Vers la libre circulation pour tous dans la CARICOM, mais sans Haïti !
3 min readPour les 50 ans de la CARICOM, lors de la 45e réunion ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement de l’organisation, il a été décidé que la libre circulation de tous les ressortissants de cet espace d’intégration régional sera effective d’ici le 30 mars 2024. Cependant, la République d’Haïti ne sera pas encore de la partie, des rumeurs disant que le Premier Ministre haïtien Ariel Henry en aurait fait la demande ont été balayés par le Gouvernement.
La Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement, organe de la CARICOM qui définit l’orientation politique de l’organisation, a décidé, lors de sa 45e réunion ordinaire, de la libre circulation des personnes entre les pays membres, une disposition qui va au-delà de celles du ‘’Caribbean Single Market and Economy’’ (CSME) qui ne la recommandait que pour des catégories de ressortissants bien déterminées, comme les travailleurs qualifiés.
Pour le Président de la CARICOM et Premier Ministre de la Dominique, Roosvelt Skerrit, la libre circulation des ressortissants est « un élément fondamental de l’architecture d’intégration », le « cœur du mouvement d’intégration régionale ». « Je pense que nous aurions servi et que nous avons bien servi la communauté en prenant cette décision et nous espérons qu’elle sera mise en œuvre d’ici le 30 mars 2024», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse le 5 juillet 2023.
« Nous avons pris la décision de rechercher la libre circulation de toutes les catégories de personnes pour vivre et travailler. Évidemment, il y a des questions juridiques que nous devons examiner, et nous avons donné aux juristes quelques mois pour examiner ces questions juridiques et faire en sorte qu’ils puissent venir nous voir d’ici le 30 mars pour prendre une position définitive à ce sujet. Nous comprenons qu’il y a des défis pour certains, mais nous nous y engageons », a-t-il ajouté.
Haïti s’exclut de l’accord
Toujours lors de cette conférence de presse du 5 juillet 2023, Mia Mottley, Première Ministre de la Barbade et Responsable du CSME à la CARICOM, a indiqué qu’une demande de dérogation à cet accord sur la libre circulation des ressortissants a été faite par le République d’Haïti, compte tenu de la situation actuelle du pays.
L’information a été relayée par nombre de médias en Haïti, suite à un article de presse publié en Jamaïque. Cependant, dans un communiqué du 11 juillet 2023, le Ministère des Affaires Étrangères et des Cultes a fait savoir que le Premier Ministre Ariel Henry n’a jamais « demandé » d’exclure le pays des dispositions de libre circulation, mais qu’il n’a fait que « constater qu’Haïti n’est pas en mesure de remplir dans l’immédiat les conditions de cette facilité ».
« Il nous incombe de poursuivre dans la même voie afin que dans un avenir pas trop lointain notre pays soit en mesure de satisfaire à toutes les exigences prévues pour intégrer le Marché et l’Économie Uniques de la CARICOM », lit-on dans le communiqué.
Clovesky André-Gérald PIERRE