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Réouverture des classes ce 1er octobre sur fond de crise sécuritaire à Port-au-Prince

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À Port-au-Prince, la capitale, la réouverture des classes, prévue pour ce 1er octobre, s’annonce très difficile pour de nombreux parents. Le contexte socio-sécuritaire très tendu, les nombreux déplacés internes, la réduction du pouvoir d’achat pour ne citer que ceux sont autant de problèmes qu’ils confrontent. Dans un récent rapport, l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) a exprimé ses préoccupations sur la réouverture des classes dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince pour l’année 2024-2025 où de nombreux établissements scolaires ont été abandonnés ou occupés par des déplacés internes.   

La rentrée des classes est fixée pour le 1er octobre par le Ministre de l’Éducation Nationale. Les parents plus ou moins stables se plaignent, les autres familles lancent des cris d’alarme à l’endroit du gouvernement parce qu’elles ne sont pas seulement dans l’impossibilité de se préparer pour la date de réouverture prévue mais elles sont dans des situations beaucoup trop complexes.

Le système éducatif en Haïti est en crise, plus d’une vingtaine d’écoles et une douzaine d’universités ont été contraintes en raison  des violences armées des gangs de fermer leurs portes comme le lycée Toussaint Louverture, le lycée Anténor Firmin et la Faculté de Médecine et de Pharmacie. Des dizaines de milliers d’élèves  se trouvant dans des zones de conflits ont été privés de leur droit fondamental à l’éducation.

Dans un rapport sorti en ce mois de septembre 2024, l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (ONCH) a profité pour dénoncer l’inaction de l’État haïtien face à ses responsabilités envers la population tout en formulant des recommandations concrètes pour garantir le droit à l’éducation pour tous les haïtiens.  

À travers ce rapport, l’OCNH  a fait un  décompte non exhaustif  de  différents établissements  d’apprentissages  transformés en des lieux de refuges/ des abris provisoires pour les gens fuyant les zones de conflits dans la capitale. Treize (13) d’entre eux sont abandonnés, neuf (9) sont occupés par des Personnes Déplacées Internes (PDI).

Parmi les treize (13) établissements abandonnés, on peut citer :

Le Lycée Pierre Eustache Daniel Fignolé, Delmas 6.L’École Nationale de la République du Canada, Delmas 3. L’École nationale République Liberia, 2e impasse laveau. L’École Nationale Thomas Madiou, Rue des Casernes.Le Lycée de la Saline, La Saline. Le Lycée Alexandre Pétion, Rue Pétion.L’École nationale du Panama, Rue Montalais. L’École Nationale République du Chili, Rue Magloire Ambroise.Le Lycée Fritz Pierre-Louis, Rue St-Honoré.

Les neuf (9) établissements occupés sont les suivants : École Nationale Charles Séguy-Vil Valex. École nationale Colbert, Avenue Lamartinière. Le Lycée Marie Jeanne, 2e impasse laveau. École nationale Caroline Chauveau, Rue Piquant. Le Lycée Toussaint Louverture, Avenue Charles Summer. École nationale Altagrace, 2e ruelle Jérémie. École nationale Darius Denis, 2eme ruelle Jérémie. Le Lycée des Jeunes filles, Rue Capois. Le Lycée Antênor Firmin, Charles Summer.

« La situation est critique, les moments sont plus que difficiles », confient certains parents au journal. « Nous sommes obligés de rester forts tout en gardant la morale pour que nos enfants puissent se sentir protégés mais, vu les circonstances, nous ne le sommes pas. Il se peut que nous ayons à fuir les gangs pour aller je ne sais où…Nous souffrons, certaines fois, nous passons des journées entières sans vraiment rien manger et on apprend que les activités scolaires sont pour bientôt, pour qui ? », se demande une déplacée interne.

La plupart des familles de ces lieux de refuge avaient une vie qu’elles pouvaient plus ou moins gérer avec les moyens du bord mais la situation  sécuritaire et politique leur inflige une vie non choisie, non voulue. L’année académique 2023-2024 a pris fin dans de terribles circonstances pour certains, des directeurs d’école ont dû payer pour assurer la sécurité de leurs établissements mais qu’en est-il pour la vie des écoliers et étudiants dans une capitale  où des dérapages se font aux moments les moins attendus ?

Faut-il souligner, le nombre de postulants inscrits  à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH)  est  passé de 38 960 pour l’année académique 2020-2021 à environ 1760 pour la période du 9 au 24 septembre pour l’année académique 2024-2025.

Selon la constitution haïtienne et l’article 28 de la Convention relative aux droits de l’enfant, dit l’OCNH dans son rapport, chaque enfant a droit à une éducation primaire gratuite, et un accès à l’éducation secondaire et supérieure. Le droit à l’éducation est fondamental et doit rester inviolable même en temps d’instabilité. Or, la prise de contrôle de 80% du territoire dans la zone métropolitaine par les groupes armés démontre clairement l’inaccessibilité de ce droit en Haïti particulièrement en temps de crise sécuritaire.

Face à cette situation, l’OCNH pense que l’État devra d’abord faire sa part du travail pour rétablir la sécurité dans la zone métropolitaine afin de créer un environnement plus ou moins confortable et stable pour la reprise des activités scolaires.  L’OCNH pense qu’il est urgent de : rétablir un climat de sécurité pour favoriser la rentrée des classes, reprendre le contrôle des établissements scolaires et universitaires occupés par les civils armés, mettre en application la Convention relative aux droits de l’enfant, relocaliser les personnes déplacées internes logeant dans des écoles et universités.

Louis Gardily Marvyne

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