion de la journée mondiale des abeilles, d’entreprendre une série d’activités pour valoriser l’apiculture dans le pays et inciter le pays à aborder la menace par voie de l’investissement.

Parmi ces institutions, on  peut citer, entre autres,  la Banque de la République d’Haïti (BRH), la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire et les Facultés d’Agronomie de l’Université Quisqueya (FSAE) et de l’Université d’État d’Haïti (FAMV).

Le secteur est loin d’être exploité de façon optimale dans le pays. Pour plus de 20 millions de dollars américains que représente son potentiel économique, le secteur de l’apiculture parvient tout juste à un chiffre d’affaires de quatre millions de dollars. La raison : le pays utilise encore des moyens traditionnels.« En Haïti d’après le Recensement Général de l’Agriculture, 74 % des ruches sont traditionnelles (~23000) alors que les ruches modernes représentent 26 % des ruches (~8100). 56 % des exploitations apicoles exploitent majoritairement les ruches traditionnelles ».

Plus de 8 500 familles vivent des 30 000 ruches que compte le pays, et qui fournissent plus de 140 000 gallons de miel l’an. Avec Cuba, la République Dominicaine et la Jamaïque, Haïti est parmi les quatre plus grands producteurs de miel dans la région. Avec la « non-prolifération des intrants phytosanitaires » dans le pays, Haïti a un avantage comparatif sur les trois autres.

La modernisation pour renforcer le secteur

« L’apiculture traditionnelle fait référence à deux concepts principaux, qui consiste en la récolte sauvage du miel ou l’utilisation de ruches dites traditionnelles. Le seul produit qui puisse être extrait à partir de ces méthodes est le miel et la cire dont l’ensemble est appelé couramment « gâteau de miel ».  Ce type de prélèvement a comme principal inconvénient de détruire la ruche. La récolte sauvage se réalise souvent par prélèvement du gâteau dans les trous colonisés par les colonies d’abeilles », selon les informations fournies par des promoteurs de la campagne pour l’apiculture. Les principaux types de ruches traditionnelles sont : la ruche traditionnelle dans les roches et celle dans les tambours.

Pour renforcer le potentiel déjà existant et créer une véritable filière, il y a un besoin urgent d’investissements, par exemple pour la mise en place d’ateliers de fabrication de matériels utilisés par les exploitations apicoles ; la reforestation des zones butinées par les abeilles ; le réseau de commercialisation national et international.

Clovesky André-Gérald Pierre

cloveskypierre1@gmail.com

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