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Une grande foire organisée par l’UniQ pour valoriser la production nationale

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En prélude à la fête nationale de l’agriculture et du travail, l’Université Quisqueya (UniQ) a organisé, les 29 et 30 avril 2021, une foire agro-industrielle et artisanale, autour du thème « Travay latè ak lasyans, Ann kreye richès, Ann pwoteje lanati ». Au cours de cette activité, divers sujets concernant l’agriculture ont été débattus par les différents intervenants.

Si la cour d’une Université est souvent animée de bruits de voix, celle de l’UniQ l’était encore plus à l’occasion de cette foire. En effet, dès 10 heures, les tentes dressées ont commencé à accueillir les vendeurs et vendeuses majoritairement étudiants ou professeurs à l’université. Tandis que le groupe Ti Zanmi Troubadou entamait ses premières chansons de la journée, un peu en retrait des expositions, les marchands exposaient leurs produits à la curiosité du public.

Tout méritait le détour , les produits connus comme : bijoux, sandales en cuirs, sacs en tissus africains, crémas, fruits, beurre d’arachide ou confitures ou ceux encore nouveaux comme le curcuma, les perles pour la plus grande joie des acheteurs qui s’offraient une crème glacée, s’arrêtaient parfois à l’entrée, devant le troubadour qui chantait « Nou bouke manje manje chinwa », un appel à la production nationale, avant de faire le tour des tables. La nourriture aussi était à l’honneur : saucisses et bananes frites, viande de lapin, chocolat et pain et le célèbre riz au lalo.

Les étudiants de la Faculté des Sciences de l’Agronomie et de l’environnement (FSAE) étaient surtout à l’honneur. Portant fièrement les maillots de la faculté, certains expliquaient joyeusement les bienfaits de leurs produits ou partageaient le processus de fabrication, d’autres assistaient aux conférences qui se poursuivaient dans une salle de l’Université. « C’est un plaisir d’être là, d’exposer mes produits et d’assister à cette grande exposition de produits locaux », déclare Immaculée Gaspard, étudiante et CEO de Curcumajik.

Une touche de positivité, une sensibilisation

La joie d’être là se lisait sur les visages, les visiteurs semblaient vouloir tout voir, tout goûter. C’est le cas de Roody qui témoigne : « C’est un plaisir de constater qu’il y a encore quelque chose de positif, quelque chose à montrer. C’est bien de voir des jeunes qui produisent, qui ont la possibilité de montrer ce qu’ils font ». Pour d’autres, c’est l’ambiance qui est le plus intéressant, la convivialité tandis qu’ils témoignent que l’activité est pour eux un rappel des bienfaits de l’environnement. « Je vis tout à fond : les odeurs, les saveurs, la musique, les couleurs, on se sent en Haïti, on a l’impression que tout le monde connaît tout le monde, je n’ai presque pas envie d’aller en cours », s’émerveille une jeune étudiante.


Toutefois, cette jeune étudiante qui se sent si heureuse dans la foire avance que l’agriculture et l’environnement ne devraient pas préoccuper les gens  sur une seule date. C’est aussi l’avis de Jonathan Rochebrun, développeur de Réseau Vert et étudiant à l’Université. Déambulant entre les tentes, feuille et plume en main pour un sondage sur la question, il n’a pas hésité à critiquer la tendance de la grande majorité consistant à réduire l’agriculture, l’environnement et le travail en une seule journée.

« L’environnement devrait faire partie de notre quotidien, la production locale devrait nous concerner », déplore-t-il.  « On a l’impression que la culture haïtienne se célèbre en un jour », poursuit Jonathan Rochebrun.

Plus loin, il souhaiterait que les gens sortent de leur zone de confort, explorent d’autres pistes que planter des arbres et organiser des foires. « Il y a plus à montrer. L’environnement et l’agriculture ne se résument pas à cet unique aspect », déclare-t-il.

Pendant ce temps, le troubadour s’était avancé tout près des tentes, chantant les titres proposés par l’assistance, pour son plus grand bonheur. Quelques pas de danse, des sifflements d’encouragement, applaudissements et voix qui chantaient tandis que le joueur de tcha-tcha donnait un beau spectacle par son jeu. Un joyeux tohu-bohu pour clôturer cette journée en grande pompe.

Ketsia Sara Despeignes

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