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Rencontre entre  Biden et Trudeau: Le Canada propose la formation des agents de la PNH 

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Le Canada ne va pas intervenir militairement en Haïti, semble-t-il. Selon une Note d’information du Gouvernement canadien sur la rencontre au sommet qui a eu lieu entre Joe Biden et Justin Trudeau, le Canada entend mettre 100 millions de dollars sur la table dans le cadre d’un plan d’urgence visant, entre autres, la formation des agents de la Police Nationale d’Haïti.

Haïti sombre de plus en plus dans le chaos. Les gangs tuent et pillent.  Les gens fuient leur maison pour échapper à la terreur des bandes armées. Les forces de sécurité nationale peinent à réagir proportionnellement face aux agissements. Entre-temps, tous les yeux étaient fixés sur la rencontre au sommet ayant eu lieu les 23 et 24 mars entre le Président américain, Joe Biden, et le Premier Ministre Canadien, Justin Trudeau. Selon toute vraisemblance,  l’envoi d’une force militaire en Haïti a été écarté de manière implicite. 

En effet, le Canada a proposé d’apporter un élément de solution, peut-être pas celui souhaité en ce moment même par de nombreux Haïtiens,  « en mettant 100 millions de dollars sur la table dans le cadre d’un plan visant à augmenter l’aide humanitaire, à renforcer la gouvernance en Haïti, à former des agents de la Police Nationale d’Haïti et à améliorer leurs conditions salariales ».Des pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie, notamment le Rwanda, ont été déjà consultés par le Canada en vue de contribuer à la formation des policiers haïtiens, si l’on en croit le média Canadien La Presse. 

« Le Canada continuera d’investir dans des solutions dirigées par les Haïtiens pour contrer la crise, en s’engageant à octroyer jusqu’à 100 millions de dollars pour fournir de l’équipement et un soutien financier à la Police nationale d’Haïti », a précisé le Canada dans une Note officielle du Gouvernement.  Ainsi des questions se posent déjà sur comment et qui va gérer ce fonds.

Dans la Note on peut lire aussi que le « Canada exercera également une pression supplémentaire sur les personnes qui soutiennent la violence et l’insécurité et qui en tirent profit, en imposant des sanctions supplémentaires à deux autres membres de l’élite haïtienne, ce qui porte à 19 le nombre de personnes directement sanctionnées par le Canada, qui a en outre mis en œuvre le régime de sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ces sanctions prévoient le gel des avoirs de l’ancien sénateur Nenel Cassy et de l’homme d’affaires et ancien candidat à la présidence Steeve Khawly, et les rendent interdits de territoire au Canada ».

Et si en réalité la priorité du Canada n’est pas Haïti, mais l’Ukraine ?

En Haïti, surtout dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, le spectre d’une guerre civile se dessine de jour en jour du fait de l’impuissance des autorités et des institutions étatiques. La population est livrée à elle-même. Les  nombreuses missions et réunions de la Communauté internationale sur une possible intervention militaire étrangère en Haïti n’ont pas vraiment porté leurs fruits. Et Haïti semble s’éloigner davantage des priorités des grandes puissances de l’Amérique du Nord. 

Dans cette Note d’information précitée, il est mentionné que le Gouvernement du Canada a déjà fourni un soutien multiforme de plus de 5, 4 milliards de dollars à l’Ukraine et aux Ukrainiens depuis « l’invasion illégale à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022 ». « Plus de 1 milliard de dollars pour le soutien militaire ; plus de 2,5 milliards de dollars en aide financière ; un montant de 320 millions de dollars en aide humanitaire ; un montant de 96 millions de dollars en aide au développement ; plus de 81 millions de dollars pour la sécurité et la stabilisation », est-il indiqué dans cette Note. 

Dans le cas d’Haïti,   il est aussi indiqué que le Canada soutient plusieurs projets d’aide internationale dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la gouvernance, de la sécurité, de la lutte contre la corruption et l’impunité, de la croissance économique et des changements climatiques. Le Gouvernement canadien s’est engagé à verser plus de 98 millions de dollars en aide financière au cours du présent exercice ( 2022-2023), souligne -t-on. 

Par ailleurs, Sébastien Carrière, Ambassadeur du Canada en Haïti, a  souligné sur son compte twitter que le Canada va fournir des voies de migration légales à 15 000 personnes dans les Amériques, dont des Haïtiens, en tirant parti des voies humanitaires, économiques. 

On se demande toujours dans quel but le Canada avait envoyé des bateaux dans les eaux haïtiennes et un avion de reconnaissance dans son espace aérien?

Déploiement militaire en Haïti : la réticence du Canada vue par le journal « La Presse »

À en croire le journal canadien  « La Presse », le Gouvernement Trudeau écarte toujours pour le moment l’idée que le Canada prenne la tête d’une force multinationale composée de quelque 4000 militaires, comme le réclament les États-Unis.

Et de plus, les officiers supérieurs des Forces  Armées  Canadiennes ( FAC) ne sont pas partisans d’un déploiement de soldats canadiens en Haïti. « Ils craignent comme la peste que des militaires canadiens ne soient la cible d’attaques de la part de jeunes Haïtiens membres de gangs de rue », a révélé.

Gilles Rivard, ancien ambassadeur du Canada à Port-au-Prince, qui craint que les militaires canadiens ne « se fassent tirer dessus ».  

Haïti : un enjeu sécuritaire pour l’hémisphère nord-américain

Haïti est sur le point de devenir un État défaillant en raison de la violence répétitive des bandes criminelles. Et cet état de fait agit sur la crise migratoire. « Cela créé une crise migratoire qui a des impacts sur les États-Unis, mais aussi sur le Canada. Le risque est que le pays devienne très vulnérable au contrôle d’acteurs étrangers ou de pays étrangers. C’est donc un enjeu de sécurité dans notre hémisphère », révèle La Presse.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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