Vicky Onélien, une artiste qui vit pleinement ses rêves
4 min readVicky Onélien fait un travail spectaculaire comme jeune graffeuse et photographe artistique en Haïti. Passionnée de l’art dès sa douce enfance, elle y apporte à présent ses couleurs créatives non de manière farfelue, mais pour partager des messages forts en ce qui concerne, notamment l’écologie. Que ce soit comme graffeuse, peintre ou photographe, la jeune Vicky s’approprie de l’art visuel en Haïti.
Jeanne Will Victoria Onélien, de son vrai nom, aînée d’une famille de deux enfants, s’invite au monde le 27 septembre 1997. Elle est accueillie par cette animation artistique qu’il y a dans son univers, particulièrement avec son parrain qui se plaît à collectionner des petits objets aux grandes valeurs culturelles. Vicky est d’emblée éprise par cette sensation imposée par la beauté de ces chefs-d’œuvre, d’autant plus qu’à Léogane la sculpture prédomine comme forme artistique. Dès l’âge de huit ans, la petite d’alors se met déjà à développer sa création artistique.
À la fin de son baccalauréat au Collège Sacré-Cœur où elle a fait toutes ses études classiques (des classes fondamentales à la philo), Vicky Onélien s’inscrit à une école de haute couture pour affiner sa créativité. D’ailleurs c’est ce qui l’intrigue dans l’art en général. Ainsi elle en témoigne : « J’ai toujours été fascinée par le côté créatif de l’art, car je pense que sans la créativité ce dernier devient ennuyant. A preuve, il y a certaines œuvres qui sont ennuyantes par le simple fait qu’il leur manque de créativité. Et je pense que c’est l’élément essentiel de l’art, qui me permet personnellement d’affirmer que j’adore ce que je fais.» A peine un an passé à une école de haute couture, elle bénéficie d’un stage à Haïti fashion week 2018. Une expérience enrichissante pour la jeune mode designer, bien qu’elle ne restera pas longtemps dans cette école de couture.
« Mon père m’a toujours conseillé de faire ce que j’aime vraiment. Du coup, je ne me suis jamais vue dans une faculté à soutirer une fortune à mes parents sans avoir une passion. J’ai préféré à cet effet me livrer totalement à ce qui me passionne vraiment, à savoir l’art », explique la graffeuse Vicky sur les raisons qui l’ont motivée à emprunter cette voie en lieu et place des universités.
En 2020, Festi Graffiti lance le projet Street art au féminin. Vicky de son nom d’artiste, saisit la balle au bond. « J’ai toujours désiré d’expérimenter le street art mais je n’ai jamais eu auparavant l’occasion de recevoir une formation là-dessus sachant qu’il n’y a pas vraiment une école en Haïti où l’on pourrait l’apprendre. J’ai donc saisi cette opportunité offerte par Street art au féminin», raconte la passionnée de l’art visuel, Vicky Onélien, qui a déjà participé aux deux dernières éditions de ce festival.
La jeune et talentueuse artiste compte plusieurs murs dans son actif personnel, sans compter d’autres projets collectifs sur lesquels elle a participé notamment avec le célèbre graffeur haïtien Asaph du côté de Jacmel. Selon Vicky, le graffiti, outre son côté décoratif, sert aussi à véhiculer un message au plus grand nombre, compte tenu de son accessibilité. « J’en profite pour partager mon inquiétude quant à la dégradation de l’environnement. J’invite les gens à prendre conscience de ce qu’ils vont perdre dans les années à venir, s’ils ne changent pas de comportement vis-à-vis de l’environnement », déclare la gardienne de la terre (étant membre d’une structure écologique Les gardiens de la terre), Vicky Onélien, qui aime à se ressourcer dans la fraîcheur de la nature.
Amoureuse des arts visuels, Vicky Onélien entretient une précieuse harmonie avec son appareil photo grâce auquel elle immortalise de belles images. Dans une fascinante symbiose artistique, elle propose le Graffiti Wall Shooting. « C’est un concept qui m’est venu afin de faire la promotion du graffiti en Haïti mais aussi de la photographie artistique », indique la photographe. C’est en effet un projet qui sert de prétexte pour sensibiliser les gens à protéger les graffitis. « Quand on voit un joli graffiti sur un mur devant lequel on prend plaisir à se prendre en photo, on doit justement le protéger », conseille la conceptrice de Graffiti Wall Shooting, un espace attrayant et distrayant qui met en valeur la beauté du graffiti.
A l’heure qu’il est, la graffeuse, photographe et peintre, Jeanne Will Victoria Onélien, travaille d’arrache-pied afin de proposer de nouveaux projets aux amants de l’art. « Pour l’instant, je suis entrain de planifier ma première exposition de photo et mon premier vernissage en tant que peintre. On est entrain de préparer également mon premier album de photos », projette Vicky qui est entrain de vivre pleinement ses rêves.
Statler LUCZAMA
luczstadler96@gmail.com