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Traitements inhumains des migrants haïtiens en République Dominicaine : Silence complète des autorités haïtiennes

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Les migrants haïtiens en République Dominicaine ne sont pas de tout repos avec les agents de l’immigration. Lors d’une interview accordée à Le Quotidien News le 26 septembre 2024, une étudiante haïtienne vivant en République Dominicaine, sous couvert de l’anonymat, raconte le « calvaire » que vit de nombreux haïtiens sur cette partie de l’île d’Hispaniola. Selon cette étudiante de 32 ans, « les haïtiens n’ont aucun droit » là-bas et les agents de l’immigration ne cessent de les maltraiter. Enfants, femmes enceintes, aucun n’est épargné, dit-elle.

La partie ‘’Est’’ de l’île d’Haïti est devenue sous l’administration de Luis Abinader surtout, un enfer pour les migrants haïtiens qui, souvent, sont obligés de laisser Haïti en quête d’une meilleure condition de vie. Là-bas, les migrants haïtiens sont constamment en danger de mort. Ils subissent toutes sortes d’injustices et d’abus de la part des agents d’immigration dominicain.

Sous couvert de l’anonymat, une jeune étudiante haïtienne raconte les déboires des haïtiens.  « Depuis l’arrivée au pouvoir du Président en fonction de la République Dominicaine Luis Abinader Corona en 2020, les haïtiens ne cessent de courir pour éviter leur déportation. Aucun haïtien n’est épargné. Ils embarquent les femmes enceintes et les enfants. Les agents d’immigrations mélangés avec des gardes de l’armée ainsi que la police nationale de la République ne cessent de maltraiter nos compatriotes Haïtiens ».

Elle ajoute : « Parfois les agents d’immigration rentrent dans nos maisons nuits et jours; ils pillent et violent parfois les femmes ainsi que des fillettes. Ils occupent toujours les rues, ruelles et quartiers de la République. S’ils nous attrapent en dehors de notre maison, ils nous fouillent et dévalisent…Ils tabassent souvent nos compatriotes…».

Plus loin, la jeune étudiante fait état d’un ensemble d’exactions commises par les agents de l’immigration dominicaine non dénoncées ou condamnées par les autorités haïtiennes.  « La semaine dernière, dit-elle,  un garde a failli tuer un haïtien, en le jetant au bas d’un édifice de plusieurs étages mais l’haïtien en question était sur le deuxième étage et ce dernier est en état critique à l’hôpital. 3 jours de cela ils rentraient dans la maison d’un de mes amis non seulement ils partent avec la femme de mon ami mais ils profitent aussi pour piller toutes les maisons qui s’y trouvaient en ce lieu, ils utilisent des matériaux pour enfoncer les portes qui s’étaient fermées ». La jeune étudiante va beaucoup plus loin en affirmant que, « parfois les agents d’immigration tuent des haïtiens qui se sont rebellés à la déportation ».

Le changement d’attitude des agents d’immigration

À en croire cette haïtienne qui vit en République Dominicaine depuis plus de 4 ans, autrefois, les agents immigrations ne possédaient pas d’armes à feu. « À présent, sous l’administration de Luis Abinader c’est tout le contraire car ils portent non seulement des armes à feu mais aussi des bâtons et des armes blanches. En République Dominicaine, les Haïtiens n’ont aucun droit… Certains dominicains nous traitent de chiens, de singes, de cannibales», explique la mère célibataire.

Le paradoxe

« Les dirigeants dominicains nous obligent à être légaux sur le territoire pourtant ce même gouvernement nous prive de cet accès car il n’y a plus de vente de visas, déplore l’étudiante haïtienne en rappelant que les autorités dominicaines ne renouvellent pas les cartes de régularisation que l’ex-président Joseph M. Martelly en accord avec l’ex-président de la République Dominicaine Danilo Médina avaient donné aux haïtiens vivant en République Dominicaine ».

Selon celle qui est aussi journaliste de formation, il y a des dominicains qui embauchent des haïtiens au lieu de les payer, ils préfèrent appeler l’immigration pour les travailleurs haïtiens afin de ne pas payer leur dette. « Les haïtiens subissent un calvaire en ce moment en République Dominicaine. Les autorités dominicaines profitent de notre instabilité pour nous dévaloriser comme peuple», a-t-elle affirmé précisant par ailleurs que s’il y a autant de mépris de la part des dominicains aux haïtiens c’est par rapport à « notre histoire ( la gouvernance de l’île entière par le président J.Pierre Boyer en 1825) et puis notre couleur de peau foncée ».

Par ailleurs, elle estime que le gouvernement haïtien doit forcer le gouvernement de la République Dominicaine à reconnaître les droits et les valeurs des immigrants haïtiens. « Il faut par ailleurs résoudre le problème d’insécurité qui ravage Haïti et oblige beaucoup d’entre nous à fuir notre pays. Nous devons aussi créer des emplois parce qu’il y a beaucoup d’entre nous qui veulent juste retourner en Haïti. Nous sommes fatigués de vivre comme des marrons en terre voisine. Nous sommes assoiffés d’une Haïti libre et prospère», dit-elle au journal.

Cependant, il importe de rappeler que lors de son discours à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies le 26 septembre 2024, Edgard Leblanc Fils n’a pas jugé nécessaire de se positionner sur le problème des migrants haïtiens en République Dominicaine.

Jackson Junior Rinvil

rjacksonjunior@yahoo.fr

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