Vallue : un paradis verdoyant
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Les randonnées et les excursions n’existent plus. Au cœur de cette grande mouvance organisationnelle que connaît le pays, le tourisme a atteint son point mort. Pourtant à Vallue, une journée suffit pour mettre fin au stress du quotidien. Ce paradis verdoyant contient les secrets de l’immortalité.
Vallue est située entre 750 et 1 100 mètres d’altitude entre Grand-Goâve et Petit-Goâve, avec des vues magnifiques sur l’île de La Gonâve, la plaine de Léogâne, la Côte-des-Arcadins et l’étang de Miragoâne. C’est une habitation de la 12ème section de la commune de Petit-Goave. La route carrossable de 7 km facilite l’accès à la communauté. Il y a une dynamique de production agricole, agroalimentaire et artisanale. Une expérience de développement communautaire a complètement changé Vallue grâce à la création de l’Association des paysans de Vallue (APV) en 1987.
Au creux de la montagne se trouve un petit village prêt à accueillir les visiteurs. On y trouve une laiterie, une chocolaterie, un hôtel Villa-Banyen, construit selon les normes écologiques avec une table faîte de produits traditionnels, locaux et bios, des massages créoles, des soirées musicales et dansantes, des visites à la rencontre de la communauté ou encore des randonnées dans les mornes alentours. Le jardin tropical à l’arrière de la propriété présente les espèces d’arbres et de fleurs plantées là, offre un hamac pour lire et un barbecue pour des soirées conviviales. Un musée végétal, le musée Zamor où l’on trouve des arbres fruitiers, des plantules, des pépinières et des feuilles médicinales. Un festival de tourisme éco-montagne a lieu tous les ans au marché local. Une petite usine de transformation de fruits et aux abords des chemins, des poubelles à disposition de la population.
Ce n’est qu’en 2002 que Vallue se met au tourisme en se fondant sur les principes du « tourisme éco-montagne » selon Abner Septembre, responsable de l’hôtel Villa-Banyen. 80 % d’actions d’intérêt collectif, 20 % pour l’intérêt individuel. Tel est l’objectif de l’APV. Route, électrification, alphabétisation, infrastructures en tous genres, l’association se fait très vite le substitut des institutions et des politiques qui ignoraient l’existence de la communauté. Avec la foire Vallue La Montagne, le festival du tourisme éco-montagne, Vallue représente les richesses de la vie rurale à travers l’agriculture, la transformation agricole et l’artisanat. Il existe une dynamique agroalimentaire très consistante en fabrication de fromage, de confiture, de gelée, de pâte, de chocolat, de produits alcoolisés (cocktail, liqueur). Cette production a beaucoup contribué à l’amélioration des conditions de vie des familles et à la protection de l’environnement.
Le marché à Vallue fonctionne tous les jeudis et vendredis. Fort de cet écotourisme, les petits entrepreneurs se sont multipliés et des vocations nouvelles sont nées : certains se sont formés au guidage, d’autres se sont mis à la confection de souvenirs artisanaux, d’autres encore ont ouvert les portes de chez eux pour recevoir des gens le temps d’un café ou d’un chocolat bien chaud. Le tourisme solidaire prend place petit à petit lorsque les habitants proposent leurs maisons aux visiteurs tout en se mêlant au pas des troubadours « anbatonèl » dans une ambiance conviviale.
En 2013, un festival nommé « le Silvermont arrive » est lancé. Il met en évidence l’histoire, les ressources naturelles et culturelles du village-lakou dans un cadre rustique. Il se réfère au sol, à la solidarité, au soleil, au solstice, à la verdure et au partage dans une ambiance festive en terroir de montagne. Avec l’engagement de l’Hôtel Villa Ban – Yen et le « Lakou Branchiwo, situé dans la même localité, ce second festival participe dans la mise en place, dans cinq ans, du premier Village Éco-Montagne Destination (Vemd) dans une logique d’aménagement et de transformation des terroirs de montagne en « multi-destination » labélisée « Qualité, Authenticité, Convivialité.
Geneviève Fleury
