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Violence domestique à l’égard des femmes: quels comportements à adopter ?

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La violence domestique à l’égard des femmes haïtiennes est un sujet qu’on évite d’aborder dans les salons. Cependant, dans les foyers et les relations intimes, les différentes formes de violence domestique se répètent couramment. Toutefois, les réactions qu’affichent les gens à ce sujet ne sont pas toujours appropriées. Face à ces cas de violence, les réactions des proches et des témoins peuvent soit aider ou soit enterrer les victimes.

Les abus physiques, psychologiques, sexuels ou financiers regroupent toutes les formes que peut prendre la violence domestique. En Haïti, comme partout ailleurs, les femmes en sont les principales victimes. Pourtant, la question de la violence domestique demeure un sujet dont on ne parle qu’à voix basse. Déjà qu’il existe peu de statistiques fiables sur le nombre de femmes et de filles victimes de violence domestique en Haïti.

Par ailleurs, tous les jours, des femmes haïtiennes des quatre coins du pays sont victimes d’une manière ou d’une autre de violences domestiques. Malgré les efforts des organisations qui militent pour le respect des droits des femmes et pour l’éradication des violences à l’encontre de celles-ci, les violences physiques, sexuelles, émotionnelles et psychiques se font encore malheureusement, sous le regard de tout le monde.

Selon Ruth Dharwina Valmyr, étudiante en sciences politiques à l’Université Quisqueya (UniQ) et féministe, n’importe qui peut être l’objet de violences domestiques, notamment les femmes et les enfants. « En général, les violences domestiques sont des actes ou des comportements qui peuvent se traduire en agressions verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, des menaces, des pressions, des privations, d’un partenaire intime sur un autre. N’importe qui peut être auteur de violence domestique et n’importe qui peut en être la victime. À noter que les enfants aussi peuvent être victimes de violences domestiques », soutient la militante.

En plus d’être courantes, les violences domestiques ont de très graves conséquences sur le psychisme et la vie des victimes. « En effet, les violences domestiques suscitent de la peur chez la personne victime et peuvent causer des dommages psychologiques, physiques, un isolement social voire aller jusqu’à la mort », poursuit la tête pensante de #Temwanyaj Ayiti, une rubrique sur facebook et instagram où les victimes de violences domestiques trouvent un espace pour s’exprimer de façon anonyme.

Dans le cas des violences, le silence des uns et l’indifférence des autres peuvent causer de très gros dommages sur les victimes. La question qu’il faut poser, alors: est-ce que l’indifférence de la plupart des gens face à ces nombreux cas de violence ne serait pas l’un des facteurs qui alimentent le feu des violences en Haïti? Dans ce contexte, le mutisme des uns et des autres face aux cas de violence engendre le phénomène de l’impunité et encourage la culture de la violence.

Il n’y a déjà pas de dispositifs solides et efficaces au niveau du système judiciaire pour combattre la question de la violence envers les femmes et les filles. « La première chose, ce serait de sensibiliser la population sur les violences domestiques et la culture de la violence. Ensuite, mettre en place des lois avec des sanctions plus strictes et veiller à leur rigoureuse application. Enfin, il faudrait aussi placer des centres d’accompagnement psychologique pour les victimes et des séances de réhabilitation pour les coupables », soutient fermement  la membre de #FokYoLa, une plateforme qui promeut la participation active des Haïtiennes dans la vie politique.

Souvent, face aux violences, les victimes et les proches des victimes ne savent pas quel comportement adopter.  Le silence paraît la réaction la plus simple et la plus commune. En ce sens, Ruth D. Valmyr, propose quelques réactions rapides pour sauver la vie des victimes et faire payer le coupable: « Le premier geste serait d’alerter la police, mais aussi de fournir à la victime du soutien. Ce dernier est très important. Surtout si la victime veut porter plainte et échapper aux violences ».

« Des fois, la victime se retrouve dans l’incapacité d’en parler ou de demander de l’aide, elle est peut-être sous l’emprise de la menace du partenaire. Il ne faut pas la culpabiliser, cela aggraverait les choses. Dans les pays développés, il existe aussi des codes, des gestes, que l’on peut dire ou faire qui sont synonymes de demande d’aide et qui sauvent des vies. Nous pourrions nous en inspirer, et créer nos propres codes et gestes », conclut la responsable de #Etiket, une plateforme qui éduque et sensibilise les jeunes sur les violences basées sur le genre.

Les violences domestiques existent dans toutes les couches de la société et n’importe qui peut en être l’auteur ou la victime. Souvent, les témoins et les proches calomnient et culpabilisent les victimes ou gardent tout simplement le silence. Ces comportements agissent négativement sur les victimes et causent de graves dégâts sur leur vie. Ainsi, pour aider ces dernières qui ne peuvent sûrement pas s’en sortir seules, les organisations et la justice ne suffisent pas. Il faut la collaboration absolue de tout le monde, surtout des témoins et des proches des victimes !

Leyla Bath-Scheba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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