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La peur :ce mauvais compagnon!

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Une peur obsédante finit par s’installer dans le pays. Dans tous les foyers, les gens s’inquiètentpour leur avenir. Tout est devenu en très peu de temps une source de préoccupation.Se questionner sur son futur, c’est une interrogation légitime vu le tournant que prend le pays ces derniers temps. Ce sentiment d’inconfort est un tueur lent, nocif pour la santé mentale de la population, mais aussi préjudiciable à la reprise en main de la bataille pour le changement.

La peur constitue le nouveau paradigme politique pour le maintien du statu quo. Cette situation n’épargne personne. Les jeunes comme les adultes se font du souci pour tout. Ils ont peur de circuler, ils s’inquiètent pour leur subsistance, pour leur avenir, pour leur entourage, etc. Cette conjoncture particulière a un impact direct sur les jeunes en particulier qui sont censés être l’espoir de la nation. Cette catégorie de la population qui doit se projeter dans l’avenir et qui se trouve livrée à elle-même sans modèle dans un système qui dévore ses propres enfants.

En effet, plus de la moitié de la population a moins de 21 ans. Un bon quota pour une nation qui aspirait à devenir un pays émergent. Cependant, cette catégorie victime de marginalisation est envahie par le doute car, elle a du mal àregarder sereinement son avenir. Selon un article publié dans les colonnes d’un des quotidiens du pays en 2021, moins de 10% des enfants entrés à l’école en 2006 arrive aux examens dubaccalauréat quinze ans après. Le taux de réussite pourtant, n’a pas dépassé le pourcentage de 55%. Outre cette déperdition de l’effectif scolaire qui s’accentue au fil des ans, une statistique publiée en 2021 par l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI), estimait la population active d’Haïti (15 ans et plus) a plus de 5 millionshabitants, soit environ 42 % de la population globalement.Des chiffres qui incluent les travailleurs comme les chômeurs en quête d’emploi. Il s’agit là de deux problématiques majeures porteuses de frustrations et d’incertitudes associées à un sentiment de grand désespoir dû à la conjoncture.

Lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, le 16 juin en cours, le Secrétaire Général de l’ONU a fait part au Conseil de sa préoccupation face à ce problème. Il a présenté un tableau sombre de la situation socio-économique et politique d’Haïti tout en appelant au renouvellement pour un an du mandat du BINUH.

Cette situation de grande anxiété manifestée diversement aura des conséquences néfastes à court et à moyen terme sur la population dont la résilience ne cesse pourtant de croître. Néanmoins, beaucoup de  jeunes sont obligés de partir versles pays étrangers.D’autres, incapables pour l’instant, n’écartent pas la possibilité d’y aller. Ils voient de moins en moins leur avenir dans le système éducatif haïtienqui régresse tristementet dans un pays qui vit au rythme des évènements inédits et insolites.

Cette peur évidente casse toutes les lignes. Elle empêche le citoyen de réfléchir et  de faire des projets de développement et de changement social. Cette situationqui perdure en Haïti, laisse sans repère les jeunes. C’est comme s’ils sont devenus les spectateurs de leurs malheurs.Dans un contexte où même la loi n’est plus un bien commun, l’individu citoyen a tout le mal du monde pour s’affirmer en tantqu’acteurrationnel, pourvoyeur de ressources pour engager le changement social.

Daniel SÉVÈRE

danielsevere1984

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