Trois policiers tués tragiquement à Laboule 12 : la PNH condamne et annonce l’ouverture d’une enquête
4 min readTrois policiers ont été tués à Laboule 12 le mardi 13 septembre 2022 de façon dramatique. Ce crime révoltant et répugnant est condamné vigoureusement par la Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti qui, par ailleurs, annonce l’ouverture d’une enquête en vue de déterminer les circonstances dans lesquelles ces policiers ont été assassinés.
Les bandits armés ont encore commis un crime odieux. Ils continuent encore de banaliser la vie des fils et filles de la nation. Des familles et des proches ne cessent de verser des larmes en mémoire de leurs proches assassinés. Personne ne sait quand cela va s’arrêter. Pour une énième fois, c’est la Police Nationale d’Haïti (PNH), institution ayant pour mission de protéger la vie et les biens des citoyens qui est affectée.
En effet, trois policiers sont morts à Laboule 12. Il s’agit de Patrick Octa, Roldy Destiné et Abdias Galiotte. Ils sont issus respectivement des 25e, 28e et 29e promotions de la PNH. Ils ont été tués de manière « tragique » par des gangs armés, à en croire la Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti qui condamne « le décès tragique de ces trois policiers tombés sous les balles des malfrats de la bande à « Ti Makak ». Cet acte odieux affecte tout le corps policier profondément choqué par ces pertes incommensurables », peut-on lire dans une « Note » publiée par la PNH qui indique d’un autre côté « qu’une enquête est déjà ouverte afin d’élucider les circonstances de cet acte répugnant ».
Le rapport du « Sant Karl Lévêque » sur les dossiers de l’assassinat des trois policiers à Laboule 12
L’organisation de Défense des Droits Humains dénommé « Sant Karl Lévêque (SKL), dans un rapport rendu public 15 septembre 2022, explique les circonstances dans lesquelles les policiers ont été tués à Laboule 12. « Les policiers victimes étaient en provenance de Tara’s à destination de leurs bases dans le cadre d’une surveillance en permanence de l’Ouest I dans la zone de Laboule. En se rapprochant du carrefour de « Grenye », ils ont remarqué une foule en train de se dépêcher de quitter le l’espace car, disait-elle, le gang de Ti Makak se trouvait à ce carrefour, explique SKL. « À partir de ce moment, les policiers sont intervenus. Ils voulaient stopper ou repousser les bandits armés », ajoute l’Organisation de Défense des Droits Humains en précisant, par ailleurs, qu’il n’y avait aucune opération planifiée.
Les policiers sont souvent les cibles des bandes armées
Ils sont nombreux les policiers qui sont tombés sous les balles des gangs armés en Haïti. Le nom de l’inspecteur de police Reginald Laleau, affecté au commissariat de Croix-des-Bouquets, en fait partie. Âgé de 45 ans et issu de la 14e promotion de la PNH, il a été tué le 24 juillet 2022 par des gangs armés dans l’enceinte de l’église Assemblée de Dieu à Meyer. C’est le puissant chef de gang « 400 mawozo» « lanmò san jou » qui a revendiqué ce crime par une vidéo dans laquelle était étalé par terre le cadavre de l’inspecteur de police Reginald Laleau. « Lanmò san jou » ainsi connu avait dit clairement qu’il tuerait tous les policiers qui font partie du véhicule blindé de la PNH dénommé « Men l ap fè san ».
Le 12 mars 2021, sous l’administration de Léon Charles comme Directeur Général de la PNH, au moins cinq policiers ont été tués dramatiquement lors d’une opération à Village-de-Dieu. Ces policiers sont : Georges Renois Vivender, Désilus Wislet, Eugène Stanley, Ariel Poulard et Lucdor Pierre.
Ces cas d’assassinat à répétition
Les cas d’assassinat sont comme devenus monnaie courante. Personne n’est épargné, y compris des journalistes. Ces derniers, depuis un certain temps, font l’objet de menaces et sont souvent victimes de violence. Deux journalistes, Tayson Latigue et Frantzsen Charles, ont été assassinés par des gangs armés à Cité Soleil le 11 septembre 2022 alors qu’ils étaient dans l’exercice de leur métier.
Par ailleurs, il y aussi le cas de l’assassinat de l’ancien Sénateur du département du Sud, Yvon Bissereth, en date du 6 août 2022. L’ancien parlementaire a été tué, puis brûlé dans son véhicule à Laboule 12 par les bandes armées qui opèrent dans la zone. De surcroît, au moins neuf personnes ont été tuées par des bandits armés, à l’entrée de Cité Doudoune, dont trois membres d’une seule famille le 20 août 2022, selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). Or, jusqu’à date, aucune justice n’a été rendue aux familles et proches de toutes ces personnes assassinées.
Jackson Junior RINVIL