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Simone de Beauvoir, une icone du mouvement féministe!

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Philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste, Simone de Beauvoir est cette figure emblématique reconnue pour son savoir et son savoir-faire, à une époque où les femmes évoluaient dans l’ombre des hommes. Simone de Beauvoir, une femme qui porte adroitement sur ses épaules une tête pensante où siège un cerveau bien bâti. Une femme dont les réflexions et paroles pertinentes restent, dans tous les salons, des sujets de débat, même après des années.

Simone de Beauvoir, née Simone Lucine Ernestine Marie Bertrand de Beauvoir, le 9 janvier 1908, en France, est l’aînée des deux filles de Georges Bertrand de Beauvoir, avocat et comédien amateur et de Françoise Brasseur, une jeune femme issue de la bourgeoisie verdunoise. À l’âge de cinq ans, ses parents la place au cours Desir, une école où sont scolarisées les filles de bonnes familles. Très tôt, Simone se révèle dotée d’une très grande capacité intellectuelle et partage la première place en classe avec Elizabeth Lacoin qui devient rapidement sa meilleure amie. Ses enseignants se rendent compte que ses réflexions, parfois poussées très loin pour son âge, la distingue des autres filles. 

Sa jeunesse

Durant son enfance, elle et sa sœur cadette, Hélène de Beauvoir se rendaient, très souvent, pendant les vacances d’été, en Corrèze, à Saint-Ybard, dans le parc de Meyrignarc, créé en 1880 par son grand-père Ernest Bertrand de Beauvoir. C’est à partir de ses séjours à la campagne et de ses longues promenades solitaires que le désir de vivre une vie hors du commun commençait à grandir en elle. 

Son enfance était paisible et heureuse, jusqu’à ce jour où son grand-père maternel Gustave Brasseur, ancien président de la banque de Meuse fit faillite et fut déclaré banqueroutier. Cet incident plongea la famille dans un profond déshonneur. Ainsi, les parents de Simone devenu complètement fauchés ont été dans l’obligation de quitter leur luxueux appartement pour emménager dans un appartement plus exigu dans un immeuble sans ascenseur. Entre temps, la relation de ses parents ne fait que se dégrader. Et toute la suite de son enfance en sera gravement marquée.

À cette époque, il était impensable qu’une fille fasse des études supérieures. Pourtant, son père, un passionné de théâtre et d’art dramatique pense que le plus beau métier est celui d’écrivain et est convaincu que ses filles doivent se lancer dans ce domaine, car c’est le seul moyen, selon lui, pour elles de s’en sortir. Toutefois, il répétait souvent à Simone qu’il regrettait quelques fois, qu’elle n’ait pas été un homme car elle aurait pu faire de la polytechnique et d’autres fois, qu’elle ne soit pas « assez » féminine. Il lui répétait en guise de compliment qu’elle avait un cerveau d’homme. Tous ces énoncés poussaient Simone à se questionner sur son existence en tant que femme, en tant que citoyenne française et en tant que citoyenne du monde.

L’émancipation de Simone

Élevée par une mère très pieuse, elle a grandi au milieu de la religion catholique. Se rendant compte de la grande influence des religions sur la condition des femmes, Simone perd progressivement la foi dès quatorze ans. Et à partir de là, elle a commencé à s’émanciper de sa famille bien qu’elle n’a pas pu l’assumer de si tôt. Dès l’âge de quinze ans, elle prit la résolution de devenir une célèbre écrivaine et compte noboster tous les obstacles pour parvenir à son but de devenir  une femme émancipée.

Après avoir obtenu son bacc en 1925, elle se dirigea vers une licence classique pour obéir à ses parents et elle se sentait obliger de sacrifier la philosophie aux lettres en dépit de son amour pour la philosophie. Elle entreprend alors, des études supérieures à l’institut catholique de Paris pour les mathématiques et à l’institut Sainte-Marie de Neuilly, pour les lettres. Au cours de cette première année à l’université de Paris, les certificats de mathématiques générales, de littérature et de latin. L’année suivante, elle suivit des cours de philosophie et obtient en juin 1927, le certificat de philosophie générale. Finalement, elle obtiendra sa licence des lettres mention en philosophie au printemps 1928, après l’obtention des certificats d’ethniques et de psychologie et entame la rédaction d’un mémoire sur Leibniz pour le diplôme d’études supérieures.

