Vers la mise en place d’un cadre d’investissement centré sur les femmes entrepreneures

Investir dans les entreprises féminines exige de prendre plusieurs facteurs particuliers en considération. Tel est l’avis du WOCCU-PAMECAS Sénégal. En effet, un  projet visant à mettre en place un cadre d’investissement centré sur les femmes entrepreneures a été présenté lors d’un forum organisé par la Banque Centrale.

Créer des produits spécifiquement femmes, avoir une discrimination positive pour les femmes, plusieurs pistes peuvent être suivies dans la mise en place de meilleures conditions de financement pour les femmes entrepreneures. C’est ce que fait le WOCCU-PAMECAS. Selon l’une des intervenantes, la méthodologie utilisée consisterait à faire une étude de la situation, un état des lieux afin de comprendre pourquoi il faut se pencher sur ce problème et pas sur un autre. « Beaucoup de gens répètent qu’on doit financer les femmes, mais ne comprennent pas les enjeux du financement des femmes », déclare-t-elle.

Les enjeux sont divers et sont surtout socio-économiques. Selon l’intervenante, beaucoup ne remarquent pas qu’ils passent à côté d’opportunités commerciales et économiques. En effet, la femme est source de partage et s’emploie à faciliter la vie à son entourage.  Aussi, cela a pour conséquences que « lorsqu’une femme a de l’argent, elle prend en charge les besoins familiaux », affirme-t-elle.  

Pour l’intervenante, la femme a un potentiel de développement que des barrières culturelles, sociales et religieuses peuvent limiter. Ainsi, le réseau PAMECAS préconise l’appui des entreprises de femmes par de nouvelles approches de financement. Cette démarche a été faite suivant 3 piliers : améliorer la performance des prêts, soutenir les entreprises féminines, réseautage et leadership.

Ces piliers s’expliquent concrètement en de meilleurs termes et valeurs lors des prêts, la diminution des prêts à risque, la facilitation de la formalisation, la construction d’un réseau professionnel qui est l’un des facteurs importants pour la réussite professionnelle.

Pourtant, beaucoup de ces piliers constituent un blocage pour de nombreuses femmes. Selon l’intervenante, le manque de papiers, le fait qu’une entreprise ne soit pas reconnue ou enregistrée limite les accès aux prêts dont la propriétaire pourrait avoir besoin pour faire grandir son entreprise.

L’accent est aussi mis sur le fait que les femmes, parce que les garanties sont insuffisantes, constituent un facteur de risque moindre en termes de crédit. Les hommes ont accès plus facilement à des crédits importants, contrairement aux femmes qui n’ont pas beaucoup de choix s’offrant à elles. Pourtant, ce n’est pas le potentiel qui leur manque pour diriger une entreprise, il reste surtout à initier une réforme concernant les conditions de financement des femmes.

Ketsia Sara DESPEIGNES