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Haïti : les partis politiques n’ont pas la volonté réelle de dialoguer, selon Clarens Renois

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Haïti est en train de vivre sans doute l’un des moments les plus sombres de son histoire. La crise politico-économique, surtout marquée par la prolifération des gangs armés, est à son paroxysme. Chaotique est cette situation. Nombreux sont ce qui pensent que, pour commencer à sortir de la crise, l’on doit passer par le dialogue. Toutefois, à en croire l’ancien candidat à la Présidence, Clarens Renois, lors d’une interview accordée au journal Le Quotidien News, les partis politiques n’ont pas la volonté réelle de  dialoguer.

Clarens Renois est l’un des hommes politiques haïtiens  qui  ne cessent de prôner le « dialogue » comme un moyen pouvant permettre de résoudre les contentieux politiques en Haïti. Mais aujourd’hui encore, cela tarde à être effectif. « Le dialogue est un construit social[…].Ce sont les gens qui ont l’habitude de parler qui se parlent. Dans une société où il y a un dialogue permanent entre les institutions, les organisations, cela devient plus facile de dialoguer quand il y a des moments de crise», affirme-t-il, soulignant que « nous sommes dans une société où c’est l’autorité qui décide de tout et c’est pour cela qu’il est difficile de se parler. Les gens ne pensent pas que le dialogue soit une solution à des crises».

L’accord de tous les secteurs de la vie nationale  pour amorcer un processus de dialogue est primordial, pense plus d’un. Cette idée n’est pas partagée par tout le monde. «  Les secteurs politiques n’ont pas la volonté réelle de dialoguer parce que l’enjeu étant la prise du pouvoir donne l’impression à chaque secteur qu’il peut à lui seul résoudre le problème », affirme l’ancien journaliste. « […] Se mettre ensemble pour dialoguer, pour trouver un accord, a des conséquences. Quand on a un accord avec plusieurs forces politiques, cela sous-entend qu’il faut éventuellement diriger avec toutes les forces qui ont signé l’accord et les gens ne veulent pas cela », ajoute-t-il,  soulignant que pour dialoguer « il faut être des démocrates, il faut accepter de ne pas avoir raison tout le temps, il faut accepter de faire des compromis ».

Il faut des vertus pour être prêt au dialogue. Et les partis politiques traditionnels n’en ont pas. Ce sont ces partis généralement qui préfèrent utiliser la force pour renverser les gouvernements au lieu d’entrer dans un processus de dialogue, déclare le Coordonnateur national du Parti UNIR. « Cependant, il est important de trouver l’accord de plusieurs groupes de la société pour que ce dialogue soit une démarche nationale prenant des forces réelles pour que l’accord sortant de ce dialogue soit un accord imposable », estime-t-il.

Que l’on veuille ou non, tôt ou tard les forces vives de ce pays devront s’asseoir autour d’une table pour discuter de l’avenir de ce coin de terre appelé « Haïti ». « Les uns finiront par s’asseoir. La situation calamiteuse du pays finira par pousser les gens à accepter le dialogue comme solution parce qu’on ne pourra pas continuer à se battre », pense Clarens Renois, précisant que « le dialogue ne dit pas qu’on ne doit pas juger les gens qui sont coupables de crimes de sang et de crimes d’argent ».

Le dialogue, c’est le moyen le plus pacifique de résoudre les problèmes. C’est un processus qui est bénéfique à tout le monde et au pays d’une manière générale, ajoute le leader du Parti UNIR.

Plusieurs tentatives de dialogue ont été lancées par certains secteurs politiques et la société civile ces derniers temps mais elles n’ont abouti à rien de positif pour le pays. « Ils ont tenté de dialoguer, mais ils n’ont pas dialogué. Ils n’ont pas discuté des vrais problèmes du pays comme le problème de l’insécurité, la prolifération des gangs, les crimes qui se perpétuent […] Si des groupes se réunissent dans un esprit de dialogue et qu’ils discutent en fait pour se partager les postes au niveau du gouvernement, ce n’est pas un dialogue, mais ce sont des négociations politiques uniquement pour répartir des postes», explique l’ancien candidat à la Présidence aux élections de 2015.

Jackson junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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