À la faculté de lettres de l’université de Paris, elle fera la rencontre de Jean Paul Sartre et d’autres intellectuels. Entre elle et Jean Paul Sartre naîtra une amitié mythique et une complicité fantastique. Elle sera son « amour nécessaire » par rapport aux « amours contingentes » qu’ils vont connaître l’un et l’autre. Simone est reçue deuxième au concours d’agrégation de philosophie en 1929, juste après Jean Paul Sartre.

Son parcours dans l’enseignement

Suite à l’obtention d’agrégation de philosophie en 1929, elle devient professeure de philosophie et est surnommée Castor, car les castors vont en bande et ont l’esprit constructeur tout comme elle. Pendant l’intervalle des années 1929 et 1931, elle est professeure de philosophie agrégée et donne des cours au lycée Victor-Duroy. Simone de Beauvoir considère l’enseignement comme une très belle expérience, comme un moyen de libération, une façon de partager un peu de son savoir aux autres. Elle a même dit: « Maintenant je suis sur l’estrade, c’est moi qui faisais le cours. Et plus rien au monde ne me semblait hors d’atteinte ». 

Plus tard, Simone obtiendra une offre à Marseille au lycée de Montgrand. L’idée même de se séparer de Sartre l’angoissait grandement, ils étaient énormément attachés et ne pouvaient se détacher l’un de l’autre. Pourtant, lorsque Sartre lui proposa de l’épouser pour qu’ils puissent tous deux travailler à Havre où Sartre fut lui-même nommé, elle refusa en écrivant plus tard dans la force de l’âge que:  » Pas un instant je ne fus tentée de donner suite à sa suggestion. Le mariage multiplie par deux les obligations familiales et toutes les corvées sociales. En modifiant nos rapports avec autrui, il eût fatalement altéré ce qui existait entre nous. Le souci de ma propre indépendance, cependant, ne pesa pas lourd; il m’eut paru artificiel de chercher dans l’absence une liberté que je ne pouvais sincèrement retrouver que dans ma tête et mon cœur ». Ils se séparèrent mais se retrouvèrent assez vite, l’année suivante car Simone trouva un poste au lycée Jeanne-d’Arc de Rouen.

Durant cette année-là, elle découvre sa passion pour la randonnée et avec Sartre, elle voyage beaucoup et visite d’autres cieux. Ils se sont rendus dans plusieurs pays d’Europe.

Sa riche bibliographie et son idéologie

Simone de Beauvoir s’est fixée l’objectif de devenir une célèbre écrivaine et c’est exactement ce qu’elle a fait. Avec plusieurs œuvres dans son palmarès et plus de 2 millions de livres de plusieurs genres littéraires vendus à travers le monde, elle est en effet l’une des écrivaines les plus célèbres que le monde a connus. Simone nous a laissé un riche patrimoine littéraire et philosophique, avec six romans dont L’invitée, 1943; Le sang des autres, 1945; Tous les hommes sont mortels, 1948; Les belles images, 1966; et les mandarins, 1954 avec lequel elle a obtenu le prix Goncourt. Elle a laissé des recueils de nouvelles, des essais, des œuvres théâtrales, des récits autobiographiques et même quelques œuvres posthumes ont été publiées après sa mort le 14 Avril 1986.

Simone de Beauvoir était une femme de lettre engagée, dans ses nombreuses œuvres elle décrit la réalité des femmes au sein de la société, leurs statuts d’infériorité. Elle parle dans son roman, le deuxième sexe, de la condition féminine à travers les mythes, les religions, l’anatomie, les traditions et les mœurs, ce qui provoque beaucoup de scandale. Elle évoque des sujets sensibles comme la maternité, l’avortement, le mariage et la prostitution. Elle prouve clairement à travers ses écrits que ces stéréotypes et préjugés tuent les ambitions des femmes, enterrent leurs rêves, bloquent leurs émancipations en les enfermant dans un cocon et dans un monde qui tourne uniquement autour des hommes. À travers sa plume, elle s’est faite l’ambassadrice de la gente féminité et la voix assourdissante du féminisme mondial.

Simone de Beauvoir est bien une icone du féminisme, un repère pour tous ceux et celles qui croient en l’émancipation de la femme et qui se battent pour la liberté des femmes. Car « Se vouloir libre, c’est aussi vouloir les autres libres » a dit Simone de Beauvoir.

Leyla B. Pierre Louis

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