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Quand Benito Clermont explique les contraintes auxquelles les PME font face en Haïti !

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Ayant pris part à la 13e  édition du Sommet International de la Finance qui s’est déroulé autour du  thème « Financer l’Eco2 développement en Haïti », Benito Clermont, responsable le premier l’incubateur universitaire en Haïti, lors de son intervention à l’émission ProFin TV le 17 avril 2023, a mis l’emphase sur les difficultés que les Petites et Moyennes Entreprises ( PME) rencontrent régulièrement en Haïti.

Penser le progrès économique d’un pays sans les Petites et Moyennes Entreprises est impossible. Celles-ci sont considérées comme une source essentielle d’emplois. Elles contribuent au développement économique et social et participent, par ailleurs, à la réduction de la pauvreté dans une société. À cet effet, le Directeur du premier incubateur de l’Université Quisqueya, Benito Clermont, affirme que la grande majorité des PME sont des pourvoyeuses d’emplois. « Ces compagnies créent plus de 90% d’emplois à travers le monde. En Haïti, si nous incluons les petites entreprises informelles, la part de la création d’emploi des PME serait au-delà de 95% du marché du travail », indique-t-il.

Cependant, il n’est pas donné à tous cette faculté de pouvoir mettre sur pied une PME et de la faire prospérer surtout dans un pays comme Haïti. Mis à part certains principes qu’il faut respecter, il y a également des contraintes socio-économiques et politiques auxquelles font face régulièrement les jeunes entrepreneurs. Ces contraintes pourraient tuer l’idée de l’entreprise avant même  sa création. « Trop souvent en insistant sur l’aspect financier, on néglige d’autres facteurs importants qui empêchent les PME de prospérer […] », dit M. Clermont, licencié en gestion des PME à l’Université Quisqueya, en soulignant qu’il existe des actions essentielles à engager pour mieux les accompagner.

Ces contraintes sont nombreuses, d’après l’entrepreneur. « La première est liée à l’accompagnement […] pour enregistrer un nom commercial, c’est toute une péripétie car l’État ne met pas en place des structures pouvant aider les jeunes entrepreneurs en Haïti », poursuit le responsable de l’incubateur QE3 de l’Université Quisqueya.

Il faut avoir au moins entre 60 à 75 milles gourdes pour créer un nom d’entreprise au sein d’un collectif, à cela s’ajoutent les taxes et les impôts qui représentent en moyenne près de 40% du bénéfice brut que l’entreprise aura à faire, poursuit M. Clermont lors de son intervention axée autour du thème « Financement des MPMES à fort impact au profit du développement durable ». « À partir de ce moment, il y a  une déjà une contrainte qui s’impose à ce jeune entrepreneur dès la création de l’entreprise », indique-t-il.

De surcroît, M. Clermont a souligné une autre contrainte liée à la gestion de l’entreprise. « Une entreprise doit rester opérationnelle après sa création. Pour ce faire, l’investisseur aura besoin des ressources humaines pouvant l’aider à mieux gérer l’entreprise », explique-t-il en précisant que pour les jeunes que ce n’est pas une faveur si on décide d’investir au sein de leurs entreprises. « […] C’est juste un rapport « win-win » car celui qui a les moyens économiques aura toujours besoin de celui ou celle qui a l’idée de l’entreprise », précise l’entrepreneur.

Pourquoi est-il important pour un jeune entrepreneur de s’intéresser à la politique ?

Benito Clermont estime qu’il est nécessaire en tant qu’entrepreneur de s’intéresser à la politique. « Il faut avoir une idée sur la personne qui aura à représenter la collectivité au Parlement, il faut savoir comment on va soumettre un projet de loi sur la création d’entreprise », dit-il en demandant aux entreprises et les institutions qui veulent promouvoir les PME en Haïti de trouver un moyen pour forcer les autorités étatiques à adopter de nouvelles lois pouvant contribuer à penser l’entrepreneuriat différemment.

Coup d’œil sur l’Espace d’encadrement entrepreneur de l’Université Quisqueya

Il ne suffit pas à un jeune d’avoir l’idée de créer une entreprise et de penser que cela est suffisant. Pour pouvoir passer du « rêve à l’entreprise » cela exige un minimum d’encadrement d’où l’importance de l’incubateur QE3 de l’Université Quisqueya. « C’est une structure d’accompagnement qui offre une méthode, des outils, des connaissances, une culture et un réseau pour réussir son aventure entrepreneuriale », dit-il.

« Pour l’admission au programme de l’incubateur, il faut avoir au minimum 18 ans. Être seul(e) ou en équipe et être porteur d’un projet fiable. Être capable de vendre son projet d’entreprise […] », indique-t-il en précisant que l’objectif de l’incubateur est de faciliter la création, la formalisation, l’implémentation de nouvelles entreprises en Haïti ; transformer des entreprises traditionnelles en  entreprises innovantes afin d’attirer des investisseurs ; faciliter l’éclosion d’un nouveau modèle d’entrepreneur et d’investissement favorisant la création de richesses et le développement durable.

M. Clermont a précisé que le programme d’incubation est gratuit. « Il a été mis en place par le Recteur de l’Université Quisqueya, en l’occurrence Jacky Lumarque,  en vue de promouvoir plus de micro-, petites et moyennes entreprises dans le pays en les aidant à évoluer dans un cadre formel », dit-il.

« Nous avons un espace de travail. Nous avons un encadrement technique et pratique pour l’évaluation des projets d’entreprise […] avec une ouverture sur l’international », a fait savoir le responsable de l’incubateur de l’Université Quisqueya.

Les avantages du programme d’incubation

Passer du rêve à l’entreprise, c’est possible. Le programme d’incubation de l’Université Quisqueya, à en croire M. Clermont, n’offre que des avantages. Parmi ceux-ci : l’évaluation des projets, la gestion de la logistique et la recherche de partenaires, le montage du plan d’affaires, l’assistance juridique, fiscale, commerciale et financière et enfin l’accès à un réseau de cadres compétents.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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