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S.O.S pour le climat, Pic Macaya brûle sans fin

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Un feu s’est éclaté dans le pic Macaya depuis plus d’environ quinze jours. Cette aire protégée qui est le deuxième sommet le plus haut du pays, se trouve entre le département du sud avec sept (7) commune dont : Camp-Perrin, Torbeck, Chantal, Côteaux, Charbonnière, Port-à-Piment et Les Anglais ; ainsi que le département de la Grand-Anse avec trois (3) communes : Jérémie, Bomon et Roseaux.

Aucun bilan de manière formelle et officielle n’est encore réalisé, selon l’ingénieur agronome et maître en aquaculture, Jean Sylvain Regis qu’est l’actuel directeur du Parc Macaya. Il était invité dans notre micro, dans l’émission La Matinale de la Radio Télé Caramel 106.5 FM, aux Cayes. Ce feu a une origine criminelle, avance le professeur de l’université, M. Regis. Toutefois, pour certaines personnes, la sécheresse qui frappe la région du grand Sud peut en être la cause aussi. Il existe trois familles qui profitent des ressources du parc de manière illégale et anarchique, en faisant de la planche et des bois de coffrage, dit le spécialiste de l’environnement dans notre micro, le mardi 7 mars 2023. D’ailleurs, l’ancien directeur départemental du Ministère de l’Environnement sud, nous fait savoir que ces familles sont très puissantes et bien connectées. Il avait même intercepté et arrêté un camion de planche qui sortait dans le parc. Malheureusement, ce camion a disparu dans le commissariat de Torbeck. Alors que, le parquet des Cayes qui est sous le contrôle du commissaire Ronald Richemond avait la garde de ce camion.

Par ailleurs, une délégation devrait quitter la capitale de Port-au-Prince depuis mardi 7 mars 2023 pour venir faire une évaluation des dégâts enregistrés dans le pic, à côté des dégâts non résolus de Matthew et du séisme de 14 août 2021, explique le directeur du parc Macaya. Il semblerait que jusqu’à cette date, soit le jeudi 9 mars 2923, la délégation se fasse attendre. Entretemps, le directeur Régis mobilise les agents de  la Brigade de Sécurité des Aires Protégées  (BSAP) pour voir ce qu’il pourrait faire de mieux.

À noter que le pays, particulièrement l’État haïtien, n’a pas la capacité d’éteindre l’incendie qui y trouve. Il fallait développer des coopérations avec d’autres pays dont la République Dominicaine. Quant à la structure existant dans le parc pour le protéger ; elle est totalement inactive. Depuis 5 ans, les projets qui lui rendent opérationnels sont stoppés pour cause d’insécurité.  Les comptes d’Haïti sur la problématique de l’environnement liées au parc Macaya sont gelés,  a fait savoir le directeur. Les ONG sont totalement absentes. L’unique instance qui pose des actions dans le parc. Les agents de la BSAP sont désaffectés dans la surveillance du site, suite à certains membres du corps qui auraient été impliqués dans des cas de kidnapping ou de l’insécurité tout court, particulièrement au niveau de la zone métropolitaine.

Sa position géographique est le Massif de la Haute où se trouve les mornes de Formon avec une altitude de 2119m et celle du pic, 2347m. D’après la nouvelle délimitation du Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire  (CIAT) en mars 2013, le Parc Macaya occupe une surface de 8166,34ha, avec 149 bornes à 500m chacun. Mais, en 2014, dans un nouveau décret, on l’a fixé à 13,436ha. Le parc est fondé le 23 juin 1983 suite à un décret du Président Jean Claude Duvalier sur une superficie de 2000 ha. La zone de tampon compte environ 1500 ha. Depuis mars 2016, l’UNESCO y déclare réserve de la biosphère et la zone de tampon passe à 81,420 ha. Cette réserve pour la biosphère, qui se trouve dans la région du grand sud d’Haïti, alimente huit (8) rivières dont quatre dans le département du Sud : la Ravine, l’Acul, Port-a-Piment et les Anglais ; et quatre dans la grand Anse : Roseau, Voldrogue, Guinaudée et Glace. Il compte un niveau de pluviométrie de 3,000 à 4,000 mm/an.

Quant aux projets qui se réalisent là-bas, depuis 1984 jusqu’à 2018, on a environ six  qui assuraient la gestion du parc au côté de l’État. Voici les : 1984 (MARNDR/ISPAN) ; 1987-1991 (USAID) ; 1988-1991 (UF Reserve biosphère) ; 1992-1995 (UNICOR/USAID) ; 1996-2001 (ATPPF, Banque Mondiale) et 2013-2018 (UGP, BID). Depuis tantôt 5 ans, rien n’a été fait comme intervention au niveau du parc. D’ailleurs l’État haïtien comme instance de régulation est quasiment inactif, sinon la nomination d’un directeur technique sans les moyens de sa politique. Alors que, dans le plan de la gestion du parc, on prévoit un directeur, un secrétaire permanent, la structure de l’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP) avec des assistances techniques, ainsi que des corps de surveillance. Pourtant, cette structure est pratiquement non opérationnelle.

Fort de tout cela, le Parc Macaya comme espace de biodiversité et de réserve biosphère est l’une des réserves au monde avec une forte concentration en espèces endémiques. On a 102 espèces de fougères, dont 3 sont endémiques ; 141 variétés orchidées, dont 38 sont endémiques ; 99 espèces de mousses ; 367 variétés de plantes à fleurs, dont 55 sont endémiques. Il compte deux mammifères endémiques ; 65 espèces oiseaux sur un total de 230 pour le pays ; 57 espèces mollusques ; 11 espèces de papillons, dont un est endémique. Il fait partie des forêts humides et feuillues. Il confronte des problèmes liés à la perte d’habitat dû à l’agriculture, au charbon, à l’élevage libre et les aléas climatiques, hormis le phénomène du changement climatique.

James Francisque

Journaliste écologique

(509) 40 13 3420

jamesfrancisque@yahoo.fr 

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