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Un bilan très maigre pour le secteur culturel et touristique en Haïti

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Marquée par une crise récurrente, l’année 2021 a subi des soubresauts  incessants qui ont perturbé les activités culturelles et touristiques du pays. Entre les crises naturelles qui ont causé l’annulation de diverses festivités aux crises sociopolitiques qui en ont bloqué certaines, le loisir est devenue un luxe pour les Haïtiens qui ne demandent qu’à vivre. Ils risquent le tout pour le tout afin de se défouler pour essayer d’évacuer le stress et de survivre.

Les festivités en Haïti commencent ordinairement avec le festival PAP-Jazz. Celui-ci a débuté cette année le 17 janvier dans les salles de la capitale et  a été l’occasion de raviver le sens festif chez les Haïtiens. Les préparatifs pour le carnaval national, célébré en prélude de la fête de Pâques ont suivi timidement. Il a été organisé dans le département du Nord-Ouest et les participants ont été nombreux à se rendre dans la ville de Port-de-Paix, malgré les nombreuses  protestations  de ceux qui trouvaient ces trois jours de débauche inappropriés par rapport à la période de crise et de chômage. L’absence de données statistiques rendait impossibles les décomptes pour évaluer le nombre des touristes, mais les images parlaient d’elles-mêmes. Malheureusement, quelques jours après, la ville fut inondée par de fortes pluies et  aussi par manque d’aménagements et d’infrastructures adéquates.

La ville de Jacmel a aussi perpétué sa tradition en offrant une célébration épique de son carnaval annuel. A l’approche des fêtes champêtres allant du mois de juin à septembre, les villes de Saut d’eau, du Cap, d’Anse-à-Foleur ont offert des animations et programmes de spectacles. Mais le flux touristique a diminué et les devises etrangères ont été absentes des offrandes. Les trois grands lakous de l’Artibonite (Soukri, Souvnans et Badio) ont su tenir le rythme et offrir à leurs adeptes les plaisirs auxquels ils sont habitués.

Le Grand Sud, ayant été frappé par un violent séisme dans la matinée du 14 août n’a pu fêter les Saints-Patrons de trois de ses départements : le Sud, la Grand-Anse et les Nippes. La fête de Gelée a été donc annulée. Les programmations telles que « Livres en folie, Artisanat en fête, Marathon du livre, Festival Quatre Chemins, En lisant, Rencontres des documentaires » ont été réalisées mais ont eu peu de retombées. L’insécurité prenait de l’ampleur au fil des jours et peu de gens avaient le coeur en fête. Cela n’a pourtant pas empêché les groupes musicaux de faire des ventes signatures dans des salles assez remplies.

L’orchestre Tropicana d’Haïti n’en finit pas avec sa tournée nationale, et il reste encore des dates libres dans leur calendrier. Le grand Orchestre Septentrional, un peu concentré sur le grand Nord, perpétue la tradition de ses longues soirées de plaisir. Des artistes ont été primés tels Gessica Geneus pour son film Freda, Rutshelle dans la diaspora africaine, Emmelie Prophete, Jean d’Amerique et autres. Les spectacles font écho et par-dessus tout, la soupe joumou intègre la liste du patrimoine mondial.

La fin de l’année est surtout marquée par l’envie de vivre des Haïtiens. Ils remplissent les clubs et suivent à la trace les rendez-vous artistiques. Malgré la montée de l’insécurité, l’envie de vivre prend le dessus sur la peur et les  soirées de fête deviennent interminables. Pour la fin de l’année, plusieurs artistes ont fêté leurs retrouvailles et le club Fubar a rouvert ses portes. Jacmel a offert des soirées cocktails, Port-au-Prince a dansé sous la lune et les feux d’artifices ont éclairé le ciel triste. En attendant une année riche en activités culturelles, la population célèbre la fin de celle en cours dans la joie qui comble les jours mauvais.

Genevieve Fleury

Genevievef359@gmail.com

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