Perturbations au niveau du trafic maritime en Haïti
4 min readSelon la Primature, deux marins de nationalité philippine ont été enlevés dans la baie de Port-au-Prince le 10 septembre dernier. Ce 26 septembre, d’après le Miami Herald, un grutier de Port-au-Prince (ressortissant étranger) a été atteint de deux projectiles. Ces actes ignobles soulignent une fois de plus la montée inquiétante de l’insécurité dans les eaux territoriales haïtiennes. Ce qui pourrait provoquer un arrêt des opérations maritimes.
Les autorités haïtiennes, en collaboration avec les services de sécurité nationaux et les partenaires internationaux, mettent tout en œuvre pour obtenir la libération immédiate et sans condition des marins enlevés. Des mesures renforcées sont actuellement en place pour assurer la sécurité des routes maritimes, et une enquête est en cours pour identifier et traduire en justice les responsables de cet acte criminel. C’est ce qu’a fait savoir la Primature à travers un communiqué.
Les actes de violence en mer haïtienne ne sont malheureusement pas nouveaux, mais leur fréquence semble s’accroître. Le dernier enlèvement de ces deux marins philippins illustre à nouveau la situation critique à laquelle sont confrontés les navigateurs dans cette région. Selon des observateurs, Haïti, en proie à une instabilité politique et économique chronique, voit également se multiplier les activités criminelles en mer. Les pirates et groupes armés cherchent à exploiter cette situation, mettant en péril les routes commerciales et la sécurité des marins.
Le gouvernement haïtien, par la voix de la Primature, a assuré qu’il ne resterait pas inactif face à ces menaces. « Nous déployons tous les efforts nécessaires pour retrouver les marins enlevés et assurer leur retour en toute sécurité. En parallèle, des mesures seront prises pour renforcer la sécurité dans nos eaux territoriales et éviter que de tels incidents ne se reproduisent », annonce-t-il.
Face à cette crise, le gouvernement haïtien en appelle à une coopération accrue avec ses partenaires internationaux. La situation des marins étrangers travaillant dans les eaux haïtiennes met en lumière la nécessité d’une collaboration internationale renforcée. Haïti appelle à l’assistance des puissances maritimes et des organisations internationales spécialisées dans la lutte contre la piraterie pour garantir la sécurité des voies de navigation dans la région.
« La sécurité maritime ne peut pas être assurée par un seul pays, surtout dans une zone aussi critique que les Caraïbes », a souligné le communiqué de la Primature. « Nous sommes convaincus qu’une action concertée, incluant non seulement les forces armées haïtiennes mais aussi les marines et garde-côtes de pays partenaires, est essentielle pour contenir et prévenir de telles attaques à l’avenir ».
Le gouvernement haïtien a également promis de renforcer les capacités de sa Garde côtière afin de répondre plus efficacement aux menaces en mer. En dépit des contraintes budgétaires auxquelles fait face le pays, des fonds supplémentaires devraient être alloués à la sécurisation des côtes.
Au-delà du drame humain que représente l’enlèvement des deux marins philippins, cet incident a des implications économiques sérieuses. Le secteur maritime est un pilier essentiel de l’économie haïtienne, jouant un rôle clé dans les échanges commerciaux et les importations. Si les navires commerciaux commencent à éviter les eaux haïtiennes en raison des risques sécuritaires, cela pourrait avoir des conséquences graves pour l’économie du pays, déjà fragile.
Les syndicats maritimes et les organisations de défense des travailleurs de la mer ont également fait entendre leur voix, demandant aux autorités de prendre des mesures immédiates pour garantir la sécurité des marins. Ils appellent à une amélioration des conditions de travail et de sécurité, ainsi qu’à la mise en place de protocoles d’intervention plus efficaces en cas d’incidents. Le kidnapping des marins philippins ainsi que le grutier de Port-au-Prince touché par balle, jeudi (soit le 26 septembre 2024), pourraient inciter d’autres gouvernements à restreindre l’envoi de leurs travailleurs en Haïti, augmentant ainsi les difficultés pour le secteur.
À travers un avis sorti le 26 septembre, l’opérateur (Caribbean Port Services) a indiqué qu’en raison des différents incidents dans la zone portuaire qui ont paralysés les activités de navire qu’il fermera ses barrières du 26 au 29 septembre. « Cette décision, dit-il, permettra à la PNH et à la FAD’H de rétablir la sécurité dans la zone et reprendre les opérations de livraison dans de meilleures conditions ».
Gardily Marvyne Louis