Rapport ULCC : Comme plusieurs autres personnalités, l’ex-Sénateur Joseph Lambert clame son innocence
3 min readDepuis la publication de la série de rapports de l’ULCC sur des actes de corruption au sein de l’administration publique, plusieurs anciens hauts fonctionnaires interviennent dans les médias pour clamer leur innocence. Parmi eux, l’ancien Président du Sénat Joseph Lambert. Devant les micros de la presse, l’ancien élu du Sud-Est a tenu à apporter certaines précisions, niant au passage toute implication dans des actes de corruption. Finalement, il revient à la justice haïtienne de se prononcer.
C’est un Joseph Lambert calme, mais visiblement remonté qui s’est présenté devant la presse ce mercredi 29 novembre 2023. Face aux journalistes, l’ancien Président du Sénat a tenu à apporter certaines précisions pour éclairer l’opinion publique sur les faits qui lui sont reprochés. « Je sais que la presse n’est pas la justice, mais il y a une opinion publique qui s’est forgée autour de la question, et qui laisse penser certaines choses selon lesquelles Joseph Lambert est un voleur de véhicules », a-t-il précisé au début de son intervention.
Documents administratifs à la main, l’ancien parlementaire a dénoncé ce qu’il juge être soit une diffamation, soit une dénonciation calomnieuse contre sa personne. L’« animal politique », comme on le surnomme, en a profité au passage pour fustiger l’attitude de certains médias qui, dit-il, « ne font pas d’équilibre » en le traitant de tous les noms sans connaître le fond du dossier.
Cette sortie de l’ancien Sénateur Lambert fait suite à la série de rapports d’enquête de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) sortie le 15 novembre 2023. En effet, selon ces rapports, Joseph Lambert aurait en sa possession quatre véhicules appartenant au Sénat de la République. Lesquels véhicules ont été mis à sa disposition lorsqu’il était encore Sénateur, et devaient être restitués à l’institution sénatoriale à la fin de son mandat en janvier 2023. Selon Joseph Lambert, deux de ces véhicules en question seraient tombés en panne, et les deux autres seraient respectivement entre les mains des forces de l’ordre du Cap-Haïtien et de bandits qui l’ont attaqué en début d’année au niveau du Bicentenaire.
L’ancien président du Sénat semble ne pas vouloir lésiner sur les moyens pour se défendre. En effet, 24 heures avant sa sortie médiatique, soit le 28 novembre, Joseph Lambert a sommé la DGI et le Sénat (qu’il menace de poursuites judiciaires pour diffamation, le Responsable de la logistique Jean Emmanuel Casseus et la Secrétaire Générale Nelly Verpile Boyer) de clarifier dans un jour franc les allégations de corruption qui lui ont été adressées. Sommation à laquelle le Sénat a répondu ce vendredi 1er décembre, en niant toute responsabilité dans la qualification des faits, laquelle relevant de la compétence des autorités judiciaires.
En outre, à l’invitation du commissaire du gouvernement Edler Guillaume, Joseph Lambert s’est présenté au Parquet de Port-au-Prince où il a pu donner sa version des faits que lui reproche le rapport de l’ULCC.
Depuis la publication de cette série de rapports, plusieurs hauts fonctionnaires et anciens hauts fonctionnaires de l’administration publique ont envahi l’espace médiatique qui s’est transformé en véritable tribunal. Tous clament leur innocence. Pour sa part, le Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince a déjà auditionné plusieurs personnalités épinglées dans cette série de rapports. Reste à savoir si ces auditions permettront de faire ressortir l’innocence de ces personnalités, comme elles le prétendent toutes.
Roobens Isma