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Quand le dossier CPS crée la division au sein du Conseil Présidentiel de Transition

 Dans une note du 4 août, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a indiqué que toute clarification nécessaire a été apportée sur le dossier CPS, surtout sur les clauses concernant les privilèges sur le droit d’affermage des terres du domaine privé de l’État. Toutefois, pour Fritz Alphonse Jean qui faisait office de coordonnateur du CPT à ce moment-là, cette note a été publiée sans son aval et malgré ses objections.

Les violons, une fois de plus, ne s’accordent pas au sein des membres du Conseil Présidentiel de Transition. Le conseiller Fritz Alphonse Jean a dénoncé la note publiée par la Présidence d’Haïti sur le dossier relatif à la Caribbean Port Services (CPS). À en croire M. Jean, cette publication n’a été possible que grâce à des menaces de révocation proférées à l’endroit du staff du bureau de communication du CPT. « Le Président du CPT a été d’ailleurs informé de la pression exercée par des membres du CPT auprès du Secrétariat Général de la Présidence pour procéder à la révocation d’un cadre du bureau de communication qui avait refusé de publier ladite note sans son autorisation », a révélé l’économiste Fritz Alphonse Jean à travers un avis paru le 6 août 2025.

Si le CPT a clairement informé la population que « toute la clarification nécessaire a été apportée sur le dossier, notamment sur les clauses concernant les privilèges sur le droit d’affermage des terres du domaine privé de l’État pour une durée de trois (3) fois neuf (9) ans dont a bénéficié la CPS au dernier renouvellement de son contrat le 4 décembre 2023», alors pour Fritz Alphonse Jean, c’est le contraire. À cet égard, l’économiste Jean « souhaite que, en toute transparence, le dossier CPS fasse l’objet d’un avis légal qui saura justifier, ou non, l’octroi d’un bail de 27 ans à CPS au lieu des 9 années prévues». Sans cet avis, dit M. Jean, des soupçons de corruption peuvent ternir encore plus la crédibilité du CPT.

L’ancien gouverneur de la banque centrale dit ne pas reconnaître au CPT la compétence pour produire un tel avis, en dépit des mentions de quelques dispositions légales dans la note conçue par certains de leurs membres et publiée, sous menaces, par le bureau de communication de la Présidence. C’est pourquoi, il « dénonce ce genre d’agissement de façon très ferme et proteste énergiquement contre le fait que l’on veuille l’associer à de telles manœuvres, il en profite pour rappeler au Premier Ministre que la publication de cette note ne saurait le dispenser de l’obligation de fournir au CPT les explications demandées sur ce dossier dans la lettre du 9 juillet 2025 référencée dans la note ».

De ces échanges fructueux, déroulés en toute transparence, il est ressorti que ledit contrat a été conclu dans des conditions légales et régulières, conformément aux Décrets du 7 avril 1978 créant l’APN, du 15 mars 1985 aménageant son cadre institutionnel et celui du 22 septembre 1964 relatif à la fixation des loyers et fermages des biens du domaine privé de l’État, a fait savoir le CPT dans sa note. Il précise que les privilèges énoncés ci-dessus s’expliquent en raison de la priorité dont jouit la CPS comme fermier des terres de l’État et du poids des investissements dans la gestion et l’exploitation portuaires qui requièrent du temps pour leur amortissement.

En revanche, pour Fritz Alphonse Jean, il y a un problème de transparence qui s’impose. « Alors même que le CPT se trouve engagé dans une lutte difficile contre l’insécurité et veut, dans une perspective de paix durable, que s’établisse un nouveau rapport entre l’État et le Secteur privé, il exhorte tous les membres de ce secteur à accepter et à emprunter le chemin de la transparence pour la création de richesse. Ceci implique la construction d’un État qui œuvre pour l’atteinte d’un développement socioéconomique équilibré et équitable», exhorte M. Jean.

Jackson Junior Rinvil

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