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Tout pour les élections

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Les dernières générations de politiciens produits par Haïti ne semblent guère se préoccuper des affaires de la cité. L’enrichissement douteux, les combines mafieuses, leur élection et ou réélection sont leurs ambitions premières et dernières. En vue de satisfaire leurs intérêts, ils jouent à  la roulette russe. L’unique différence qui existe c’est que, autour de la table à jouer, les joueurs sont les propriétaires des pions qu’ils déplacent, qu’ils sacrifient à volonté tandis que dans la politique, les mandants sont des humains purs et simples.

En réalité, dans les communautés, les pions sont les projets, les actions,  (les discours, la population n’est que le public, l’arbitre qui  juge du savoir-faire des joueurs. En Haïti, avec les multiples exemples qu’on a, l’on constate que les mandants sont utilisés comme des pions  qu’on déplace. Ils sont tout simplement tués  ou bien manipulés. La classe politique, foncièrement prédatrice, vise tout, sauf le bien-être de la population. Comme si  poser des actions en vue du développement du pays  devait les condamner à la non-réélection. Les plus  malins prennent d’assaut le pouvoir. L’autre camp prend en otage la population. Présomptions de corruption et décisions à l’envers d’une part. Manifestations, dénonciations et rébellions  d’autre part. Pour réussir en politique en Haïti, tous les coups sont bons.

De nos jours, nous vivons des situations extrêmement embarrassantes dans le pays.  On a la sensation qu’on recule à une vitesse exponentielle, qu’on va vers le chaos. Même les moins avisés en font le constat, mais  personne ne bouge comme si l’on y pouvait rien.

Depuis l’accession de Jovenel Moïse au pouvoir, deux choses font l’actualité jusqu’à aujourd’hui: les dénonciations de corruption et les paroles creuses, sans fondements. L’opposition en fait son cheval de bataille. En réalité, tout  a pour cible le pouvoir: mentir pour consolider ses positions, appeler à la mobilisation pour  prendre la place du Président. Le chef de l’État, quant à lui, passe outre toutes ses promesses arguant: « ti rès la pou pèp la ».

Pas besoin d’énumérer nos revers. Néanmoins, une chose doit être dite: insécurité ou vie chère, pays lock ou décrets, dialogue inclusif et  discours démagogiques, etc., tout cela entre dans le cadre de la vile bataille pour les prochaines compétitions électorales. L’opposition dénonce à tort et à travers comme pour discréditer le pouvoir et affaiblir son éventuel électorat. À l’opposé, le pouvoir agit en silence comme s’il n’était pas ébranlé par l’agitation des opposants ou comme s’il  était assuré de l’appui populaire. La prochaine compétition électorale  portera probablement non pas sur la politique du riz ou des mille gourdes, mais reposera sur la force. Sans se rendre compte que l’on est en face d’un changement de pôle. L’opposition courtise la population qui lui est indifférente. De son côté, le pouvoir laisse planer le flou.

Briguant le pouvoir au nom du peuple, pourquoi deux ans après les suites des regrettables évènements de « pays lock », l’exécutif  affirme-t-il : » ti rès la pou pèp la »? Pour qui donc travaillait-il avant? Et l’opposition, pourquoi attribue-t-elle au pouvoir le phénomène de la gangstérisassions? Pourquoi passer tout son temps à dénoncer sans prendre des initiatives? Dans l’opinion publique, l’exécutif est tenu responsable d’encourager l’abomination dans le pays (un électorat vierge à conquérir) et l’insécurité (tactique visant à neutraliser un électorat important). Quelle que soit la lecture des faits, toute action politique de nos jours, en dehors de toute appréciation  partisane, n’a qu’un seul objectif: obsessionnel : la planification des élections.

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