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Respect des droits humains en Haïti : la communauté internationale s’en préoccupe

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L’organisation des nations-unies (ONU) se dit très préoccupée par la dégénérescence de la situation des droits humains en Haïti. Cet organisme évoque l’incapacité des autorités à protéger le droit des citoyens haïtiens. Il met également l’accent sur l’activité des gangs armés et les récentes actions du chef de l’État visant les juges de la Cour de cassation.

Le bureau des droits humains à l’ONU se dit alarmé et préoccupé par les récentes attaques portées contre l’indépendance du système judiciaire d’Haïti dans un contexte où le pays est en proie à une instabilité politique et institutionnelle. Se référant à l’arrestation du juge Yvickel Dabrésil et de 22 autres individus dont 17 sont toujours en détention provisoire, la porte parole du bureau, Liz Throssell, dénonce cet acte arbitraire et illégal.

Ces agissements cumulés avec la contrainte exercée sur les deux autres juges de la Cour de prendre leur retraite et remplacés plus tard à l’issue d’une procédure illégale suscitent des inquiétudes quant à l’indépendance judiciaire et ont érodé du coup la séparation des pouvoirs en Haïti, soutient en point de presse la porte-parole. « Le respect de l’État de droit et du système de freins ou contrepoids en tout temps était primordial. C’est encore plus crucial maintenant en raison des tensions politiques croissantes et de l’expression chronique de la dissidence dans les manifestations », a-t-elle exprimé.

Inquiète, la porte-parole appelle les autorités à garantir le respect du cadre juridique et institutionnel établi et à s’acquitter de leurs obligations au titre de la Constitution du pays et des traités internationaux relatifs aux droits de l’homme. Elle a ajouté ceci : « Nous exhortons le gouvernement et l’opposition à s’engager dans un dialogue constructif et inclusif pour éviter une nouvelle escalade des tensions et pour résoudre l’impasse politique et institutionnelle actuelle ».

Madame Throsselle assure par ailleurs les autorités haïtiennes de l’appui inébranlable de son bureau en matière de droits humains. « Le HCDH est prêt à continuer d’aider les autorités haïtiennes à s’acquitter de leurs obligations internationales en matière de droits de l’homme et se déclare toujours disposer à renforcer son engagement en faveur des droits de l’homme avec tous les secteurs de la société », garantit la porte-parole.

Le secrétaire général de l’ONU avait déjà tiré la sonnette d’alarme

En Haïti, tous les regards sont portés sur l’insipide bataille pour le pouvoir entre l’opposition et le pouvoir. Pourtant, c’est la République où rien ne va. Et le récent rapport de l’ONU a tout dit.

Dans ce document, l’ONU a dessiné un tableau sombre sur le respect des droits humains en Haïti. Il fait mention d’une domination des activités des gangs armés et de l’incapacité de l’État à protéger le droit des citoyens à la vie et à la sécurité. Il évoque aussi les mauvaises conditions de détention qualifiées par le comité des droits de l’homme de traitements cruels et inhumains.

Le BINUH, cite le document, a constaté une augmentation de ces violations suite aux affrontements de gangs rivaux, mais aussi de cas d’enlèvements. « Il a recensé, entre le premier septembre 2020 et le 31 janvier 2021, 337 atteintes présumées aux droits humains attribuées à des membres de bandes organisées et à des hommes armés non identifiés, à savoir des actes qui ont fait 63 morts, 44 blessés, 15 personnes violées, 215 enlèvements. Ce qui représente une augmentation de 95,9 % par rapport à la période couverte par le rapport précédent », a-t-on lu dans le document.

« Dans ce même intervalle, le BINUH a constaté 81 violations des droits de l’homme commises par les agents de police nationale d’Haïti qui ont fait 12 morts et 25 blessés. Cela représente une diminution de 12.3 % par rapport à la période couverte par le rapport précédent. L’IGPNH a ouvert 122 enquêtes, 22 ont été clôturées, 16 ont abouti à des sanctions, 4 transmises aux autorités judiciaires », poursuit la note.

La rédaction

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