114 personnes tuées par balles en 3 mois en Haïti, la CE-JILAP se dit préoccupée
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La Commission Episcopale Nationale Justice et Paix dit avoir recensé 114 assassinats par balles parmi les 152 cas décès qu’il a pu dénombrer dans le pays. Dans ce rapport couvrant les mois d’avril, de mai et de juin de l’année en cours, la commission catholique a exprimé ses préoccupations par rapport aux gangs qui augmentent avant de formuler des recommandations aux responsables du pays.
Publié le jeudi 10 septembre 2020, sous le titre de « Je wè, bouch fèt pou pale », le 75è rapport de la CE-JILAP fait état de 114 tuées par balle, 13 à l’arme blanche, 15 dans des accidents de la circulation, 4 dans des incendies et 4 autres dans des circonstances non élucidées en Haïti du mois d’avril au mois de juin 2020. 12 femmes ont été dénombrées parmi les victimes, précisent les enquêteurs de cet organisme de l’Eglise Catholique.
CE-JILAP s’est montrée inquiète par rapport au phénomène de la multiplication des gangs à travers le pays et dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince en particulier. Ces défenseurs de droits humains informent que 14 personnes ont été tuées, parmi elles, 3 enfants et 6 femmes dans un camp sur l’ancienne piste de l’aviation réservée aux aveugles et sourds, entre le 23 et le 27 mai 2020.Cette attaque, ajoutent les militants de droits humains, a été perpétrée sous l’ordre de Jimmy Chérisier alias Barbecue, avec 5 chars blindés de la PNH.
Les responsables de la CE-JILAP en ont profité aussi pour dénoncer l’absence de suivi judiciaires dans certains dossiers qui ont fait couler beaucoup d’encre au cours de cette période notamment ceux du magistrat Fritz-Gerald Cerisier, de Farah Martine Lhérisson, Nancy Dorléans et Sébastien Petit.
En fin de rapport, la Commission Nationale Justice et Paix a recommandé aux autorités policières et judiciaires de respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire, de renforcer la police, de mettre un service de renseignement à la disposition de la Police Judiciaire, d’éviter d’utiliser des balles réelles à l’occasion des manifestations.
Marc Andris Saint-Louis
