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Une nouvelle vague de choléra menace Haïti, environ 1,2 million d’enfants y sont exposés, selon l’UNICEF !

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Depuis quelques années, Haïti connaît des jours sombres. Les crises humanitaires, sociales, économiques et sanitaires handicapent le développement du pays. Presque toutes les institutions sont à genoux. Du système de santé haïtien, il ne reste que le nom. Les hôpitaux fonctionnent piteusement et sont incapables de fournir les services nécessaires à la population. Pourtant, au milieu du chaos, une nouvelle vague de choléra s’annonce et 1,2 million d’enfants sont en danger, selon L’UNICEF.

Après environ trois années sans aucune trace du choléra en Haïti, un cas  a été détecté récemment par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP)  à Port-au-Prince. Le MSPP a divulgué la nouvelle via un communiqué le 1er octobre dernier, en soulignant que d’autres cas suspects ont été également repérés dans la zone métropolitaine. Selon les récentes données du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), cette nouvelle flambée de choléra met en danger la vie d’environ 1,2 million d’enfants vivant dans la capitale.

Dans un communiqué daté du 4 octobre dernier, l’UNICEF informe que pour l’heure sept décès et cinq cas positifs ont été confirmés à Port-au-Prince (des chiffres qui ont évolués), tandis que 60 autres cas suspects de choléra sont détectés. Le décès d’un enfant de trois ans a également été signalé par Médecins Sans Frontières (MSF). Alors que la pénurie du carburant atteint son apogée, l’insécurité et les mouvements populaires ralentissent fortement la circulation des marchandises, des médicaments et de la population.Maintenant c’est le choléra qui dresse un nouveau voile d’inquiétude sur les visages de la population haïtienne.

Dans toute situation de crise, les enfants constituent la catégorie la plus vulnérable. Les données de l’UNICEF ne font que le confirmer. Le nombre d’enfants exposés à cette pathologie potentiellement mortelle est alarmant. Environ 1,2 million d’enfants résidant dans la capitale ont de forts risques de contracter la bactérie provoquant le choléra. Les quartiers populaires, pour la plupart contrôlés par les bandes armées, sont les premiers concernés par la question, en raison de la rareté des services de base et des fournitures humanitaires dans ces zones. Cité Soleil qui a des cas suspects de choléra en est l’exemple malheureux.

D’un autre côté, les cas de malnutrition chez les enfants sont très courants à Cité Soleil. Selon les données de l’UNICEF, 1 enfant de moins de 5 ans sur 5 y souffre de malnutrition aiguë, sévère ou modérée. Par ailleurs, un cas de choléra a été déclaré et plusieurs autres suspects ont été signalés dans cette zone, pourtant contrôlée par des groupes armés. Les habitants vivent comme ils peuvent et fonctionnent avec le peu de moyens disponibles. L’UNICEF craint la mort de plusieurs de ces enfants dans cette nouvelle vague de choléra.

Le pays est en proie à d’alarmantes crises. L’accès aux services de base devient de plus en plus difficile. La pénurie de carburant constitue un élément majeur dans la non-distribution des services publics. Par conséquent, l’approvisionnement en eau potable figure parmi les problèmes les plus fréquents rencontrés par le peuple, ces derniers jours. Ce qui a de graves conséquences sur la santé publique. Selon les dires du représentant de l’UNICEF en Haïti, Bruno Maes, beaucoup de familles haïtiennes, surtout les plus pauvres, sont obligées de boire de l’eau insalubre.

« Les familles ne peuvent pas acheter de savon pour se laver les mains, les ordures ne sont pas ramassées dans les rues, les hôpitaux sont fermés ou incapables de fonctionner. Tous ces ingrédients font d’Haïti une bombe à retardement pour le choléra. Maintenant, elle a explosé », a déclaré M. Maes. « Le choléra peut facilement se propager comme une traînée de poudre à travers le pays si les gens continuent à n’avoir aucun accès ou un accès limité aux services de santé, d’eau et d’hygiène de base en raison de l’insécurité », poursuit le représentant de l’UNICEF en Haïti.

Pour venir en aide au Gouvernement haïtien, face à cette nouvelle crise sanitaire, l’UNICEF indique avoir positionné  un stock d’urgence dont 755 000 tablettes de purification d’eau pour desservir 15 000 personnes pendant 15 jours, 28 230 savons pouvant être distribués à 14 000 personnes pendant un mois, 20 réservoirs souples de 10 mètres cubes, 10 réservoirs souples de 5 mètres cubes et 30 réservoirs sont déjà mis à la disposition de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA). Une commande de 80 fûts de chlore de 45 kg – 3 600 kg au total – a été passée pour aider la DINEPA à chlorer l’eau de Port-au-Prince, à désinfecter les ménages touchés et à approvisionner les centres de santé dans les zones affectées.

Les préoccupations sont multiples. Les crises encerclent la population de partout. L’insécurité, la violence, l’inflation et l’instabilité sont son lot quotidien. Les mouvements populaires contre la hausse des prix du carburant sont de plus en plus fréquents et les activités commerciales peinent à reprendre correctement. Les institutions scolaires sont dans la totale impossibilité de fonctionner normalement et d’accueillir les élèves.

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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