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Le syndicaliste Méhu Changeux demande au Grand Sud de s’unir pour apporter une réponse conjointe au problème de Martissant

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La compagnie de transport « Dieu qui décide» assurant le trajet Port-au-Prince — Jérémie décide de suspendre ses voyages en raison du climat d’insécurité qui règne à l’entrée Sud de Port-au-Prince. Face à ce problème existant il y a de cela 11 mois, le président de l’Association des Propriétaires et Chauffeurs d’Haïti (APCH), Méhu Changeux, dans une interview accordée au journal Le Quotidien News, pointe du doigt les autorités. En ce sens, il demande au Grand Sud de s’unir pour apporter une réponse conjointe au problème de l’insécurité de Martissant.

À l’entrée Sud de Port-au-Prince, au niveau de Martissant particulièrement, il est un fait : le train de l’insécurité roule à vivre allure. Contrôlé par des gangs armés qui s’affrontent presque régulièrement, Martissant est devenu ce quartier où un camion peut être détourné facilement.  À côté des détournements de camions, les gangs armés dépouillent ceux et celles qui prennent le risque de traverser la rentrée Sud de la capitale. D’après le syndicaliste Méhu Changeux, si ce problème dure autant, c’est parce que le pays souffre d’une «carence d’hommes». « Il n’y a pas l’homme qu’il faut à la place qu’il faut», dit-il. « Quatre départements et une partie de celui de l’Ouest sont en difficultés. Le 1er juin, cela fera un an depuis que cette situation existe. Et les autorités se défilent les unes après les autres en faisant comme si tout était normal», explique le président de l’Association des Propriétaires et Chauffeurs d’Haïti (APCH) lors d’une interview accordée au journal Le Quotidien News.

C’est devenu une nécessité de solutionner ce problème et le plus rapidement possible. La population du Grand Sud n’en peut plus. Le coût de la vie a augmenté. Le prix des produits de première nécessité est constamment à la hausse dans les différents départements affectés par l’insécurité galopante existant à Martissant. Cet avis est partagé par le syndicaliste Méhu Changeux qui prône l’idée d’un bloc unitaire du Grand Sud pour forcer les autorités à résoudre ce problème  au niveau de la route nationale numéro 2. « Le moment n’est pas à une action isolée. Le Grand Sud doit s’unir  pour former un bloc unitaire et par la suite pousser un grand cri pour forcer l’État à prendre ses responsabilités», fait-il savoir.

D’un autre côté, Méhu Changeux estime que la compagnie de transport «Dieu qui décide» aurait mieux fait de consulter les différentes associations de transports dans le Grand Sud avant de prendre la décision de suspendre ses voyages. « On aurait fait un seul bloc pour pousser un seul cri», martèle-t-il en soulignant, par ailleurs, qu’il est en concertation avec d’autres associations de transports sur la question relative à l’insécurité de Martissant. « Très bientôt, la population du Grand Sud va se faire entendre», promet-il.

De son côté, le coordonnateur du parti politique UNIR, Clarens Renois, fait un diagnostic global par rapport à ce problème d’insécurité dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. « On est préoccupé par ce qui se passe dans le pays. La population de Martissant a été délogée et au 1er juin, cela fera  un an que cela s’est passé. Aujourd’hui, ce sont les gens de la plaine du Cul-de-Sac qui prennent la fuite pour sauver leurs vies face aux agissements des gangs armés […] Le bruit des cartouches, voilà ce par quoi résonne la capitale», déclare l’ancien candidat aux élections présidentielles de 2015 sur sa page Facebook ce mardi 17 mai 2022 dans une rubrique qu’il appelle « Ti koze ak CR». Il rappelle que « nous ne sommes pas une société en guerre». «On ne peut pas être en guerre avec nous-mêmes […].On peut tout résoudre par le dialogue. Le pays a besoin de vivre en paix»,affirme l’ancien journaliste. 

Notons que cette situation, où des bandits armés détournent des autobus avec des passagers, commence à se répéter souvent dans le Grand Nord du pays.  C’est le cas  des compagnies étrangères  d’autobus  Metro Tours, Capital Coach assurant le trajet entre la République Dominicaine et Haïti, qui ont été victimes de détournement. Elles ont décidé des suspendre leurs activités vers Haïti en raison de l’insécurité. La compagnie Caribe Tours par la suite a décidé de leur emboîter le pas temporairement pour la même raison.

Jackson Junior Rinvil

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