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Tant de sacrifices pour rien du tout

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L’opposition politique s’est fixée l’objectif de révoquer le système en passant par la démission du président Jovenel Moïse. Près d’un trimestre de résistence sans répit, elle n’aboutit finalement à rien, sinon à la détérioration spectaculaire des conditions de vie déjà précaire dans le pays. Privée de tous les services, même de la liberté de circulation, la population a encore du pain sur la planche.

L’opposition semble déjà épuiser tous ses moyens dans la bataille contre le régime en place y compris la patience et la vonlonté ardue de la population. Pourtant, elle est loin de satisfaire son objectif qui est de changer les conditions de vie de la population à travers la démission du locataire du palais national suivi du changement du système générateur d’exclusion sociale, de corruption, de misère, d’inégalité de toutes sortes entre autres. Trois mois durant, le pays est assiégé de façon totale à l’appel de ces hommes politiques qui, à l’instar de Jovenel Moïse, promettent à la population monts et merveilles. Bilan: plusieurs dizaines de morts; des centaines de blessés, circulation entravée; biens publics et privés sacagés, vandalisés et incendiés; augmentation du taux de chômage; perte d’emploi, hausse de prix de tous les produits; dysfonctionnement du commerce informel, fermeture d’entreprises; paralysie totale des activités scolaires sont entre autres sacrifices auxquelles la population était contrainte de consentir.

Parallèlement, l’État haïtien se révélait inexistant dans l’intervalle. L’opposition de son côté avait le total contrôle de la situation. Elle ne cesse de parler de ras-le-bol populaire. Elle ne jurait que par la démission du chef de la diplomatie haïtienne avec lequel, elle refuse tous pourparlers. Pour ce dernier trimestre, le pays a connu une crise sans précédent avec des journées de violences incomparables. D’une part, des gangs armés qui s’entredéchirent et d’autre part des civils armés qui rançonnent les passants derrière les barricades, dans les manifestations de rue et un peu partout dans le pays. À cela s’ajoutent les problèmes sanitaires. La Police, seule entité armée légalement reconnue se trouve éclipser par les évenements. Malgré ses efforts, elle est accusée de tout.

Entretemps, les opposants ne cessent d’alimenter les messages truffés de violences sans prendre le soin de condamner les actes crapuleux qui se répètent derrière les barricades, sans dénoncer les attaques ayant visé les commissariats. L’obsession c’est de rendre ingouvernable le pays asphyxiant du coup toutes les activités dans le seul but de prendre le pouvoir. De l’autre côté, la population terrorisée se croise les doigts attendant le dénouement de la situation au plus vite. Inoffensive, elle constate avec stupéfaction la disparition dans un clin d’oeil de tout ce qu’elle possedait en terme d’activités et d’économie. Parallèlement, les insousciants antagonistes politiques continuent leur pratique de corde raide.

Changement de système: l’éducation et Jovenel Moïse sont les premiers à éradiquer.

Le constat le plus plausible de ces semaines de « pays lock » consiste en la paralysie du système éducatif. Les hommes politiques dans leur rebellion contre le pouvoir ont jugé nécessaire d’utiliser l’avenir des écoliers haïtiens comme bouclier pour combattre le garant de la bonne marche des institutions. Depuis le mois de septembre, ce secteur d’activité est dysfonctionnel et, sa réouverture est conditionnée au départ du locataire du palais national. Ils n’ont jamais raté l’occasion de le dire:  » si Jovenel Moïse part aujourd’hui, l’école reprendra ses droits le lendemain ». Certains ont même défendu qu’il ne faut reprendre les activités scolaires pas avant qu’on résolve tous les problèmes affectant le système. Il en est de même pour le chef de l’État qui, selon les protestataires, ne fait pas partie de l’équation devant résoudre la crise. S’il doit partir pour entammer le changement tant souhaité, l’école utilisée comme bouclier ne sera pas fonctionnelle pas avant qu’il fasse ses valises.

À souligner, les hostilités connaissent un certain répit ces derniers jours. Cependant, la population demeure encore sceptique, ce, en dépit de la volonté des protestataires. Totalement décapitalisée, l’avenir de la masse populaire se révèle de plus en plus incertain. Les acteurs politiques essaient de mettre en oeuvre d’autres stratégies y compris la recherche de compromis mais, insistent-ils, sans la participation du dauphin de Michel Joseph Martelly.

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