Valdie Vilgrain, éprise des lettres et de la danse partage ses expériences
4 min read
Originaire de Mirebalais, Valdie Vilgrain est une jeune femme qui laisse voyager sa passion entre l’éducation et la danse. La jeune influenceuse et enseignante conçoit l’art comme un important stimulus dans l’apprentissage des enfants. C’est en ce sens qu’elle initie ses apprenants à la fois dans l’univers des lettres et de la danse afin de faire ressortir le meilleur d’eux. Elle partage ses expériences.
Valdie Vilgrain est une jeune femme éperdument passionnée de la littérature et de la danse. Née à Mirebalais un 25 juin, elle chérit intensément un amour pour la ville qui l’a vue naître. Mme Vilgrain se rappelle en effet de ces doux moments qui ont marqué son enfance dans cette commune du département du Centre. Élevée dans une famille de cinq enfants, elle y a découvert l’essence du féminisme par le truchement de son père, qu’elle considère comme le premier des féministes qu’elle a connu. « Avec mon père à la maison nous étions tous, filles et garçons, sur le même pied d’égalité », affirme la cadette de la famille. Dans un tel climat, elle a appris dès sa tendre enfance à s’attribuer d’importantes responsabilités.
Valdie Vilgrain entame ses études chez les sœurs Lucienne Estimé où elle obtient son certificat de fin de cycle primaire, après quoi elle poursuit les classes secondaires au Collège le Secours d’en haut. Plus tard en 2008, elle laissera son confort de Mirebalais pour se rendre à Port-au-Prince pour les études supérieures. Éprise de la magie des lettres depuis le secondaire, la jeune bachelière s’offre une place à l’École Normale Supérieure pour étudier les lettres modernes. Deux ans après, en 2014, elle obtient sa nomination, lui permettant de vivre sa passion. « L’enseignement est pour moi une expérience très intéressante qui me permet de rester connecter avec de nouvelles tendances de la nouvelle génération », témoigne avec enthousiasme la normalienne. Mme Vilgrain a également suivi un cursus en Sciences juridiques à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques (2013-2017).
La mirebalaisienne croit qu’elle a une redevance envers sa ville natale, elle ressent un besoin d’apporter sa pierre dans la construction de celle-ci, si l’on s’en tient à ses mots. « En fait, j’ai une redevance envers ma communauté, qui se manifeste comme cette volonté d’écouter ce que les gens ont à dire, et de leur parler également », explique Mme Vilgrain, enseignante au Lycée de Mirebalais, directrice des opérations à « Innovative Learning Concepts » (ILC), structure mère de Mirebalais au féminin. « ILC est en effet une organisation à but non lucratif créée en 2017 afin de former et d’informer les jeunes du Plateau Central et du bas de l’Artibonite sur l’importance de la technologie, de l’entrepreneuriat et de l’innovation comme outils de développement », indique la directrice. Quant à l’initiative Mirebalais au féminin, selon Mme Vilgrain, elle met à la disposition des jeunes filles de nombreux programmes visant à les encadrer.
Malgré son agenda bien garni, Mme Vilgrain continue à investir des pistes de danse pour oublier son corps au rythme des sons. La danse est pour elle l’expression de son rêve d’enfance, une expérience singulière qu’elle aurait aimé découvrir plus tôt. Gracieusement son corps obéit aux cadences du Salsa, des danses traditionnelles haïtiennes comme le Dansalou, le Petro, le Yanvalou, le Banda, et le compas. D’ailleurs, elle a été parmi les lauréates de la dernière édition de Compas Dance Challenge. « Ce concours a été une expérience enrichissante, confie la championne de la région du Grand Nord. J’y ai rencontré de nouveaux danseurs très talentueux. C’était tout simplement extraordinaire », ajoute-t-elle.
Danseuse dans l’âme, Mme Vilgrain a trouvé la juxtaposition entre ses deux passions, à savoir la danse et son métier d’enseignant. « Je synchronise un peu la danse et les matières que j’enseigne de manière à me rapprocher davantage de mes apprenants », révèle l’enseignante éberluée par l’enthousiasme de ces jeunes esprits qui n’ont pas mis de temps à embrasser cette nouvelle discipline si rare dans le milieu scolaire. En réalité, dit-elle, un bon apprentissage va de pair avec la pratique de l’art, cela permet aux jeunes de soigner leur estime de soi, de se mettre en valeur, d’oser développer leur capacité. Mme Vilgrain regrette, cependant, que les danseurs en Haïti ne peuvent pas vivre uniquement de leur passion.
Parce que travailler avec les enfants la rajeunit, Valdie Vilgrain désire ardemment rester près d’eux, en instituant une école de « kindergarten » et une école d’art. Elle travaille à la matérialisation de ses projets. « L’art rassemble toutes les classes en chassant les préjugés. Il permet aux gens de se rencontrer », décrit la jeune influenceuse, qui encourage les jeunes entrepreneurs et leaders à semer les graines d’espoir dans leur communauté.
Statler LUCZAMA
