Rosalie Févilien poursuit sa carrière en beauté dans la musique
3 min readDéplaçant avec agilité ses doigts sur son piano, Rosalie Févilien parvient à créer des mélodies exprimant ses sentiments profonds. Première femme à remporter le concours national Digicel Stars, la voix de « An flanm » est toujours présente sur la scène musicale quatorze ans plus tard, et poursuit son rêve, en écrivant sa partition avec amour et passion. Elle vient de sortir son deuxième album intitulé « Césarienne ».
Lors de ses prestations, elle se fait toujours accompagner de son instrument de cœur, le piano. Marie Rosalie Févilien, de son vrai nom, fait partie de ces artistes qui prennent plaisir à chanter avec aisance et élégance, en jouant d’un instrument. Née à Bainet, dans le Sud-est, la chanteuse a découvert tôt la musique, à l’église comme une grande partie des belles voix haïtiennes. C’est justement en faisant retentir des chants de louange dans l’assemblée religieuse où elle persévérait, qu’elle s’est rendue compte de sa virtuosité.
À l’image de la voix de « No one », la star new yorkaise Alicia Keys, Rosalie a décidé de marier sa belle voix à ce bel instrument de musique polyphonique. À 15 ans, elle a participé à son premier concours de chant, organisé à l’Église de Dieu de la prophétie. Des expériences qui l’ont mise dans le bain, dans l’ambiance de la foule. Habituée à se produire à l’église et aux concerts d’inspiration évangélique, la chanteuse s’est présentée en 2009 au prestigieux concours national de Digicel Stars, qui accueillait sur son podium des jeunes pleins de talents venant de partout sur le territoire.
Forte de son talent et portée par l’amour de son public, l’ancienne élève de l’École Fortunat Guerry, est devenue en 2009 la première femme à remporter ce concours de chant organisé par la Digicel. Un sacre qui a couronné des années de travail acharné et de persévérance. Un titre de championne qui lui a ouvert la voie vers une carrière professionnelle dans la musique. Même si ses parents, religieux et conservateurs, ne voyaient pas d’un bon œil la perspective d’une carrière d’artiste pour leur fille.
Par manque de financement, la voix de « Fyète nou » a mis du temps à combler les attentes qui entouraient sa carrière au début, immédiatement après son triomphe à Digicel Stars. Mais à force de persévérer, elle a mis au monde son premier album en 2017, qu’elle a intitulé « An flanm ». Dans la création de cet opus, dont la vente-signature a eu lieu dans les locaux du Lycée Marie Jeanne, son ancienne école, Rosalie Févilien a fait appel à BIC Tizon dife et Kébert Bastien, deux chanteurs qui s’y connaissent en poésie. À en croire ses mots, cet album est bel et bien né de son courage, de sa patience et surtout de sa détermination.
« Mwen an flanm
Tankou solèy sou tèt savann dezole w
Mwen an flanm
M ap kankannnen tankou chan kann ki pran dife
Mwen an flanm
Mwen tou limen, pa gen recho ki ka kenbe m
Mwen an flanm
Mwen an flanm
Mwen an flanm ».
Du haut de sa trentaine, la voix de « Tik Tak » (sorti l’année dernière) Marie Rosalie Févilien continue de faire ce qui lui chante : la musique, interprétant des chansons sur divers rythmes, particulièrement le Soul, le Jazz, l’Afrobeat et quelques rythmes locaux qui la passionnent. Le 14 février dernier, elle a accouché de son deuxième album, « Césarienne », sur lequel on trouve le titre « Pa kite m pou kò m » dont la vidéo réalisée par Ziltik Entertainment est sortie il y a deux semaines.
Il convient de signaler toutefois que Rosalie ne porte pas uniquement le chapeau de musicienne. La native de Bainet, élevée dans une famille de quatre filles, confectionne en effet de beaux vêtements comme designer. Elle s’intéresse aussi au bénévolat, dans lequel elle se lance à travers la Jeune Chambre Internationale (JCI) dont elle est membre.
Statler LUCZAMA